Le congédiement d'Antoine Pich est une mesure excessive, selon le député Richard Nadeau

L'affaire Antoine Pich


(Photo: Étienne Ranger, Le Droit)

Le député bloquiste de Gatineau, Richard Nadeau, trouve inacceptable le congédiement d'un fonctionnaire fédéral par le ministère de la Justice, en mai dernier. parce qu'il n'avait pas obtenu l'autorisation préalable pour être candidat du parti Québec solidaire, un parti souverainiste, lors des élections provinciales de mars dernier.
Antoine Pich, un notaire de 26 ans du ministère fédéral de la Justice à Ottawa depuis un an, a été avisé le 11 mai dernier qu'il était congédié. Il croit être victime d'une "chasse aux sorcières" du gouvernement fédéral contre les souverainistes.
"Ils sont venus me voir à mon bureau, et m'ont demandé si c'était moi qui avait été candidat pour Québec solidaire aux élections québécoises. Puis ils m'ont demandé si c'était moi qui avait écrit un texte sur la souveraineté du Québec sur Internet. Le 11 mai, j'ai été congédié et j'ai dû quitter mon bureau le même jour. La raison officielle, c'est que je n'ai pas obtenu l'autorisation exigée par la Commission de la fonction publique pour être candidat", a expliqué M. Pich, candidat défait pour Québec solidaire dans La Prairie aux élections provinciales de mars dernier.
M. Pich ne nie pas avoir omis de demander l'autorisation, tel que le prescrit la Loi sur l'emploi dans la fonction publique, mais il n'était pas certain de ce qu'il devait faire au moment de sa décision. "Ils m'ont dit que j'étais juriste et que j'aurais dû le savoir. Mais si j'avais su, c'est évident que j'aurais demandé l'autorisation", a-t-il expliqué.
"C'est inacceptable que je sois victime de congédiement parce que je suis souverainiste. Que je sois souverainiste ou non, ne change rien à mon travail. J'ai bien expliqué que mes convictions n'affecteraient jamais ma façon d'accomplir mes fonctions de façon impartiale", a-t-il ajouté.
En poste depuis un an, son contrat à un poste à durée déterminée avait été renouvelé pour une autre année peu avant la controverse entourant sa candidature.
Au ministère de la Justice, pas question de commenter ce congédiement. "On ne peut rien dire", a indiqué le porte-parole Christian Girouard, invoquant la protection des renseignements personnels. À la Commission de la fonction publique, responsable de l'application de la Loi, la vice-présidente principale Linda Gobeil n'a pas voulu discuter du cas, ajoutant que les dossiers des demandeurs étaient traités "cas par cas".
Le député Nadeau trouve inacceptable pareil congédiement. "C'est un congédiement excessif. Puisque la loi est en vigueur depuis seulement décembre 2005, on devrait prendre le temps d'informer les fonctionnaires. Et nous croyons qu'aucun fonctionnaire ne devrait être congédié pour un tel motif", a fait valoir le député, qui s'apprêtait hier à demander l'intervention du président du Conseil du Trésor, Vic Toews.
Après avoir étudié le cas de M. Pich, son syndicat, l'Association des juristes de la Justice, aurait décidé de ne pas contester le congédiement.
Hier, le vice-président de l'Alliance de fonction publique pour la région de la Capitale nationale, Ed Cashman, a indiqué que son syndicat étudie présentement le dossier. "Nous pourrions intervenir en raison de l'importance du dossier pour l'ensemble des fonctionnaires fédéraux. Mais avec ce congédiement, c'est comme si on avait pris un marteau pour tuer une mouche", a fait remarquer M. Cashman, rappelant que ce parti n'avait fait élire aucun de ses 75 candidats.
Edith Gendron, la conjointe du député Nadeau, avait été congédiée en 2005 de son poste à Patrimoine canadien pour avoir accepté la présidence d'un groupe souverainiste. Depuis, elle a été réintégrée à la fonction publique à la suite d'une décision de la Commission des relations de travail. Elle a été candidate du PQ dans Chapleau aux élections de mars dernier, mais avait obtenu l'autorisation préalable prévue à la Loi.


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