Le bulletin de l'opposition

2011 - Bilan et perspectives



Moins d'un Québécois sur dix voudrait d'un gouvernement formé par Québec solidaire, mais Amir Khadir incarne très bien l'espoir d'une autre façon de faire de la politique. Il a joint le geste à la parole en remettant à l'escouade Marteau un dossier étoffé sur les prête-noms utilisés par les firmes de génie-conseil. La motion qu'il a présentée à l'Assemblée nationale a mis en lumière le profond embarras que l'affaire Michaud cause toujours au PQ. A
Avec son étonnant résultat à l'élection partielle dans Kamouraska-Témiscouata, l'ADQ a confondu tous ceux qui la croyaient agonisante. Gérard Deltell a reçu un vote de confiance à la soviétique au congrès du mois dernier. Il a frappé dans le mille en qualifiant Jean Charest de «parrain» et en refusant de s'excuser. Il n'a malheureusement pas réussi à récupérer les deux brebis égarées. A-
À force de persévérance, Sylvain Gaudrault (Jonquière) a convaincu l'Assemblée nationale de blâmer Hydro-Québec, qui devra rendre publics les contrats qu'elle voulait garder cachés sous des prétextes qui ont été jugés fallacieux. B
L'occasion fait le larron, dit-on. Encore faut-il la saisir. Le député de Blainville, Daniel Rhatté, est sorti de l'anonymat à la faveur des nombreuses allégations qui ont éclaboussé le monde municipal, que le gouvernement a laissé se transformer en «Far West éthique». Des deux côtés de la Chambre, on salue sa performance. B
Depuis son élection dans Crémazie, Lizette Lapointe a eu le bon goût de se faire discrète. L'ex-première dame du Québec a fait ses devoirs consciencieusement et ses dénonciations des mauvais traitements trop souvent infligés aux personnes âgées ont fait mouche. B
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Agnès Maltais (Taschereau) ne ménage pas ses cordes vocales, mais les questions de santé n'ont pas eu le même impact qu'au cours des sessions précédentes. Dans le dossier de la surfacturation du médicament Lucentis, elle a quand même réussi à confondre le ministre Yves Bolduc, qui prétendait avoir reçu tout récemment un rapport qui datait de 2007. B-
Depuis qu'il a été nommé critique en matière de transports, Nicolas Girard (Gouin) n'a pas eu autant de succès qu'avec les garderies, mais il a visé juste en dévoilant les mandats parfois ridicules qui ont été confiés à prix fort à la firme National. B-
Les interventions de Bernard Drainville (Marie-Victorin) sont toujours mordantes, mais il a nettement moins de visibilité qu'il en avait à la Santé. Dans son plaidoyer en faveur d'une exploitation rapide du gisement Old Harry afin de contrer Terre-Neuve, il s'est retrouvé en porte-à-faux avec Pauline Marois, qui avait réclamé un moratoire. Il est embarrassant d'être perçu comme un dauphin quand la chef doit bientôt se soumettre à un vote de confiance. C
Personne ne doute de la compétence en matière de finances publiques de Nicolas Marceau (Rousseau), mais il n'est pas le plus efficace à la période de questions. Sa contribution aux travaux de la commission parlementaire des Finances publiques est cependant très appréciée. C
Tous ceux qui ont eu à se mêler du dossier de la corruption ont eu leur moment de gloire, mais Stéphane Bergeron (Verchères) n'a pas fait beaucoup avancer le dossier en lisant à l'Assemblée nationale une interminable pétition réclamant une enquête publique, où apparaissait le nom de presque toutes les municipalités du Québec. C
On conviendra facilement qu'Yvon Vallières n'est pas le meilleur président que l'Assemblée nationale ait eu, mais cela ne justifie pas l'attitude cavalière de Stéphane Bédard. Il est vrai que Jean-Marc Fournier est fendant, mais son vis-à-vis péquiste ne fait rien pour améliorer le climat. C-
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Pierre Curzi (Borduas) est un être de passion, sans conteste le meilleur orateur de son camp, mais son jugement est parfois douteux. Voir le Canadien au centre d'un complot fédéraliste parce qu'il ne compte pas suffisamment de joueurs francophones était franchement ridicule. D
Comment Danielle Doyer (Matapédia) peut-elle prétendre avoir voté «en son âme et conscience» en faveur de la motion qui a blâmé Yves Michaud le 14 décembre 2000 alors qu'elle ne pouvait pas savoir ce qu'il avait dit? D
La palme de la bêtise revient cependant à Sylvain Simard (Richelieu). Non seulement refuse-t-il de présenter des excuses à M. Michaud, mais il réitère au surplus que celui-ci a tenu des propos antisémites «abjects», dans lesquels même le président de la section québécoise B'Naï Brith, Robert Libman, n'a pourtant rien vu de répréhensible. E
Lapsus et oubli
Un malheureux lapsus m'a fait appeler la ministre du Travail Lise Thibault. Il s'agit bien sûr de Lise Thériault. Toutes mes excuses.
Dans mon dernier bulletin ministériel, j'ai malencontreusement oublié la ministre de la Famille, Yolande James. Elle a systématiquement refusé de rendre publics les rapports d'évaluation sur la base desquels des places en garderie ont été octroyées à des amis libéraux. Même l'opposition reconnaît toutefois que sa directive interdisant l'enseignement religieux dans les garderies est un pas dans la bonne direction. C
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mdavid@ledevoir.com


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