La terreur et la chance

Nouvel Ordre mondial



Si les trois tentatives d'attentat survenues au Royaume-Uni au cours des derniers jours ne se sont pas soldées par des carnages, il faut en remercier non pas la compétence des forces policières britanniques, mais la chance. Vendredi soir, des ambulanciers appelés dans un bar de Londres ont, par hasard, vu de la fumée à l'intérieur d'une Mercedes stationnée à proximité. Ils ont appelé la police, qui a découvert que la voiture était bourrée d'essence, de bombonnes de gaz et de clous.



Non loin de là, une autre Mercedes venait d'être transportée à la fourrière parce qu'elle était garée illégalement. Ce n'est qu'après la découverte de la première voiture qu'on a fouillé le véhicule et découvert que lui aussi avait été transformé en bombe. Enfin, à l'aéroport de Glasgow, le conducteur de la Jeep destinée à exploser dans le hall principal de l'aérogare n'a pu y pénétrer en raison de la présence de bornes. Encore une fois, la chance.
La chance... et l'amateurisme des auteurs. Faut-il se réjouir de cette soudaine incompétence? Sous les coups que lui portent les forces policières à travers le monde, Al-Qaeda serait-elle en train de devenir moins efficace? Peut-être. Les experts en terrorisme ne semblent pas rassurés. C'est que le terrorisme, chaque fois qu'on croit l'avoir cerné, se manifeste sous une nouvelle forme. Après les attentats de 2005 dans le métro et les bus de Londres, les forces de sécurité avaient concentré leurs efforts sur une nouvelle source de martyrs, les jeunes hommes nés en Grande-Bretagne. Or, dans le cas du plus récent complot, les auteurs viennent du Proche-Orient et sont arrivés en Europe il y a peu de temps. Comment a-t-on pu les laisser entrer? On ne s'est pas méfié: au moins deux des terroristes sont de jeunes médecins.
On ne sait encore rien des objectifs précis visés par les terroristes, dont huit ont été arrêtés jusqu'ici. Al-Qaeda n'a pas vraiment de revendications, même si elle camoufle ses motivations précises sous des questions d'actualité susceptibles de lui apporter le plus de sympathie: invasion de l'Irak, bombardements en Afghanistan, tragédie en Palestine. Comme le souligne le columnist Johann Hari, du quotidien The Independent: "Les poseurs de bombes ne font pas que répliquer à ce que notre système de gouvernement produit de pire: la torture et les armes chimiques en Irak, la prison de Guantanamo, notre appui aux dictateurs arabes. Ils s'opposent aussi à ce que la démocratie fait de mieux, notamment la liberté d'écrire des romans qui critiquent la religion et la liberté des femmes de choisir leur partenaire sexuel."
Nous aimerions croire que sans les folies guerrières de George W. Bush, le terrorisme n'existerait pas. Il serait temps de se rendre à l'évidence: les fanatiques islamistes en veulent à notre civilisation même. Que nous le voulions ou non, la guerre au terrorisme nous concerne tous. La chance ne sera pas toujours de notre côté.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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