S’il fut un temps où il était clairement établi qu’au Québec, c’est en Français qu’on fonctionne, la réalité d’aujourd’hui est toute autre : pour certains, la langue n’est autre qu’un simple moyen de communication, vulgaire courroie de transmission que l’on peut substituer à une autre, selon l’humeur du moment. Pour d’autres, la langue française n’est qu’un sujet de discorde parmi tant d’autres dans l’univers québécois. Pour ceux qui ont compris, la langue que nous parlons est celle que nous avons apprise, qui nous a été léguée, laissée en héritage par nos aïeux, une langue qui nous habite, que nous avons modelée au fil du temps, façonnée, colorée, une langue qui nous unit, qui fait notre fierté, une langue qui nous appartient et que nous nous devons, en tant que Québécois, non seulement de conserver, mais aussi et surtout d’utiliser.
Si le Français est la langue identitaire des Québécois, l’Anglais occupe, au-delà du traditionnel et puéril titre de rival, une place de choix dans la culture québécoise. À l’image de deux petits frères qui auraient grandis en se chamaillant, il vient un jour où les rivalités enfantines cèdent la place à une maturité, à une compréhension mutuelle, un jour où la hache de guerre se fait enterrer et oublier : un Québec souverain serait d’abord francophone. Point. La différence avec la situation actuelle, vous demanderez ? Le Français y serait en progression, parce que, séparés du Canada, nous serions libres de voter des lois dont la juridiction s’étend sur notre territoire, sans aucune instance fédérale pour venir déclarer anticonstitutionnel un texte qui vise à protéger notre héritage, et ce en vertu d’une constitution dont nous ne sommes pas signataires.
Pour le Mouvement Québec Renouveau, protéger, promouvoir et enrichir la langue des Québécois, c’est l’enseigner, dans leurs écoles, aux unilingues anglophones ; c’est enseigner l’anglais dans nos écoles francophones, offrir les mêmes chances à tous en matière de langue, dans le contexte de l’Amérique du Nord. Prioriser le Français, signifie imposer le français à ceux qui arrivent pour vivre au Québec en Français d’abord et, si ce n’est déjà fait, y apprendre l’Anglais ; c’est, sans déborder dans le vaste domaine de l’éducation, une école publique francophone qui valorise le Français, qui fait de l’apprentissage et de la maîtrise de cette langue une priorité absolue et obligatoire, et une école publique anglophone qui fait du bilinguisme de ses élèves cette même priorité. Parce que l’avenir est haut comme trois pommes, c’est un enfant qui naît au Québec avec le devoir de vivre en Français. Et puisque nos enfants sont peu nombreux, c’est aussi l’accueil, à bras ouverts, aux immigrants de toutes origines qui choisissent le Québec comme terre d’accueil, qui comprennent que la société qui les entoure désormais est une société différente de celle qu’ils ont quitté, et qu’en tant qu’immigrants ils devront, eux, leurs enfants et les enfants de leurs enfants, un jour ou l’autre, s’identifier comme Québécois – et pour ce faire, savoir s’exprimer en Français.
N’est donc pas Québécois le citoyen et contribuable anglophone ? Au point de vue citoyen, oui. Mais culturellement, l’appellation « Québécois » succède à « Canadien français », d’où l’importance de maîtriser parfaitement notre propre langue, et de savoir tenir une simple conversation de travail en anglais, et vice-versa et ce pour l’ensemble de la population d’un Québec souverain, afin que puissent cesser d’être seules les deux solitudes. Le droit des anglophones du Québec de pouvoir préserver leur culture et l’usage de leur langue maternelle dans un Québec souverain, sera inscrit dans la Constitution. En plus de l’avantageuse opportunité d’apprendre le Français – et vice-versa et ce pour l’ensemble de la population du Québec. Pour le Mouvement Québec Renouveau, la solution est simple : « ne faisons pas à d’autres ce que nous ne voudrions pas pour nous-mêmes ».
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