Le Bloc est plus qu'un poseur de questions!

Élection fédérale 2008 - le BQ en campagne


L'utilité du Bloc québécois à Ottawa est régulièrement remise en question. Elle est souvent rapetissée à un cliché de «poseurs de questions», incapables de résultats concrets, le Bloc étant condamné à l'opposition. Donnons-nous la peine d'analyser le bien-fondé de cette affirmation par... quelques questions...
Que serait-il arrivé en 1982 quand P. E. Trudeau a rapatrié unilatéralement la constitution contre la volonté unanime de l'Assemblée nationale si le Bloc québécois avait existé? Trudeau n'aurait jamais réussi son coup fourré contre le Québec. Le Québec n'a jamais signé cette constitution canadienne et les règles insurmontables de modification qui y sont enchâssées en rendent tout changement quasi impossible. Conséquence: nous sommes Canadiens par la force et soumis à des règles que nous n'avons jamais endossées.
N'est-ce pas le Bloc qui a suffisamment insisté pour finalement obtenir l'adoption de la loi antigang alors que le crime organisé était en passe de devenir une menace quotidienne à la sécurité des citoyens: assassinats de gardiens de prison, cannabis dans les champs d'agriculteurs menacés, règlements de compte, mort d'un enfant, etc? Conséquence: notre système de justice est maintenant mieux outillé que jamais pour lutter contre le crime organisé.
N'eut été de l'entêtement du Bloc qui a inlassablement interpellé le gouvernement libéral, l'un des pires scandales de l'histoire du Canada ayant entaché ses moeurs politiques, celui des commandites, aurait-il fait l'objet d'une commission d'enquête? C'est l'insistance du Bloc qui a forcé Paul Martin à créer la commission Gomery pour se dédouaner de ce qui était devenu politiquement insupportable. Conséquence: la lumière a été faite sur le scandale des commandites, des coupables ont été condamnés et d'autres le seront.
Quelqu'un connaissait-il l'expression «déséquilibre fiscal» et surtout ce que cela signifiait avant que le Bloc ne mitraille le gouvernement Chrétien sur le sujet? Conséquence: l'expression est maintenant consacrée dans l'ensemble du Canada; le combat avait débuté sous un gouvernement péquiste à Québec, mais c'est le gouvernement libéral de Jean Charest qui en a récolté les premiers dividendes... La juste part du Québec n'a pas encore été versée, mais le Bloc ne lâchera pas.
La reconnaissance de la «nation québécoise» n'est-elle pas due à l'habile stratégie du Bloc qui a forcé la main à Steven Harper via une motion à la Chambre des communes? Conséquence: c'est la première fois que le Québec jouit d'une reconnaissance officielle qui en fait une province différente des autres.
Et la liste pourrait continuer ainsi. Nul doute, le Bloc québécois a sa place à Ottawa. Il y assure, pour l'instant, une véritable défense des intérêts du Québec au sein du Canada. Et le jour où les Québécois auront enfin pris la décision de créer leur propre pays, le Bloc y jouera d'abord un rôle transitoire essentiel et viendra ensuite enrichir le nouvel état-nation d'une expérience indispensable.
Pouvons-nous donc nous offrir le luxe de nous priver du Bloc québécois?
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René Reid, Québec


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