Perspective d'une augmentation des frais scolaires proclamée

La prétention réactionnaire

Tribune libre

Les «patronneux» de consensus viennent de le dire pour nous : AUGMENTATION DE FRAIS GÉNÉRALISÉE. Les prétendus experts décrètent l’état d’apocalypse, annoncent des dégels de frais à répétition échelonnés sur plusieurs années. Ce qu’on ne vous a pas dit, c’est que ces mesures ne comportaient aucune contrepartie, réinvestissement de l’État. Est-ce le but pour autant? Il nous faut reprendre le sentier du combat : non seulement nous avons à sauvegarder les acquis de la Révolution tranquille mais également, nous nous devons de les dépasser. Continuer l’œuvre de l’État québécois.
Il nous faut dénoncer cette prétention réactionnaire de la part des fossoyeurs de l’État québécois commandités par le patronat et les élites médiatiques qui n’ont que faire de l’opinion publique et du bien commun dans la continuité du modèle québécois. Nous devons calmement reprendre le fil de nos revendications et de nos griefs : le contrat social québécois est en renégociation. La communauté québécoise est traversée de nombreuses convergences, nous nous devons d’honorer la démarche de nos ancêtres et même parfois parvenir à bout de cette fatigue culturelle du Canadien français.
Le climat présentement à la crise n’est que plus propice à l’essor de l’entraide. Loin de nous concerter à l’idéal individualiste vanté par nos «patronneux», nous sommes au contraire traversés par cet élan collectif. Nous devons croire au NOUS collectif. Le Québec ne s’en portera que mieux. Le défi démographique n’est pas réductible aux élucubrations des «déclinologues» patentés. Nous devons nous concerter et nous entendre sur les moyens utilisés pour remédier à cette réalité des retraités québécois qui viendront bientôt à la clôture de leur carrière de travailleurs.
L’accessibilité aux études postsecondaires est une réalité tangible. Certain-e-s poussent cette audace jusqu’à militer en faveur de la gratuité scolaire. Chose certaine, l’augmentation exponentielle des frais de scolarité déboursés par les étudiants ne correspond en rien au diagnostic des difficultés du réseau. Il est si tentant de croire à ces mirages reflétés par les démissionnaires d’une nation. Ce qui est déjà sorti des poches des étudiants doit maintenant passer par le réinvestissement du gouvernement dans les divers réseaux de l’éducation publique.
Le rêve du Québec est collectif. Il passe par la confirmation de l’engagement de l’État québécois dans ses institutions publiques. Non pas cet engagement du bout des lèvres, mais bien sûr le signe tangible du réinvestissement massif dans le réseau d’éducation. Il nous faut poursuivre la réalisation de ce modèle québécois dans l’essor d’institutions scolaires de qualité. Il y a peu de temps encore, il était mentionné les faibles pourcentages de diplômés universitaires. Ce n’est pas le temps de niveler par le bas : il faut envoyer le bon message à la population de réinvestir les bancs d’école.
Que le message soit vu, dit et/ou entendu. Les «patronneux» de consensus doivent se rétracter. Nous militons en faveur d’institutions publiques en santé. À défaut de financer les institutions publiques de manière adéquate, le gouvernement en titre et les intervenant-e-s tentés de suivre son exemple en vivront les conséquences. Ces conséquences seront-elles politiques, révolutionnaires et/ou de nature à renverser un certain ordre établi, seule la suite des événements saura dicter quelque voie de sagesse populaire à suivre.


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3 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    24 février 2010

    Ce gouvernement libéral qui a dégelé les frais de scolarité, avait proposé de financer totalement de manière publique, les écoles privées juives de la région montréalaises. Trouvez-vous cela cohérent, chers amis?

  • Archives de Vigile Répondre

    24 février 2010

    Qu'on coupe les subventions aux écoles privées et qu'on réinvestisse ces argents dans le secteur public. Ce serait déjà un bon début!

  • Colette Provost Répondre

    24 février 2010

    Il y a 15 ans, ces mêmes "patronneux" de consensus nous disaient qu'il y avait trop de médecins au Québec. Les prétendus experts défilaient dans les médias, statistiques à l'appui, pour prouver que les Québécois avaient trop de professionnels dans leur système de santé. Le même Lucien Bouchard offrait la préretraite dorée aux travailleurs des hôpitaux avec le résultat que l'on a connu et que l'on connaît encore.
    Aujourd'hui, ce serait la faute des étudiants si les universités manquent de fonds. Lucien Bouchard prétend même, sans rire, parler "au nom de la classe moyenne" qui ne veut plus payer pour les autres. C'est à une déconstruction programmée du Québec que l'on assiste.
    Les Québécois peuvent payer pour former leur jeunesse, comme le font entre autres les Scandinaves ou les Français. C'est un choix de société. On ne peut s'offrir le luxe de perdre les ressources intellectuelles de notre nation.