Le Parti québécois veut mettre en place la «véritable gratuité scolaire»

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Immigration : le PQ veut accepter uniquement les francophones

Premier pas vers la « gratuité scolaire », réduction des tarifs des CPE, révision du financement des écoles privées, renforcement de la loi 101, etc. : les militants du Parti québécois définissent les priorités d’un éventuel gouvernement dirigé par Jean-François Lisée.


La commission politique a dévoilé dimanche avant-midi aux délégués des associations locales et régionales un projet de plateforme électorale — assorti de plus de 25 fiches d'« engagements » — dans laquelle elle fait flèche de tout bois.


L’équipe de Jean-François Lisée (chef) et de Véronique Hivon (vice-chef) promet de « mettre graduellement en place la véritable gratuité scolaire » s’il se voit confier les commandes de l’État québécois le 1er octobre prochain. « La désaffection et le décrochage scolaires affectent plus de 20 % des étudiants inscrits dans nos universités. […] Plus que jamais, nous devons faire des gestes forts pour soutenir l’engagement et la persévérance à entamer et à compléter des études postsecondaires », peut-on lire dans le projet de plateforme électorale distribué, dimanche avant-midi, aux militants du PQ réunis en conseil national ce week-end à Drummondville.


Un gouvernement péquiste amorcera un autre vaste chantier, celui de la « révision du financement de l’école privée ».


D’autre part, le PQ promet d’accorder toutes les futures places en garderie aux centres de la petite enfance (CPE), tout en y instaurant un tarif unique de 8,05 $ par jour pour le premier enfant, de 4 $ par jour pour le deuxième enfant et de 0 $ pour le troisième enfant et les suivants.


Immigration


Le PQ s’engage à fixer les seuils d’immigration, mais seulement après avoir sollicité et reçu les recommandations du vérificateur général du Québec. « La question des seuils d’immigration doit être dépolitisée », a plaidé le président de la commission politique Alexis Gagné-LeBrun devant le demi-millier de militants du PQ rassemblés à Drummondville ce week-end.


Aussi, un gouvernement péquiste « demander [a] que 100 % des futurs immigrants et leur conjoint ne soient admis sur le territoire que s’ils démontrent une bonne connaissance du français, et assurer la francisation des réfugiés dès leur arrivée sur le territoire. » Par ailleurs, il promet de « bien vérifier, au point d’entrée, que les candidats adhèrent aux valeurs et aux lois québécoises, puis renforcer cette connaissance par la suite ». Dans cet esprit, il modifiera la Déclaration sur les valeurs communes de la société québécoise — que doit signer tout nouvel arrivant au Québec — afin d’y inclure le respect des membres des communautés LGBTQ.


De plus, le PQ promet de mettre sur pied un « comité de suivi permanent sur l’intégration des personnes immigrantes et sur la lutte contre la discrimination et le racisme ».


Laïcité


Un gouvernement du PQ relancera le débat sur la laïcité, ne se satisfaisant pas la loi sur la neutralité religieuse de l’État adoptée par l’Assemblée nationale l’automne dernier. S’il est élu le 1er octobre prochain, il fixera les « paramètres » des accommodements religieux dans la Charte des droits et libertés de la personne, excluant d’emblée ceux incompatibles avec l’égalité entre les hommes et les femmes.


Il interdira non seulement aux personnes disposant d’un pouvoir de contrainte – juges, procureurs, gardiens de prison et policiers –, mais également aux éducateurs en garderie ou en CPE et aux enseignants des niveaux préscolaire, primaire et secondaire d’afficher leurs convictions, y compris religieuses. Le personnel en poste au moment de l’adoption de la loi bénéficierait d’un droit acquis, précise-t-on dans le projet de plateforme.


Enfin, dans ses 101 premiers jours, un gouvernement du PQ renforcera la Charte de la langue française, notamment afin d’élargir sa portée aux entreprises de 25 à 50 employés ainsi qu’aux entités à charte fédérale. Le PQ s’engage également à « mettre un cran d’arrêt à la pratique de nombreux employeurs réclamant la connaissance de l’anglais pour des tâches où cela n’est pas indiqué ».


Par ailleurs, il exigera une « réelle connaissance » de la langue française des diplômés des cégeps et des universités anglophones au Québec.


LE FINANCEMENT DES CÉGEPS ANGLOPHONES LAISSÉ DE CÔTÉ


La révision du financement des cégeps anglophones ne fera pas partie des priorités d'un gouvernement du Parti québécois. En effet, la proposition de « graduellement align[er le financement des cégeps anglophones] sur le poids démographique proportionnel de cette communauté », qui fait partie du programme adopté en septembre dernier, n'a pas été retenue par les auteurs de la plateforme électorale dévoilée dimanche aux militants du PQ.


> La suite sur Le Devoir.



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