Le «Doug Stamper» de Couillard

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«Couillard gagne quelques mois»





Pour le commun des mortels, le départ d’un chef de cabinet est une nouvelle anodine.


En quoi la «démission» d’un employé devrait me préoccuper? Cependant, tous les chroniqueurs politiques incluant votre humble serviteur vont s’exciter le poil des jambes à vous en parler. Pourquoi?


Êtes-vous un adepte de la série House of Cards diffusé sur Netflix? Jean-Louis Dufresne, le démissionnaire chef de cabinet libéral était à Philippe Couillard ce que Doug Stamper est à Frank Underwood.


Le chef de cabinet, c'est le bras droit, le confident, la prolongation du chef. Autrement dit, c'est le numéro 2 (officieusement) du gouvernement et la principale qualité que doit avoir un chef de cabinet, c'est une LOYAUTÉ sans borne.


Ils ont eu sa tête


Message à tous ceux qui ambitionnent de devenir chefs d’un parti. Les plus gros écueils que vous rencontrerez au cours de votre mandat ne viendront pas des électeurs ni des lobbyistes, encore moins de vos adversaires politiques. Vos ennuis seront inévitablement provoqués par vos propres députés (ou conseillers sur la scène municipale).


Ces petites bêtes-là deviennent nerveuses lorsque les sondages ne sont pas favorables. Ce sentiment d’inquiétude à tendance à croître à l’approche d’une échéance électorale. Plusieurs sont craintifs de perdre leur siège et leurs conditions de travail avantageuses. Il faut comprendre que la très vaste majorité des élus ont amélioré leur niveau de vie en étant élus députés.


Donc, le réflexe humain est de trouver un coupable. Mon expérience des 20 dernières années me démontre que les blâmes viennent en trois étapes.


ÉTAPE 1 : On s’en prend à l’équipe de communication du parti.


ÉTAPE 2 : On s’attaque à l’entourage du chef. 


ÉTAPE 3 : On blâme le chef directement pour les insuccès et on prépare un «putsch».


Au cours du présent mandat, la CAQ a vécu l’étape 1. Le PQ a vécu les étapes 1 et 2 et maintenant le PLQ vient de traverser sa 2e étape.


Couillard gagne quelques mois


En se séparant de son ami Jean-Louis Dufresne, Philippe Couillard se donne quelques mois de répit. Telle une marmite presto, la pression va redescendre au sein des troupes libérales.


Cependant, si les sondages ne s’améliorent pas pour le PLQ, les yeux se tourneront vers le leadership du premier ministre. Les soupers réunissant 5 à 10 députés se multiplieront sur la Grande Allée et dans le Vieux-Québec.


Tous auront leur point de vue sur ce qui serait la meilleure chose à faire pour sortir le parti de sa torpeur. Les aspirants-chefs ne se mouilleront pas et laisseront faire le sale boulot à leurs sbires avides de promotions. Ils pousseront même l’audace à réaffirmer publiquement leur appui au chef blessé.


Viendra un moment où le chef n’aura que deux solutions : quitter ou déclencher des élections générales hâtives. Quoi de mieux pour unir les troupes qu’une bonne guerre. 




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