Le chef du Hezbollah a averti Israël contre le risque d'une guerre entre le mouvement chiite et l'Etat hébreu. Selon lui, des centaines de milliers de volontaires étrangers se mobiliseront pour appuyer le Hezbollah en cas de conflit.
«L'ennemi israélien doit savoir que s'il lance une attaque contre la Syrie ou le Liban, on ne peut pas savoir si les combats se limiteront entre Israël et le Liban ou Israël et la Syrie», a déclaré le 23 juin le chef du mouvement chiite libanais Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d'un discours télévisé prononcé à l'occasion de la Journée de Jérusalem.
Cité par le média israélien i24NEWS, Hassan Nasrallah a également affirmé : «Je ne dis pas que des pays interviendront directement, mais cela ouvrira la porte à des centaines de milliers de combattants du monde arabe et musulman pour participer aux combats, en provenance d'Iran, d'Afghanistan et du Pakistan.» Il a souligné qu'il ne parlait pas de militaires issus des armées régulières, mais de volontaires qui prêteraient ainsi main forte au Hezbollah.
«L'axe de la résistance est très fort et n'échouera pas», a ajouté le leader chiite, soulignant au passage la présence accrue de forces militaires favorables au Hezbollah en Irak et au Yémen.
Selon Hassan Nasrallah, une guerre avec Israël ne ressemblerait pas au précédent conflit de 2006, au cours duquel l'armée israélienne avait détruit des infrastructures civiles libanaises, entraînant l'exode d'au moins un million d'habitants. Cette guerre de 34 jours avait coûté la vie à plus de 1 200 Libanais, en majorité des civils, et causé la mort de 160 Israéliens, principalement des soldats.
La déclaration du leader chiite est survenue au surlendemain d'une mise en garde du commandant de l'armée de l'air israélienne, le général Amir Eshel. Ce dernier avait assuré le 21 juin : «Ce que la force aérienne a pu faire [...] au cours des 34 jours de la guerre du Liban, nous pouvons aujourd'hui le faire en 48 à 60 heures». «C'est un pouvoir potentiel inimaginable [...], très différent de ce que nous avons vu dans le passé», avait-t-il ajouté.
Le général israélien avait en outre lancé un avertissement adressé à l'ensemble des Libanais contre le danger que représentent selon lui les installations militaires du Hezbollah situées dans les zones résidentielles : «Si, avant le début des hostilités, ou dès qu'elles commencent, les habitants quittent ces zones, ils ne seront pas touchés.»
Depuis le début de la guerre en Syrie, Israël a effectué une série de frappes contre des cibles syriennes ou du Hezbollah. Allié de Damas, le mouvement chiite participe aux combats contre Daesh et les forces djihadistes en Syrie, aux côtés des forces militaire gouvernementales.
Le mouvement chiite libanais, qui considère son voisin israélien comme son principal ennemi, a accumulé, selon les estimations israéliennes, un gigantesque arsenal de plus de 100 000 roquettes. En mai dernier, Hassan Nasrallah avait déclaré qu'en cas de conflit avec Israël, la guerre serait menée en territoire israélien, et non au Liban. «Les soldats et les roquettes du Hezbollah peuvent toucher l'ensemble du territoire israélien», avait-il menacé.
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