«Labonté a menti», selon Tremblay et Forcillo

Crime organisé et politique - collusion (privatisation de l'État)

Gérald Tremblay et Sammy Forcillo, l'année dernière. Photo Archives La Presse

Le vice-président du Comité exécutif, Sammy Forcillo, a nié en bloc samedi les allégations de Benoît Labonté selon lesquelles il aurait été impliqué dans un système de ristournes sur les contrats de la Ville de Montréal.
«Je ne commente jamais des allégations fausses», a affirmé Sammy Forcillo lors d'une courte entrevue téléphonique. «J'ai demandé à mon procureur de regarder le contenu qui est dans le journal La Presse. Il va me donner son constat lundi. Il y a beaucoup d'allusion là-dedans, il (Benoit Labonté) décode. Je ne sais pas jusqu'où ça va aller.»
«Je me suis toujours fié à la sagesse des citoyens et des citoyennes, a-t-il ajouté. J'ai une excellente réputation. Je trouve cela malheureux.»
Dans une entrevue publiée samedi dans La Presse, Benoit Labonté affirme que l'ancien directeur du financement d'Union Montréal, Bernard Trépanier, et Sammy Forcillo se seraient fréquemment rencontrés pour se donner «la liste de contrats à être approuvés par le comité exécutif et ensuite par le conseil municipal.»
Démarrait ensuite une «tournée de collectes», dans laquelle, dit Labonté, une ristourne de 3% était demandée aux entreprises ayant reçu des contrats municipaux.
«Labonté a menti»
Selon Gérald Tremblay, les nouvelles révélations de l'ex-bras droit de Louise Harel sont mensongères. Il affirme avoir toujours eu confiance en Sammy Forcillo.
«C'est absolument faux, selon l'information que Sammy Forcillo m'a donné», a-t-il affirmé samedi après-midi. «Benoit Labonté a menti à la population, il a menti à la presse, il a menti au premier ministre, il a menti à Tony Accurso et il a menti à Louise Harel. Alors vérifiez les faits.»
«Ce n'est pas parce qu'une personne entre et sort de son bureau que l'on peut faire des allégations sans preuve, a-t-il ajouté. Si, pour une raison ou une autre, Benoit Labonté a des preuves, qu'il donne toute l'information à la police. C'est ce que moi j'ai fait et c'est ce que moi je continue de faire quand des personnes me donnent de l'information.»
Rappelons que des enregistrements téléphoniques obtenus par La Presse dans le cadre d'une longue enquête indiquent que Bernard Trépanier a agit comme intermédiaire entre le parti du maire, des dirigeants de la Ville et des firmes qui convoitaient, et décrochaient, de lucratifs contrats. Selon nos informations, il serait allé jusqu'à annoncer à des dirigeants d'entreprise que des contrats leur seraient attribués.
Bernard Trépanier a fait parvenir hier une mise en demeure à Benoit Labonté le sommant de se rétracter et de «cesser de répandre des ragots, des informations basées sur du ouï-dire non conformé», selon les mots de son avocat.
Le maire réfute les propos de son ancien directeur général
Dans la première entrevue qu'il a accordée à La Presse depuis le début de la campagne électorale vendredi, Gérald Tremblay est revenu sur les circonstances entourant le départ de son ancien directeur général, Robert Abdallah.
Après la nomination d'Abdallah en 2003, Gérald Tremblay dit avoir été alerté sur les méthodes particulières de son nouveau bras droit par un haut fonctionnaire de la ville, André Delisle. Robert Abdallah a quitté son poste trois ans plus tard. Depuis novembre 2008, il travaille chez Gastier, une filiale de l'entreprise de Tony Accurso, Simard-Beaudry.
Interrogé à ce sujet, M. Abdallah s'est dit l'objet d'un règlement de compte.
«Est-ce que Gérald vous vous a dit que je m'étais battu contre lui pour implanter un vérificateur interne? Est-ce qu'il vous a dit pourquoi il a annulé le service d'estimation que j'avais implanté?», a-t-il demandé.
Gérald Tremblay a réfuté ces deux informations aujourd'hui. «Il y en a un vérificateur interne à la Ville de Montréal. Alors si je me suis battu contre lui, comment se-fait-il qu'il y en ait un?» demainde-t-il.
«Par ailleurs, il y a un service d'estimation à la Ville de Montréal présentement, a-t-il précisé. On ne donne jamais un contrat tant que l'on n'a pas évalué sa valeur... Je ne peux pas m'être objecté à quelque chose qui existe déjà.»
En septembre, le vérificateur général de la Ville de Montréal, Jacques Bergeron, a calculé que le contrat des compteurs d'eau s'élèverait à 600 millions de dollars en tenant compte de tous les coûts. Le contrat de départ était de 312 millions (ou 356 millions en incluant les taxes).
Le maire Tremblay croit que les citoyens peuvent avoir confiance en leurs élus. À l'instar des dirigeants de l'Union des municipalités du Québec, il a lancé un appel au vote.
«Les gens doivent aller voter dimanche au vote par anticipation ou le premier novembre. La meilleure façon de regagner toute la confiance, c'est de faire la lumière sur toutes ces questions, toutes ces rumeurs, ces allégations, ces ouï-dire qui existent, la seule façon de la faire c'est par la police... Et s'il faut une enquête publique, nous avons dit que nous sommes d'accord.»


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