Les pensionnats autochtones

Le Canada « nazi »

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Tribune libre

Quand il est question des pensionnats autochtones du Canada (dans ce «plus beau pays du monde»), ne sommes-nous pas dans le même esprit d’extermination d’une nation qui ne représentait pas une pureté de la race canadienne naissante? Ces pensionnats n’étaient-ils pas des camps de concentration où les enfants autochtones devaient s’assimiler à la race blanche et ses mœurs, ou mourir et disparaître, enterrés là, sans même laisser trace d’une fumée grise dans le ciel bleu?


Il est normal de ressentir de la colère quand nous prenons conscience que nos dirigeants élus canadiens étaient aussi monstrueux en termes d’autorité : il fallait suivre aveuglément les ordres de ces chefs tel le «führer allemand», Adolf Hitler, autrichien de naissance, ou telles encore les directives du petit «père des nations», Joseph Staline, grand guide des peuples russes. Ces «papes» étaient infaillibles et savaient endoctriner.


Nous ne devons jamais penser que nous aurions été une meilleure autorité que celle exercée par nos pères; il faut juste le souhaiter, car l’humain est une bête qui perd facilement la raison. De fait, l’humain marie très mal sa raison à ses émotions; nos émotions nous mènent souvent plus que le bon sens ou le respect de notre voisin, et même, de notre conjointe… L’on tue sans raison, et par pure émotion irrationnelle non retenue.


Quand on cherche la chronologie historique des dictatures, on se demande si l’histoire du Canada n’aurait pas inspiré certains pays, meurtriers de leurs propres citoyens qui présentaient une morphologie particulière ou une appartenance religieuse spirituelle «païenne».  


Faire des Premières Nations des peuples apatrides sur leur propre terre nourricière; voilà ce qu’ont réalisé nos ancêtres bienveillants pour construire le pays, le Canada; nous avons aussi inventé notre apartheid, nous avons aussi fait vivre notre ségrégation, notre discrimination raciale, et nous avons aussi tué nos sœurs et nos frères humains, ici même, au Canada.


La découverte de nos «charniers» canadiens nous démontre brutalement que la recherche de la vérité exige en tout temps de puissantes lumières qui doivent éclairer nos autorités dites démocratiques; c’est effectivement la démocratie qui nous le commande. Cessez de questionner nos élites, ou faire semblant de ne pas voir pour nous taire, c’est ouvrir toutes grandes les portes de l’abus de pouvoir et bénir l’exclusion de l’autre. «L’exclusion est une violence.», nous rappelle Paul Ricœur. Et celles et ceux qui excluent l’autre par autorité légale utilisent abusivement leur pouvoir qui se prend pour dieu. 


La démocratie n’est pas achevée, loin de là! Elle demande plus que jamais à se raffiner afin d’éradiquer des abus de pouvoir encore aujourd’hui flagrants; pensons à cette loi 21 qui a su légitimer l’exclusion de la différence en bafouant les droits de la personne.


Dans ma patrie canadienne, je sais aujourd’hui que je peux devenir de trop et qu’on m’exclura sous des prétextes farfelus et fallacieux : je souhaite pourtant bâtir ce pays. Ici même au Canada, au Québec, dans mes institutions «démocratiques», la menace de l’exclusion constante m’est suspendue au-dessus de la tête, exactement comme dans ces pays où le totalitarisme règne en maître absolu.


Abats les idéologies, du coopératisme au socialisme, du capitalisme au communisme, du catholicisme à l’islamisme; seul doit demeurer le respect, et ce, de l’enfance jusqu’à la décadence. Par simple respect de l’autre et de sa différence.


Il ne sert à rien de faire des saluts au drapeau, de chanter des hymnes nationaux la main sur le cœur, si dans notre quotidien nos actions ne sont pas à l’image du respect. Laissons là les symboles et travaillons concrètement à ériger des nations qui savent être plus grandes que nos discours faussement angéliques et remplis d’inutiles béatitudes. Nous avons tous besoin d’une place pour vivre et laisser vivre : un endroit viable. Il faut en finir avec le racisme.


«La patrie? Le pays? … Les hommes comprendront peut-être que ce sont seulement des notions abstraites et que ce dont ils ont vraiment besoin pour vivre, ce n’est rien qu’un endroit habitable.»

«L’Holocauste comme culture»,  

Imre Kertész, 1996, ACTES SUD, page 150



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