Le Parti libéral du Québec est mal en point dans plusieurs régions

Deux fois moins de membres

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La descente aux enfers

(Québec) La course à la succession de Jean Charest met en relief une réalité inattendue: en dépit de neuf années de pouvoir, le Parti libéral du Québec (PLQ) est mal en point. À l'heure actuelle, plusieurs circonscriptions ne pourraient envoyer de délégation complète (24 membres) au congrès de Verdun, le 17 mars, qui permettra de choisir le nouveau chef.
Selon les informations recueillies par La Presse auprès des organisations, les associations libérales sont presque inexistantes dans certaines circonscriptions. C'est le cas en particulier dans les Laurentides et dans Lanaudière, où les membres sont peu nombreux et, surtout, âgés.
Deux fois moins de membres
La fin de semaine dernière, en marge du débat des candidats à la succession de Jean Charest, on a appris que le PLQ comptait environ 45 000 membres, soit deux fois moins que durant le règne de Robert Bourassa. À son arrivée sur la scène provinciale, en 1998, Jean Charest avait converti en opération de recrutement la course avortée à la succession de Daniel Johnson - on avait alors atteint un plafond de 200 000 membres.
Selon Karl Blackburn, directeur général du PLQ, on ne peut présumer des résultats de l'opération de recrutement lancée par les trois candidats. Les assemblées pour choisir les délégués se dérouleront du 4 février au 10 mars. «Il y a toujours des périodes où il y a de l'effervescence. En période électorale, il y a des conventions [ceux qui aspirent à être candidats font du recrutement]. Or, au cours des deux dernières élections, le PLQ n'a pas fait une seule assemblée d'investiture contestée pour choisir ses candidats. Cela n'aide pas à vendre des cartes», explique M. Blackburn.
Les délégations seront difficiles à compléter, indique-t-on par ailleurs, surtout chez les jeunes. La circonscription d'Ungava - que le PLQ n'a jamais remportée - n'a pas assez de membres pour envoyer une délégation complète. Parmi les membres locaux, on ne trouve pas les huit délégués jeunes que prévoient les règles de la course à la direction du PLQ. La situation est similaire dans Duplessis, sur la Côte-Nord. «On ne le saura qu'au moment où se tiendra l'assemblée. J'ai des circonscriptions à 1500 membres, mais d'autres en ont 80. Dans certaines circonscriptions "orphelines" [qui n'ont pas de député libéral], la situation est plus difficile», observe M. Blackburn.
Dans la couronne nord, souvent évoquée à la commission Charbonneau, «quand on téléphone et on demande s'ils veulent être membres du PLQ, les gens comprennent qu'on leur propose de devenir ami avec Lino Zambito», lance avec ironie un organisateur de Raymond Bachand. «Il y a des régions qui ont toujours été difficiles... Le défi est pas mal différent aujourd'hui qu'il y a 20 ans. Mais ce serait la même chose pour le Parti québécois ou la Coalition avenir Québec: tout le monde a de la misère à mobiliser ces années-ci», renchérit un bénévole de Philippe Couillard.
Dans d'autres circonscriptions - dans Lanaudière, par exemple -, on ne pourra remplir les salles. «Il n'y aura pas de "slate" Couillard, Bachand ou Moreau, parce qu'aucune des campagnes n'est capable d'y pénétrer suffisamment pour proposer une délégation de 24 militants», confie un organisateur.
Recentrer les débats
En entrevue à La Presse, lundi, Raymond Bachand a renchéri à propos de ses attaques de samedi envers Philippe Couillard. Inusitée dans le camp libéral, l'attaque a déclenché un appel au calme de la part du chef intérimaire, Jean-Marc Fournier.
«Il est très clair que ce qui est porteur pour les militants et pour les candidats, c'est de débattre des visions d'avenir. Honnêtement, je pense que tout le monde en est conscient. Je suis persuadé que pour les jours, les semaines qui vont suivre jusqu'au 17 mars, vous allez voir ces débats d'idées et sur l'avenir plutôt que d'autres éléments», a-t-il ajouté.
Selon M. Blackburn, ces sorties «peuvent être à deux tranchants». «Je suis certain qu'il y a une catégorie de militants qui aiment ça», affirme-t-il. «Cela fait partie de la course à la direction. Les médias disent que la course ne lève pas, mais il y a des "curves" qui surviennent», conclut le directeur du PLQ.
- Avec la collaboration de Tommy Chouinard


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