Le «Grand déblocage» du Parti québécois intéresse l'Est de Montréal

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Un plan pour aider l'Est et les banlieues tandis que le REM favoriserait seulement l'Ouest de Montréal

Le projet de «Grand déblocage» dévoilé la semaine dernière par le Parti québécois (PQ) intéresse divers acteurs de l'Est de Montréal, qui se considèrent souvent comme les oubliés du transport en commun. Difficile toutefois d'arrimer ce projet avec le Réseau express métropolitain (REM), qui sera déjà en construction à l'issue des élections.


Le chef du PQ, Jean-François Lisée, est en tournée dans le Grand Montréal pour parler aux organismes qui oeuvrent dans les secteurs concernés par son projet de Grand déblocage. Ce vaste chantier de transport reliant l'ensemble de la région métropolitaine remplacerait le REM si M. Lisée est porté au pouvoir le 1er octobre.


«Il faut arrêter que l'Est soit toujours à la fin de la liste de priorités. [...] L'Est de Montréal est l'enfant mal-aimé du gouvernement libéral depuis des années. C'est l'enfant abandonné du REM, qui ne se préoccupe pas du tout de l'Est non plus», illustre M. Lisée.


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Au cours des derniers mois, divers groupes et élus de ce secteur ont réclamé une meilleure desserte en transport en commun.


La proposition du PQ comprend un tramway qui relierait l'éventuel prolongement de la ligne bleue à la station Radisson, sur la ligne verte, pour ensuite suivre la rue Sherbrooke Est jusqu'à la pointe de l'île. Une navette fluviale relierait également l'arrondissement Rivière-des-Prairies-Pointe-aux-Trembles au Vieux-Montréal. Un bus rapide relierait finalement les secteurs nord et sud de l'arrondissement par le boulevard Saint-Jean-Baptiste.


Recruter la main-d'oeuvre


Rencontrée à la sortie de sa réunion avec M. Lisée, la présidente de la Chambre de commerce de la Pointe-de-l'Île (CCPDÎ) s'est dite intéressée par le Grand déblocage.


«Les commerces dans le secteur ont beaucoup de difficulté à recruter de la main-d'oeuvre parce que la situation du transport en commun est si difficile. [...] Bien souvent, ils se font dire que c'est trop loin parce que ça va prendre 1h30 de transport», affirme Louise Masquer.


Mme Masquer souligne que les horaires sont souvent atypiques dans les zones industrielles de l'Est. Un ouvrier qui termine son quart de travail à minuit aura beaucoup de difficulté à trouver un autobus pour se rendre chez lui.


M. Lisée et Mme Masquer ajoutent que l'absence de transport handicape aussi les étudiants de l'Est. Le bus rapide sur le boulevard Saint-Jean-Baptiste viendrait régler en partie ce problème.


Le HuffPost Québec a tenté de joindre la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île, qui a participé à la réunion avec M. Lisée, mais personne n'était disponible à brève échéance.


La CCPDI souhaite profiter de l'intérêt porté à l'Est dans le cadre de l'élection provinciale afin que les préoccupations de son secteur soient entendues. La course à l'investiture du Parti québécois pour ce comté oppose le fondateur d'Option nationale Jean-Martin Aussant et le président de la Société Saint-Jean-Baptiste, Me Maxime Laporte. Le vainqueur affrontera entre autres l'actuelle mairesse de l'arrondissement, Chantal Rouleau, qui se présente pour la Coalition Avenir Québec.


Possible, même avec le REM?


M. Lisée a essuyé son lot de critiques avec le Grand déblocage parce qu'il souhaite remplacer le REM alors que ce projet de train léger entrera en chantier dès le mois de juin, soit bien avant l'élection d'un éventuel gouvernement péquiste. Défaire ce contrat coûterait 1 G$.


Selon M. Lisée, il serait théoriquement possible d'installer un tramway et une ligne de bus rapide dans l'Est même si REM est construit. Il souligne toutefois que le gouvernement n'a pas les moyens pour faire à la fois le REM et le Grand déblocage.


«Il n'y a pas 15 G$ de disponibles d'ici 2025 pour faire les deux projets», lance-t-il.


L'option de prolonger le REM vers l'Est coûterait trop cher, selon M. Lisée.