Deux sujet prioritaires à placer à l'agenda de la campagne électorale

Le climat au centre d’une grève générale

Aide médicale à mourir : une ouverture justifiée

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Tribune libre

Manifestement, le mouvement de lutte contre la crise climatique s’étend de plus en plus à bon nombre des sphères de la société qui viennent s’ajouter au mouvement des jeunes initié par la Suédoise de 16 ans Greta Thunberg. Quelque 400 organisations communautaires, des associations étudiantes et sept syndicats ont déjà adopté un mandat de grève « sociale » pour prendre part à un  mouvement mondial de grèves climatiques prévu pour le 27 septembre.


Les conséquences des changements climatiques, notamment la férocité des ouragans et des feux de forêt, les inondations suscitées par des pluies diluviennes font maintenant partie de notre décor. S’ensuivent des villes entières dévastées par des vents frôlant les 300 km/h, la destruction de forêts entières, et, plus que tout, des milliers de victimes emportées par ces fléaux monstrueux.


La campagne électorale s’amorce. Le thème de l’environnement sera un enjeu majeur. Les chefs des divers partis politiques iront de leurs « promesses » pour lutter contre la crise climatique. À cet égard, les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté au Canada entre 2016 et 2017, selon le plus récent bilan officiel fédéral disponible. Les émissions du Québec ont elles aussi connu une hausse au cours de la même période.


Il est plus que temps que nos dirigeants cessent de se mettre la tête dans le sable et s’attaquent sérieusement à la transition énergétique. Pour ce faire, ils doivent ranger dans le placard leur double discours eu égard aux retombées économiques du pétrole et à la lutte aux changements climatiques… C’est une simple question de gros bon sens!


Aide médicale à mourir : une ouverture justifiée


Grâce à la persévérance dont ont fait preuve Mme Nicole Gladu et M. Jean Truchon, deux Québécois atteints de maladies dégénératives incurables, la juge Christine Baudouin de la Cour supérieure du Québec vient d'élargir l'accès à l'aide médicale à mourir, en déclarant invalides des critères d'admissibilité des lois fédérale et provinciale, qui ont été jugés trop restrictifs et discriminatoires.


Les critères contestés sont les suivants: la Loi québécoise concernant les soins de fin de vie réserve l'aide médicale à mourir aux seules personnes «en fin de vie», alors que le Code criminel fédéral parle «d'une mort naturelle raisonnablement prévisible».


Dans un jugement fort attendu, la juge a tranché que ces exigences sont inconstitutionnelles car elles privent des gens comme Mme Gladu et M. Truchon de pouvoir bénéficier d’«une mort digne et sereine».


Du côté de la députée Véronique Hivon, la marraine de la Loi concernant les soins de fin de vie, elle se dit en accord avec les conclusions de la juge et voudrait que la loi soit modifiée pour refléter le jugement. La société a évolué, et «le consensus est encore plus fort». Elle croit que les Québécois sont prêts et veulent généralement que la loi soit élargie.


En bref, on ne peut que souscrire à une telle ouverture de la part de la justice. Il appartient maintenant aux deux paliers de gouvernements de procéder aux modifications de la loi qui s’imposent.


Nicole Gladu, mourir dans la dignité


En regardant l’entrevue choc accordée à Anne-Marie Dussault par Nicole Gladu lors de l’émission 24/60 du 12 septembre sur le réseau RDI, j’ai été littéralement bouleversé par la qualité et la clarté des réponses de Mme Gladu aux questions d’Anne-Marie Dussault.


Toutefois, au-delà de cet aspect, on pouvait sentir ses efforts surhumains pour aller chercher au fond de ses poumons le souffle qui lui manquait avant de laisser sortir ses mots avec difficulté, des sons qui traduisaient toute la combativité dont elle avait dû faire preuve tout au long de ses années de lutte sans merci contre sa maladie dégénérative incurable.


Elle nous raconte avec émotion le sentiment de libération qu’elle a vécu à la suite de la décision de la juge Christiane Beaudoin de la Cour supérieure du Québec déclarant invalides des critères d’admissibilité des lois fédérale et provinciale portant sur la notion de fin de vie.


Nicole Gladu et Jean Truchon disposent maintenant de six mois pour se prévaloir de leur droit légitime de mettre fin à leurs souffrances. La maladie de Nicole Gladu a dégénéré grandement au cours des dernières années. La souffrance devient intolérable. Elle n’a plus rien à gagner à poursuivre le combat… Laissons-la maintenant mourir en toute dignité!




Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2016 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Henri Marineau Répondre

    26 septembre 2019

    Lettre à Greta...


    https://journalmetro.com/opinions/in-libro-veritas/2382137/lettre-a-greta/

     


  • Henri Marineau Répondre

    21 septembre 2019

    À la suite de la décision de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) de décréter une journée pédagogique le 27 septembre afin de permettre aux élèves et à leurs parents d'aller manifester à l’occasion de la grève mondiale sur les changements climatiques, le premier ministre François Legault a réagi en exigeant que les enseignants soient présents à l’école lors de cette journée pédagogique.


    Or je suis d’avis qu’une telle directive de la part du premier ministre porte directement atteinte à sa crédibilité, à savoir qu’elle transforme en occasion ratée une situation exceptionnelle où les enseignants auraient pu vivre en compagnie de leurs élèves une journée de sensibilisation sur l’importance des changements climatiques.


    Je retiens de ce manque de jugement de la part de M. Legault qu’il n’a rien compris du phénomène de l’école de la rue, le seul endroit où les jeunes du Québec ont l’occasion de se mobiliser pour la sauvegarde de la planète sur laquelle ils devront vivre le reste leur vie… Enlevez vos œillères, M. Legault, je vous invite à revenir sur votre décision et à permettre aux enseignants de manifester en solidarité auprès de leurs élèves pour la protection de notre planète!