Furieux des apparences d’ingérence du gouvernement conservateur auprès de la direction de Radio-Canada, le Bloc québécois veut légiférer l’indépendance du diffuseur public.
« Au Québec, on ne peut pas avoir de radiodiffuseur public québécois d’information dans le cadre du système fédéral. Si en plus, Radio-Canada est manipulée, si l’information est arrangée, c’est totalement inacceptable », a fait valoir le chef bloquiste Mario Beaulieu, en point de presse lundi au parlement.
« C’est plus qu’urgent d’agir », a-t-il scandé. Car les exemples se multiplient. Un courriel du ministre du Patrimoine s’inquiétant de l’embauche de l’ancien chef bloquiste Gilles Duceppe à la radio de Radio-Canada. Un échange de courriels contenant des « menaces », de l’avis de M. Beaulieu, signé de l’attaché de presse de Stephen Harper à la suite de la diffusion d’un documentaire d’opinion sur la droite religieuse et les liens entre les groupes chrétiens évangéliques et le gouvernement Harper. Autant d’exemples qui témoignent de l’ingérence politique à la société d’État, arguent les bloquistes.
La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) s’est d’ailleurs inquiétée des « propos ambigus » de l’attaché de presse du premier ministre, qui « laissent planer une menace à peine voilée sur la société d’État et remettent en question son indépendance rédactionnelle ». La FPJQ a sommé M. Harper de s’expliquer.
« Il faut que ça cesse », a argué à son tour Mario Beaulieu. L’un de ses deux députés, Louis Plamondon, déposera ainsi un projet de loi « avant les Fêtes si possible », venant modifier la Loi sur la radiodiffusion pour renipper l’indépendance de Radio-Canada. La proposition bloquiste pourrait, par exemple, modifier la loi actuelle pour y indexer des conséquences à une intervention politique.
Les bloquistes n’ont pas encore sondé les partis fédéraux pour tenter d’obtenir leur appui. Une fois leur projet de loi déposé, les bloquistes devront attendre leur tour pour le présenter à leurs collègues et en débattre aux Communes. Puisque le Bloc ne compte plus que deux députés, les occasions sont plus rares.
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