Il fut prêtre. Mais il est surtout reconnu comme naturaliste, vulgarisateur scientifique et entomologue, en plus de s’intéresser… aux mollusques ! De plus, il a fondé en 1868 Le naturaliste canadien, la plus ancienne revue francophone de sciences naturelles d’Amérique du Nord.
Bien avant le célèbre frère Marie-Victorin, le créateur du Jardin botanique de Montréal et l’auteur de la réputée Flore laurentienne (1919-1939), Léon Provancher avait publié en 1862 La flore canadienne, une première tentative pour décrire « les plantes des forêts, champs, jardins et eaux au Canada ».
Au début du XXe siècle, la chasse, le braconnage et le prélèvement d’œufs d’oiseaux marins sont monnaie courante. Les connaissances en matière de sciences naturelles sont alors déficientes. Un groupe de notables de Québec, passionnés de nature, décident alors de fonder en 1919, à Trois-Pistoles, dans le Bas-Saint-Laurent, la Société Provancher d’histoire naturelle du Canada. Ils souhaitent ainsi poursuivre l’œuvre de celui qui a donné, entre autres, à la botanique, une multitude de monographies, ainsi qu’une véritable encyclopédie sur les plantes et les animaux de la deuxième moitié du XIXe siècle.
Réhaume Courtois, responsable des activités du centenaire, rappelle que l’organisme sans but lucratif vise notamment « la protection de milieux naturels, la sensibilisation du public et la diffusion des connaissances. » Dans ce dernier cas, la poursuite de la publication du Naturaliste canadien en est un bel exemple.
De plus, l’un des mandats de la Société est l’acquisition de milieux protégés et l’aménagement de ceux-ci. L’organisation a donc mis en valeur depuis 1927 différents sites comme les îles Razade, le Parc naturel et historique de l’île aux Basques, l’île Dumais et l’îlot aux Phoques dans le Bas-Saint-Laurent. Deux autres espaces ont aussi été protégés dans la région de Portneuf, à l’ouest de Québec : la Réserve naturelle du Marais-Léon-Provancher et la réserve naturelle du Lac Clair-de-Perthuis.
Aller sur place
Quelque 700 personnes sont membres de la Société Provancher. « Nous serions très heureux d’accueillir parmi nous des francophones de l’extérieur du Québec », souligne d’ailleurs M. Courtois. Fonctionnant presque exclusivement grâce à sa centaine de bénévoles et aux 8000 heures qu’ils donnent par année, la Société se finance également par ses visites et son hébergement à l’île aux Basques.
Bien que tous les sites appartenant à la Société ne soient pas ouverts au public afin de protéger, par exemple, la nidification des canards eider et des cormorans, celle-ci a aménagé trois chalets sur l’île aux Basques, disponibles de la mi-mai à la mi-octobre. À défaut de location des chalets, des visites de trois heures sur l’île sont disponibles.
Du côté de Neuville, dans Portneuf, la Société Provancher rend accessible au public, tout au long de l’année et gratuitement, la Réserve naturelle du Marais Léon-Provancher. Des sentiers balisés permettent d’explorer l’endroit et d’observer la diversité des lieux. L’hiver, des sentiers de ski de fond sont aménagés par la municipalité de Neuville.
Outre le lancement officiel du centenaire de la Société, à l’Aquarium de Québec le 2 mai, les festivités entourant les 100 ans de l’organisme se poursuivront jusqu’au 25 décembre. Il y en aura pour tous les goûts. De l’exposition de photos à diverses conférences, en passant par une sortie en kayak à l’île aux Basques, un bar de sciences ou encore un atelier sur les plantes comestibles. Comme quoi l’identification des plantes faite par Léon Provancher continue de servir… même pour la gastronomie !