Le NPD perd un autre député au Québec

4db7e2681a2958a4a18b8c2ec08806e6

Nouveau recul de la vague orange au Québec

La députée de Verchères-Les Patriotes, Sana Hassainia, quitte le Nouveau Parti démocratique (NPD), en critiquant les positions défendues par son chef Thomas Mulcair dans le dossier israélo-palestinien. Elle terminera son mandat à titre de députée indépendante, a-t-elle fait savoir mercredi par voie de communiqué.
Avec Lise St-Denis, qui a fait défection pour le Parti libéral, et Claude Patry, qui s'est joint au Bloc québécois, Mme Hassainia est la troisième députée québécoise à quitter le NPD depuis les dernières élections générales. L'Ontarien Bruce Hyer a également changé son fusil d'épaule et siège dorénavant comme député du Parti vert.
« Décréter que nous sommes pour la paix au Proche-Orient, ce n'est pas une position, c'est même une non-position, une façon d'éluder la question et de remettre à plus tard une discussion sur un sujet qui "fâche" », écrit-elle.
Thomas Mulcair et le conflit israélo-palestinien
Le chef du NPD préconise une « approche équilibrée et morale » du conflit entre Israël et le Hamas palestinien. Dans un communiqué publié le 22 juillet dernier, Thomas Mulcair affirme que « les frappes aériennes et terrestres à Gaza ont coûté la vie à un grand nombre de civils innocents », mais aussi que « le Hamas est une organisation terroriste et [qu']Israël a le droit de protéger ses citoyens contre ces attaques ». Cette approche lui a été reprochée par la suite, notamment par l'aile jeunesse du parti et la leader du NPD aux Communes, Libby Davies, qui préconisent une position plus ferme face à l'État hébreu.

Élue lors de la vague orange en 2011, la députée québécoise avait soutenu la candidature de Brian Topp lors de la course à la direction du parti, en 2011-2012. Elle dit en avoir subi les conséquences par la suite, « en étant démise de [ses] fonctions au sein du comité de la Condition féminine et en [se] voyant reléguée dans les sièges du fond à la Chambre des Communes ».
« J'ai quitté la Tunisie pour ne plus avoir à subir cette primauté de la pensée unique, cette omerta dès qu'on aborde certains sujets, cette façon de favoriser certains en ayant deux poids, deux mesures, cette façon de nous faire taire en nous infantilisant lorsque nous ne sommes pas d'accord et cette obligation de suivre une ligne de parti qui ne représente pas forcément nos valeurs, poursuit-elle. Je n'ai pas envie de revivre ça au Canada, pays des libertés et des valeurs. »
« Pour moi, un chef de parti doit être aimé comme l'était Jack Layton, et non craint. »
Sana Hassainia, députée fédérale, Verchères-Les Patriotes

La députée, qui s'était fait connaître en se rendant aux Communes avec son bébé dans les bras, en 2012, ne précise toutefois pas dans son communiqué si elle sera à nouveau candidate lors du prochain scrutin fédéral, prévu pour 2015.
Le NPD contre-attaque
Le Nouveau Parti démocratique n'a pas tardé à lancer une contre-offensive contre Mme Hassainia. La députée « cherchait une excuse pour quitter le caucus », a répliqué l'équipe de communication de la formation de gauche. La députée devait d'ailleurs annoncer le 25 août qu'elle ne se présenterait pas aux prochaines élections, selon une ébauche de communiqué fournie par le NPD.
Mère de deux jeunes enfants, Sana Hassainia écrivait dans ce communiqué qu'elle avait « besoin de passer plus de temps avec [sa] famille et d'avoir un horaire plus stable ». Depuis l'hiver 2013, elle a pris part à seulement 11 % des votes aux Communes, ajoute le NPD, qui déplorait ses absences.
Lors d'un point de presse à Oshawa, en Ontario, Thomas Mulcair a tenu à rappeler que la position de son parti n'avait pas changé sur le Proche-Orient. « La position du NPD est nuancée et équilibrée. J'ai exactement la même position que Jack Layton. On est en faveur de l'établissement de deux États », a-t-il dit.
La députée Sana Hassainia ne croit pas qu'Israël a le droit de se défendre, a-t-il ajouté, soulignant que cette position ne cadrait pas avec celle du NPD.
Bisbille chez les Verts
Le conflit à Gaza a aussi créé des remous au sein du Parti vert du Canada. Le président du parti écologiste, Paul Estrin, a démissionné le 5 août dernier en raison des positions défendues par sa formation politique dans le dossier israélo-palestinien. Mais, contrairement à Mme Hassainia, c'était parce qu'il appuyait la politique israélienne face au Hamas dans la bande de Gaza. Il avait d'ailleurs signé une lettre publiée dans Le Devoir à cet effet.


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé