L’élection du 7 avril 2014 étant derrière nous, il est maintenant temps pour les souverainistes de regarder vers l’avant. Malgré la débâcle du Parti Québécois, le mouvement indépendantiste n’est pas mort. Au contraire, il a un noyau d’électeurs oscillant entre 35% (élection de 2014) et 40% (élection de 2012) si l’on additionne les votes des partis souverainistes (ON, QS et PQ). Le mouvement indépendantiste n’est pas mort, mais il est amoché. Il va se relever j’en suis certain. Mais par où commencer?

Regardons tout d’abord la prochaine échéance électorale. L’an prochain, en 2015, la Chambre des Communes devrait normalement être dissoute et des élections fédérales devraient avoir lieu. Pour les Souverainistes Québécois, ce sera le moment idéal pour relever la tête et montrer que notre option politique est plus vivante que jamais. C’est le Bloc Québécois qui devra être le vecteur d’unité des souverainistes Québécois.

On le sait, l’élection fédérale de 2011 a généré une « vague orange » sur le Québec. L’une des choses qui a contribué à cette vague, c’est le mot d’ordre adressé aux militants et sympathisants de Québec solidaire par le député Amir Khadir d’appuyer « le candidat le plus progressiste » entre celui du Bloc et celui du NPD dans chacune des circonscriptions. Le reste fait maintenant partie de l’histoire.

Québec Solidaire espérait sans doute un retour d’ascenseur de la part du NPD. Peut-être les nouveaux députés du NPD ont-ils discrètement aidé Québec Solidaire lors de l’élection Québécoise de 2012, mais le chef néo-démocrate Thomas Mulcair a publiquement appuyé le PLQ lors de l’élection de 2014. Le NPD a donc fait dans les mains de Québec Solidaire. Les troupes de Françoise David ne doivent donc pas hésiter sur la réponse à donner au NPD lors de l’élection fédérale de 2015 : elles doivent appuyer le Bloc Québécois. Ainsi, prenant pour acquis que les militants du Parti Québécois et ceux d’Option Nationale appuieront vraisemblablement le Bloc, ce dernier pourrait rafler 40% des voix.

La situation vécue par les troupes souverainistes sur la scène provinciale pourrait alors être complètement renversée. Alors qu’en 2014 les fédéralistes québécois se sont en grande majorité ralliés au PLQ et que les souverainistes étaient divisés entre le PQ, QS et ON, nous pourrions voir exactement le contraire en 2015 au fédéral. Comme les trois grands partis fédéraux (PLC, PCC et NPD) ont chacun une base au Québec, le vote fédéraliste sera vraisemblablement divisé en trois. Du côté souverainiste, un seul parti sera en mesure de rallier tout le monde. Si avec 42% du vote, Philippe Couillard a réussi à former un gouvernement majoritaire à Québec, nous pouvons prévoir qu’avec 40% du vote le Bloc Québécois pourrait rafler une bonne majorité des 75 sièges du Québec au Parlement fédéral.

Bien sur, l’indépendance ne se fera pas à Ottawa. Cependant, l’élection de 2015 sera le moment crucial pour les forces souverainistes de se relever de la défaite du 7 avril 2014, mais surtout d’ajouter ce qui manque à nos troupes : l’unité.
Cette unité réalisée sur la scène fédérale sera alors une force sur laquelle il faudra bâtir en vue de la prochaine élection québécoise qui devrait normalement avoir lieu en 2018. Voilà pourquoi, à mon avis, le Bloc Québécois est plus pertinent que jamais.