Le Parti vert, quant à moi, est une sorte de trompe-l'oeil qui joue sur l'effet magique du mot « vert » en ce moment. Qu'y a-t-il derrière le mot « vert »?
Nous savons tous, maintenant, que l'environnement n'est pas un projet politique en soi. Les enjeux environnementaux sont intimement liés aux enjeux économiques, politiques et sociaux. Et de nos jours, la façon de gérer l'urgence climatique et la transition écologique fait obligatoirement partie de tous les programmes politiques.
Ce n'est pas parce qu'un parti a le mot « vert » dans son nom qu'il est plus vert que les autres. La pertinence du programme environnemental d'un parti ne doit pas se juger à son étiquette verte mais bien plutôt à sa façon d'intégrer la transition écologique dans une transition économique, sociale, culturelle et démocratique.
Au Québec particulièrement, les enjeux environnementaux ne peuvent pas être dissociés de l'enjeu nationaliste et des enjeux sociaux qui caractérisent le Québec comme société distincte. En réalité, les environnementalistes se sont en général retrouvés soit au Parti Québécois, soit, depuis peu, à Québec solidaire qui en a fait son tremplin électoral de dernière minute.
Que vient faire au Québec un Parti vert, dirigé par un drôle d'hybride anglophone, et devenu, sous la direction de ce dernier, fédéraliste, multiculturaliste, diversitaire, chartiste, anti-laïcité, socialiste de salon?
Passe encore au Canada, où ce Parti épouse passablement les grands dogmes canadiens, comme on le voit de plus en plus avec les positions électoralistes d’Élizabeth May. Mais au Québec, où le Bloc et le NPD-QS sont déjà de la partie, le Parti vert fait davantage figure de trouble-fête et de mystification, pour ne pas dire d'embarras, en tous cas, d'élément supplémentaire de division qui ne peut que favoriser l'élection du pire.
Le débat politique sur l'environnement ne doit-il pas se faire essentiellement sur les projets politiques présentés par les grands partis qui aspirent au pouvoir? Sauf, bien sûr, pour ceux pour qui l'environnement est devenu une religion en soi, qui transcende la politique.