Un des aspects du «flou artistique» dont parle Jacques Parizeau, c'est un peu la bâtardise idéologique du Parti Québécois en ce moment.



Benoît Charrette, effrayé par la possibilité d'un référendum dans un premier mandat, a quitté le parti, c'est une démonstration qui illustre très bien le «flou» qui inquiète Parizeau et bien d'autres.




Inquiet parce que les Benoît Charrette du PQ, ces effrayés du référendum, des décisions et de l'agir, ne sont pas des êtres aussi solitaire qu'on pourrait être tenté de le croire au sein des troupes péquistes.


Ces «probables futurs élus» prendront avec leurs collègues des décisions et joueront un rôle dans notre accession à l'indépendance... ou dans la destruction de nos forces, la dépendance et la soumission nationale.



Un Parti ne peut avancer s'il n'est pas clair sur son orientation IMMÉDIATE... on ne milite pas sans savoir la position précise et l'orientation immédiate du parti. Quand le PQ n'est pas clair, ce sont des Benoît Charrette qui le rejoignent. De plus, on leur laisse toute la place pour affirmer leur manque de confiance en ce pourquoi ils sont supposé militer au sein du PQ.

La meilleure stratégie possible en ce moment pour réaliser le bout de chemin qu'il manque pour atteindre notre objectif national, la concrétisation de la rupture, c'est de tenir un référendum dès le premier mandat d'un PQ au pouvoir. Il lui faut même parvenir à faire de la prochaine élection une élection référendaire symbolique. Charest ne parlerait plus que de ça, Ottawa nous déclarerait la troisième guerre mondiale, les médias prendraient chacun leur camp et la guerre médiatique serait dévastatrice... bien sûr ça menace la prise du pouvoir... Mais si les indépendantistes s'unissent et prennent maintenant la décision de donner rendez-vous à la population dans quelques années, si vraiment ils s'unissent sur cette décision, ils formeront une force suffisante pour qu'aucun autre mouvement ne réussissent à se déployer comme on le prévoit en ce moment, nous pouvons et devons habiter pleinement l'espace politique québécois... c'est en se ralliant derrière ce projet concret que nous pouvons y parvenir.


Sinon, nous devrons tous envisager l'avenir qui s'étalera devant nous pour les prochaines décennies... Ça risque d'être très long avant que ne se représente l'occasion pour une formation politique indépendantiste d'offrir un référendum à la population.



«Il n'y a plus de temps à perdre
sinon tout l'quartier va brûler
oui mais voilà,
pendant c'temps-là à la caserne
on entend les pompiers crier»



Bah, vous connaissez la suite...
Une petite leçon dont doit tirer profit le PQ.



Patrick Diotte