La sexualité au pilori

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« Or la diabolisation des hommes et la victimisation revendiquée par trop de féministes sont un cocktail explosif pour l’avenir des relations hommes-femmes. »

Un puissant malaise s’abat sur nous depuis que des femmes ont brisé le silence en dénonçant dans un flux de paroles brutales, sans nuances, criantes de vérité ou recouvertes de contradictions leurs agressions sexuelles subies ou fantasmées.


Ces dénonciations entretiennent une confusion entre viol, harcèlement et propos déplacés de la part d’hommes de toutes classes sociales.


Tout discours sur la sexualité renvoie à l’expérience personnelle. Car la sexualité est avec l’argent le moteur de la vie humaine. C’est pourquoi il faut parler de pouvoir, de désir, d’envie ou de fantasmes.


Séduction


En matière de sexualité, personne n’est pur et transparent. Chacun possède ses arrières-pensées, ses perversions et ses fantasmes. La jeune féministe Léa Clermont-Dion affirme même qu’« une drague insistante peut mener à un viol éventuel ». Comme si toute expression du désir mène au viol et que la seule façon d’éviter cet outrage serait de refuser des relations avec l’autre sexe, donc de se mettre à l’écart de l’expression ultime du plaisir physique et affectif.


Le texte des « Catherine » publié cette semaine dans Le Monde comporte une faille du raisonnement impardonnable puisqu’il maintient la confusion dans les gestes sexuels, cautionnant ainsi le harcèlement et l’agression à l’exclusion du viol que ces femmes condamnent. Qu’on me permette de rappeler que certaines de ces signataires demeurent solidaires de Roman Polanski qui, il y a plus de quarante ans, a drogué puis violé une fillette de treize ans à Los Angeles. Qu’elles ont défendu « leur ami » Dominique Strauss-Kahn, le prédateur sexuel jamais condamné et que quelques-unes m’ont traînée dans la boue lorsqu’en 1990, sur le plateau de Bernard Pivot à Paris, j’avais apostrophé Gabriel Matzneff, l’écrivain pédophile qui revendique toujours son droit à « aimer les enfants ».


De plus, je trouve indécent que les jeunes féministes refusent aux femmes d’un certain âge qu’elles participent au débat actuel. Sophie Bérubé, auteure et animatrice, écrivait cette semaine sur sa page Facebook : « Je suis pas mal convaincue que nos jeunes se foutent de ce que les 40 ans et plus peuvent penser des points de vue traditionnels sur la drague ».


Femmes âgées


Eh bien, les vieilles, très chère, possèdent en général une longue expérience des relations sexuelles qu’elles ont recherchées ou parfois subies. Les jeunes filles devraient davantage les écouter parler des hommes, qui en majorité, rappelons-le, désirent aimer les femmes et souhaitent vivre avec elles.


Les dérapages du féminisme sont en train de nous ramener à une morale faite de censure, d’intolérance et d’exclusion. Or la diabolisation des hommes et la victimisation revendiquée par trop de féministes sont un cocktail explosif pour l’avenir des relations hommes-femmes.


Les jeunes Québécoises se plaignent que les garçons ne les flirtent plus, qu’ils sont incapables d’un engagement sentimental. Ces garçons fragilisés sont des victimes collatérales, à vrai dire, de tous les grossiers machos, harceleurs et agresseurs qui, eux, foncent jusqu’à ce que le tribunal des réseaux sociaux les condamne.


Que conclure sinon que l’amour au Québec est malmené ?