Europe

Le Canada s’isole encore

Crise du capitalisme mondial



La crise qui secoue l’Europe est loin d’être finie. Alors que les Grecs se préparent à voter pour la deuxième fois contre les mesures d’austérité, l’Espagne tangue. Pendant ce temps, notre premier ministre, Stephen Harper, continue de faire la leçon aux 350 millions d’Européens. Comme si le Canada était à l’abri d’une crise mondiale !
Europe n’en finit pas de chercher des solutions à la crise qui ébranle les piliers de son système financier. D’ici quelques jours, Madrid devrait demander entre 30 et 100 milliards d’euros pour renflouer ses banques durement frappées par l’éclatement de la bulle immobilière qui a accompagné la crise de 2008. Mais même avec une réponse positive, cela ne suffira pas puisque l’État espagnol lui-même éprouve beaucoup de difficultés à refinancer sa dette.
C’est donc le cercle vicieux : pour obtenir du financement, les pays endettés doivent se soumettre à des mesures d’austérité qui aggravent la récession qui, à son tour, creuse le déficit et multiplie les besoins d’emprunts…
Un scénario qui rappelle le Portugal, l’Irlande, la Grèce, et qui guette aussi l’Italie. Or, si la crise s’étend à des pays aussi importants que l’Espagne et l’Italie, toutes les banques européennes et plusieurs grandes banques nord-américaines qui détiennent des obligations de ces pays seront touchées. Aussi bien dire que c’est l’économie mondiale qui risque de sombrer dans une crise financière qui la plongera à nouveau en récession.
À moyen terme, l’Europe doit rassembler les conditions d’une union fiscale qui lui a toujours fait défaut pour soutenir sa monnaie unique. Ce qui sera difficile, sinon impossible compte tenu des tensions nationales que la présente crise ne fait qu’exacerber.
Mais pour le moment, il faut aller au plus urgent pour éviter la faillite des banques espagnoles. Puis, il faudra rassurer les marchés en répondant aux demandes des États, celui d’Espagne et sans doute celui d’Italie.
C’est pour cette raison que plusieurs pays d’Europe et du monde viennent de prendre l’engagement de participer à la création d’un fonds de crise de 430 milliards géré par le FMI : Japon (60 milliards), Suisse (10 milliards), Royaume-Uni (15 milliards), Australie (7 milliards), Norvège (9 milliards), Singapour (4 milliards), Union européenne (150 milliards), etc.
Si tous ces pays ont répondu à l’appel malgré leur éloignement géographique et politique, c’est qu’ils sont conscients des risques majeurs que fait peser la crise européenne sur le monde et sur leur propre économie nationale.
Malheureusement, à ce jour, il n’y a que les États-Unis en campagne électorale et le Canada de Stephen Harper pour refuser de participer. Ce qui ne les empêche pas de faire la leçon à l’Allemagne qui s’en passerait volontiers ! Pour les conservateurs, l’Europe est assez riche pour s’en sortir et, de toute façon, chaque dollar d’aide servirait à soutenir le genre d’État-providence contre lequel ils ont entrepris de mener une guerre sans merci.
Voilà une attitude suicidaire de la part du gouvernement d’un pays exportateur qui cherche au même moment à signer un accord de libre-échange avec cette Europe qu’il méprise du haut d’un succès fragile dont il n’est pas responsable et qu’il ne comprend même pas !


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