Le nationalisme repensé

Et je suis fier de constater que pour le moment, l'ADQ est le seul parti qui préconise ce nationalisme d'ouverture et de gagnants. C'est une question de fierté et de véritable amour des nôtres.

ADQ - les dérives


L'auteur est député de La Peltrie et candidat à la direction de l'Action démocratique du Québec. Il réplique à l'opinion de Mathieu Bock-Côté intitulée [« Le nationalisme sacrifié «->21451], publiée le 1er septembre.
Dans son texte, le sociologue Mathieu Bock-Côté accuse l'ADQ de liquider son orientation nationaliste au profit d'un «libéralisme moderniste asséché». Je suis en profond désaccord avec cette analyse.
Je pense que le nationalisme québécois doit être repensé. Pour ma part, je préconise un nationalisme qui se nourrit non pas de symboles et de vaches sacrées, mais plutôt de succès et de résultats. Le vrai levain du nationalisme ne doit pas être le ressentiment et la peur de l'autre, mais plutôt être la fierté et l'amour des nôtres.

Lorsque tel est le cas, le nationalisme nous oblige à critiquer les structures du modèle québécois qui servent mal nos concitoyens. Il n'y a rien de «strictement technicien» à remettre en question un système qui hypothèque la santé, voire la vie de dizaines de milliers de Québécois et qui démoralise bien des membres du personnel soignant.
Notre fibre nationaliste devrait nous rendre intolérants à un système d'éducation public qui produit 30 % de décrocheurs et dont les diplômés maîtrisent mal le français écrit et l'anglais. En tant que nationaliste, je refuse que les universités de chez nous souffrent d'un sous-financement chronique.
Repenser le nationalisme, c'est aussi cesser de mettre en constante contradiction l'individuel et le collectif. Bien sûr, la prospérité économique contribue à l'épanouissement des individus par un meilleur accès à l'emploi et par de meilleurs salaires. Mais cela ne se fait pas au détriment de la destinée collective, bien au contraire.
La prospérité économique est aussi, pour un peuple, un puissant vecteur de fierté et de force collectives. Mes propositions portant sur la prospérité économique permettraient de créer au Québec un espace économique plus libre et plus dynamique. Les mesures que je propose existent ailleurs et ont démontré leur efficacité. Le but est d'avoir au Québec non seulement des individus plus forts, mais aussi une nation plus forte.
Repenser le nationalisme, c'est aussi repenser la question nationale. Depuis 60 ans, tous les premiers ministres du Québec, Jean Charest mis à part, ont été obsédés par le rapport de force entre le Québec et le gouvernement fédéral. La stratégie des référendums perdants a fait long feu et le PQ n'a aucune stratégie de rechange à offrir aux Québécois.
Dans le contexte actuel, je pense que notre seul moyen d'obtenir un véritable rapport de force au sein de la confédération est d'accroître le poids économique du Québec par rapport à l'ensemble canadien. Non seulement n'y a-t-il aucune fierté à recevoir du gouvernement fédéral 8 milliards de dollars de péréquation annuellement, mais encore, cela nous affaiblit terriblement sur le plan politique.
Le jour où les Québécois seront plus riches que la moyenne canadienne - et j'ai la conviction qu'ils peuvent le devenir -, le jour où nous paierons de la péréquation plutôt que d'en recevoir, ce jour-là, nous aurons un rapport de force extraordinaire avec le reste du Canada et toutes les options nous seront alors ouvertes.
D'ici là, et en particulier dans un contexte démographique qui s'annonce difficile, je pense que le principal projet de société que les Québécois doivent se donner est de créer un espace économique qui maximise notre extraordinaire potentiel de richesses. Et je suis fier de constater que pour le moment, l'ADQ est le seul parti qui préconise ce nationalisme d'ouverture et de gagnants. C'est une question de fierté et de véritable amour des nôtres.


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