La Charte de la langue, version Pierre Curzi

Le député indépendant a déposé son projet de loi 593 à l'Assemblée nationale

La nouvelle Charte de la langue française (projet de loi n° 14)


Québec — À défaut d'un vigoureux coup de barre à la loi 101, le français au Québec sera condamné à se marginaliser toujours davantage, a soutenu hier le député indépendant Pierre Curzi.
L'ancien péquiste a invoqué «l'urgence d'agir» lorsqu'il a déposé à l'Assemblée nationale le projet de loi 593, qui modifie et élargit la portée des dispositions de la Charte de la langue française.
«On sait que le Grand Montréal s'anglicise et on a clairement établi qu'en 2031, dans moins de 20 ans, le nombre de personnes dont la langue d'usage est le français sera tombé à 43 %. Autrement dit, la grande région de Montréal sera devenue bilingue dans les faits», a prévenu M. Curzi en point de presse, citant une étude de l'Office québécois de la langue française (OQLF).
Si elle était adoptée, la nouvelle charte proposée par le député de Borduas imposerait l'enseignement en français de la maternelle au cégep. La clause dérogatoire serait invoquée pour sceller le sort des écoles passerelles, ces établissements qui permettent à des élèves francophones et allophones de passer au réseau public anglophone.
Aussi, la loi proscrirait aux universités francophones d'offrir des formations complètes en anglais. Une telle interdiction toucherait HEC Montréal, qui entend proposer une maîtrise totalement en anglais.
Le projet de loi signé Pierre Curzi modifierait 44 des 275 articles de l'actuelle Charte de la langue française, abrogerait 26 articles et en ajouterait 11. On y retrouverait plusieurs mesures qui figurent déjà dans les propositions du Parti québécois et de Québec solidaire.
Pour s'assurer du respect de la loi, l'OQLF serait investi du pouvoir de donner sur-le-champ des billets de contravention — assortis d'amendes de quelques centaines de dollars — aux commerçants contrevenant à la Charte.
Le tollé que risquerait de soulever dans la communauté anglophone le travail de la «police de la langue» laisse le député de glace. «Après avoir fait tous les efforts de soutien et de conciliation, il faut un jour ou l'autre passer de la parole aux gestes et dire: si vous ne vous conformez pas, il y aura une pénalité. On veut aussi empêcher que ce soit judiciarisé comme ça l'est actuellement. C'est extraordinairement coûteux», a-t-il dit.


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