Le grand mythe de la «transparence»

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Les cachotteries du régime libéral remontent à la surface

La «transparence», vous connaissez ? En matière de gestion de fonds  publics, ce concept est de plus en plus théorique. Voire même parfois mensonger.


C’est en fait une grande illusion. La sacro-sainte promesse de nos gouvernements, d’Ottawa à Québec, de se faire plus transparents qu’une feuille de saran-wrap est de la bouillie pour les chats crédules.


Les manières de camoufler la manière précise dont l’argent des citoyens est dépensé se multiplient. Le dossier étoffé du Journal sur le sujet en fait une démonstration percutante, avec de nombreux exemples à l'appui.


Quant à la Loi sur l’accès à l’information, elle devrait plutôt être renomméeLoi sur le refus d’accès à l’information.


On connait tous la maxime légendaire : No taxation without representation - pas d’impôts sans une représentation démocratique. À la vue de la transparence gouvernementale qui se métamorphose en opacité, on pourrait maintenant y ajouter : No taxation without explanation.


Personne ne demande pourtant aux gouvernements de justifier jusqu’au café du matin pris par un ambassadeur, un député ou un président de société d’État.


Par contre, les comptes de dépenses, le coût détaillé des voyages et les «gâteries» parfois étonnantes doivent être connues des citoyens puisque c’est eux qui en paient la note salée.


Lorsqu'on parle de transparence, on parle aussi nécessairement d'imputabilité et de responsabilité.


Sur ce trio de principes fondamenteux qui manque trop souvent, un autre exemple parmi tant d’autres : cette année, près de 8 milliards de dollars en fonds publics iront aux médecins. Le montant est énorme.


Or, une infime portion seulement de la facturation des médecins est «vérifiée» par la Régie de l’assurance-maladie du Québec (RAMQ).


Sans compter les négociations de contrats de rémunération qui se font à huis-clos entre le gouvernement et les fédérations de médecins.


Pis encore, s'il s'en faut, ce sont aussi ces mêmes fédérations, et non pas les élus, qui, après avoir négocié leurs généreuses augmentations, décident également de la manière dont l'«enveloppe» globale des paiements sera allouée.


C'est une dangereuse prise de contrôle de la gestion des deniers publics par des non élus. Ici, c'est zéro transparence, zéro imputabilité et zéro responsabilité.


À l’opposé, une personne pauvre sur l’aide sociale, si elle déroge le moindrement du carcan de règles qui lui est imposé par le gouvernement, elle en paiera le fort prix, et vite.


Le médecin spécialiste est pourtant payé, lui aussi, par l’argent des Québécois. Et fort généreusement, merci.


La règle du deux poids deux mesures s’applique toutefois à leur profession au point où ceux et celles qui veulent le faire, peuvent finalement facturer la RAMQ, donc nous, comme bon leur semble.


À la fin août, le Québec plongera tête première en campagne électorale.


Combien vous pariez que les partis politiques, incluant celui-là même qui siège au pouvoir depuis presque 15 ans et dont c’était l'engagenent en 2014, vous promettront néanmoins à nouveau de former le gouvernement «le plus transparent de l’histoire du Québec» ?...