Le «nous» des autres

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Le malaise identitaire de l'Occident





Vendredi, sur son blogue du Journal, Sophie Durocher a montré à quel point la communauté grecque de Ville Saint-Laurent s’était mobilisée pour qu’une de ses membres, Emmanuella Lambropoulos, soit choisie candidate pour le PLC.


LE BON « NOUS »


Sa candidature a été endossée par la «Hellenic Community of Montreal» et le «Hellenic Congress of Quebec». Elle a eu l’appui du journal communautaire The Montreal Greek Times.


Le journal a même publié un texte sur Facebook disant que «la Grèce appuie la candidature d’Emmanuella Lambropoulos au Parlement Canadien».


Quant au père de la candidate, il a déclaré à la CBC: «There is a large Greek community in the riding as well, which may have wanted to see one of their own make it to the House of Commons...»


Bref, les grecs voulaient voir une grecque à la Chambre des Communes.


Juste parce qu’elle était grecque.


Imaginez le contraire.


Des Québécois «de souche» qui appuient la candidature d’un Québécois «de souche» parce qu’il est «de souche».


Ça causerait un scandale national et on en parlerait dans les journaux du monde entier...


VOTE ETHNIQUE


Bizarre, quand même.


Comme si seules les communautés ethniques pouvaient utiliser le mot «nous».


Coluche (qu’on ne peut taxer de facho) avait écrit une bonne blague à ce sujet.


«Quand je dis “L’Algérie aux Algériens”, tout le monde dit bravo ! “La Tunisie aux Tunisiens”, tout le monde dit bravo ! “La Turquie aux Turcs”, tout le monde dit bravo ! “L’Afrique aux Africains”, tout le monde dit bravo ! “La Palestine aux Palestiniens”, tout le monde dit bravo !


«Mais quand je dis “La France aux Français”, on me traite de raciste...»


Quand la communauté italienne, grecque ou haïtienne célèbre haut et fort son identité, Philippe Couillard lui reproche-t-elle de diviser le Québec et de «souffler sur les braises de l’intolérance»?


Non.


Le communautarisme ne peut être acceptable pour les uns et condamnable pour les autres.


Tout le monde a pourfendu Jacques Parizeau lorsqu’il a parlé de «vote ethnique».


Mais n’est-ce pas ce qui est arrivé à Ville Saint-Laurent?


Et que font nos politiciens lorsqu’ils veulent s’attirer le vote de telle ou telle communauté? Ils se font photographier aux côtés des leaders de cette communauté, en se disant que les électeurs appartenant à ce groupe vont les suivre comme un troupeau fidèle et docile.


Ils jouent la carte ethnique à fond.


Regardez Justin et ses turbans...


UN MALAISE


Mais quand des Québécois osent parler d’identité du bout des lèvres, on les traite de racistes, on dit qu’ils sont refermés sur eux-mêmes.


Et Radio-Canada leur tape dessus aux heures de grande écoute en les associant à Marine Le Pen.


Je ne vois pas pourquoi la société d’accueil ne pourrait pas aussi utiliser le mot «nous» et célébrer ce qui la distingue des autres sociétés.


«Nous» aussi avons des valeurs, une histoire, un passé.


Pourquoi l’extrême droite monte en flèche un peu partout? Parce qu’il existe un malaise identitaire en Occident et que seule l’extrême droite, malheureusement, en parle.




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