Le piège solidaire

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Un piège à cons ! Ne soyons pas cons !






Le Parti québécois semble avoir compris une chose: que les nationalistes doivent s’unir pour déloger le Parti libéral.




Il y a quelques semaines, il tendait la main à la CAQ. Ces jours-ci, il propose une alliance à Québec solidaire.




À première vue, la chose peut sembler contradictoire.




La CAQ est autonomiste et de centre-droit.




Québec solidaire est officiellement souverainiste, mais d’abord radicalement à gauche.




Doit-on comprendre que le PQ tire dans toutes les directions?




Non.




Car il y a 15 ans à peine, ces gens cohabitaient dans la même coalition. Le Parti québécois rassemblait à la fois Jean Garon et Louise Harel.




Alliance ?




Et au référendum de 1995, il ne faut pas l’oublier, Éric Duhaime et Françoise David étaient dans le même camp.




Et pour l’instant, pour vaincre les libéraux, il faut une alliance d’un côté ou de l’autre.




Il se peut toutefois que le PQ se soit lancé dans une mauvaise direction avec QS et ne voit pas sa bonne foi récompensée.




Car même si QS se dit souverainiste, on comprend bien que l’indépendance n’est pas une priorité pour sa direction non plus que pour une grande partie de ses membres.




Pour QS, la gauche est plus importante que tout.




Ce parti embrasse la souveraineté à condition qu’elle soit socialiste, altermondialiste, écologiste et féministe. Sinon, il n’y voit aucun intérêt véritable.




QS accepte de faire du Québec un pays à condition de le soumettre à ses caprices idéologiques.




On se demande bien comment les nationalistes de centre-droit qui votent pour la CAQ seraient tentés par cela.




Le PQ en ce moment fait de grosses concessions à QS.




Il va plus à gauche qu’il ne le devrait.




Il s’engage dans un chemin piégé.




Parce que QS exigera toujours des concessions supplémentaires au PQ.




Chaque fois, le PQ se croira au bord d’une entente, et, chaque fois, elle se dérobera.




L’identité




Le PQ pourrait y perdre sa personnalité.




Et viendra tôt ou tard la question vitale de l’identité. Ici, les deux partis sont en claire opposition.




Le PQ, depuis 2007, s’est réconcilié avec la question identitaire. Il critique le multiculturalisme et les accommodements raisonnables. Il a relativisé son enthousiasme en matière d’immigration. Il s’est engagé pour la laïcité avec son projet de Charte des valeurs.




C’est la chose à faire. Si les Québécois sont aujourd’hui indifférents à la souveraineté, ils sont sensibles à la défense de leur identité.




QS voit les choses autrement.




C’est un parti qui chante les vertus du multiculturalisme et qui n’hésite pas à faire le procès de ceux qui ne voient pas les choses à sa manière.




En fait, QS est plus proche du Parti libéral que du Parti québécois sur cette question sensible.




Et si le PQ, pour plaire à QS, sacrifie son discours identitaire, on peut être certain que la CAQ le récupérera.




Le PQ sera alors condamné à l’impuissance stratégique.




L’idéal souverainiste pourrait en périr.



 




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