Depuis l’annonce mardi de la candidature de Vincent Marissal pour Québec solidaire (QS), des questions majeures se posent. Avec raison. Tout en reconnaissant son droit absolu de plonger en politique, la première est néanmoins la plus lancinante.
Comment se fait-il qu’un chroniqueur politique qui jure maintenant avoir été depuis longtemps un « indigné » souverainiste de gauche, ait jugé bon d’approcher le Parti libéral du Canada (PLC) à plusieurs reprises au cours des dernières années pour manifester son propre intérêt à se présenter pour le PLC ?
Un long flirt
2e question : pourquoi l’a-t-il nié mardi matin avant de se faire plus évasif au fil d’autres entrevues, mais sans jamais répondre clairement ? Le tout, malgré le récit détaillé qu’avait fait le journaliste Bernard Drainville des approches de M. Marissal auprès du PLC. Lesquelles, selon Denis Lessard de La Presse, seraient même aussi récentes que janvier 2018.
3e question : sur le plan journalistique, comment expliquer qu’un chroniqueur réputé se soit senti libre de flirter d’aussi près et sur autant d’années avec un parti politique, quel qu’il soit, pendant qu’il en faisait l’analyse ? Ces questions méritent réponses.
Il en va de la crédibilité de la candidature de M. Marissal, mais aussi de celle de QS. En tout respect pour mon ex-collègue, passer aussi rapidement du PLC – un parti fédéraliste et centriste par définition –, à Québec solidaire – une formation se disant souverainiste et de gauche –, ce n’est plus du « slalom ». C’est un grand écart digne d’un acrobate du Cirque du Soleil.
Rien de banal
C’est sur cet aspect spécifique du parcours étonnant de son candidat vedette que les dirigeants solidaires doivent répondre. Pour qui veut aller en politique, il existe en effet des partis passablement interchangeables sur le plan des idées. Parlez-en à Gaétan Barrette qui, sans broncher, est passé de la CAQ au PLQ.
Mais le PLC et QS ? Soyons sérieux. Un écart aussi spectaculaire n’a rien de banal. C’est pourquoi, en matière d’éthique politique, on aurait tort de banaliser cette histoire en lançant que les électeurs auront tout oublié d’ici deux jours...