La révolte

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C'est effectivement tout ce qu'il nous reste !

Comment cette grande dame de l’intelligence peut-elle être emberlificotée dans la médiocrité endémique d’inoffensives manifestations, soubresauts de colère, plus hargneux que rebelles? Soubresauts passagers qui n’ont d’autres conséquences que de consacrer les valeurs triomphantes de l’individualisme, chacun revendiquant pour son propre compte, brandissant le fanion de son association, rarement, sinon jamais, le drapeau québécois. Comme si les politiques couillardistes n’avaient pas pour premier objectif la destruction de l’État québécois, cadre d’existence de la nation québécoise.
Comment la révolte, cette redoutable source de renversement des situations intolérables peut-elle ne pas surgir contre les assauts planifiés et concertés des gouvernements conservateurs et libéraux qui portent atteinte à toutes les institutions québécoises qui président au fonctionnement original de la société québécoise, celles qui assurent le développement et la protection de son identité.
Si ce n’est que la bêtise a mille ruses, dont la première est de brouiller les contours de la pensée, de noyer subrepticement ce qui est directement en cause, sous le fallacieux prétexte d’un redressement des finances publiques.
Pourquoi la révolte ne s’empare-t-elle pas de notre peuple, pour l’empêcher de courir à sa perte. L’habitude de la dépendance aurait-elle tué en nous le désir vital de la transgression? Le courage de la transgression? Toute lutte pour renverser l’ordre établi, quel qu’il soit, nécessite son ancrage dans une authentique révolte contre les défaites et humiliations qu’il inflige pour assurer sa domination.
Or, nous continuons lamentablement à ménager la chèvre et à espérer le chou, sans prendre les moyens de nous approprier la terre.
Inconscience ou lâcheté?
Notre impuissance à nous révolter ne devrait-elle pas être une source de révolte, quand on comprend que sans elle, il n’y a pas d’indépendance possible pour les peuples assujettis?
Andrée Ferretti

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Andrée Ferretti124 articles

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"Rien de plus farouche en moi que le désir du pays perdu, rien de plus déterminé que ma vocation à le reconquérir. "

Andrée Ferretti née Bertrand (Montréal, 1935 - ) est une femme politique et
une écrivaine québécoise. Née à Montréal dans une famille modeste, elle fut
l'une des premières femmes à adhérer au mouvement souverainiste québécois
en 1958.Vice-présidente du Rassemblement pour l'indépendance nationale, elle
représente la tendance la plus radicale du parti, privilégiant l'agitation sociale
au-dessus de la voie électorale. Démissionnaire du parti suite à une crise
interne, elle fonde le Front de libération populaire (FLP) en mars 1968.Pendant
les années 1970, elle publie plusieurs textes en faveur de l'indépendance dans
Le Devoir et Parti pris tout en poursuivant des études philosophiques. En 1979,
la Société Saint-Jean-Baptiste la désigne patriote de l'année.
Avec Gaston Miron, elle a notamment a écrit un recueil de textes sur
l'indépendance. Elle a aussi publié plusieurs romans chez VLB éditeur et la
maison d'édition Typo.





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