La place de la religion au Québec sous examen

Accommodements - Commission Bouchard-Taylor



Asselin, Pierre -
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec annoncera la semaine prochaine la tenue d'une large consultation sur la place de la religion dans la société québécoise.
L'exercice ne portera pas seulement sur la question des accommodements raisonnables, expliquait hier au Soleil le porte-parole de la Commission, Robert Sylvestre. La question, dit-il, est beaucoup plus large. "Ce n'est pas nouveau. En 1995, avec le cas d'une jeune fille qui portait le hijab dans une école publique, la Commission soulevait déjà des questions sur l'organisation des rapports entre la laïcité et la religion dans la société québécoise."
La Commission espère que cet examen permettra de faire la part des choses entre les problèmes réels et les rumeurs ou les peurs. Des organismes publics comme les commissions scolaires et les CLSC seront invités à faire part de leurs propres expériences.
"Il faut dépasser le cas par cas, ajoute M. Sylvestre, et faire une réflexion plus large, pas seulement sur le cas des accommodements."
La Commission avait déjà évoqué la possibilité d'une "discussion publique large et responsable" sur ces enjeux en juin 2005, lors d'une étude générale sur l'accommodement raisonnable en matière religieuse.
En mars 2006, lorsqu'elle a donné raison à un groupe d'étudiants de confession musulmane qui demandaient un espace privé pour faire leurs prières quotidiennes à l'École de technologie supérieure, la Commission rappelait sa volonté d'animer ce débat public.
En novembre, le président par intérim, Marc-André Dowd, publiait un communiqué pour clarifier le sens de l'expression "accommodements raisonnables" dans les cas de discrimination. "En matière religieuse, déclarait-il, on a souvent l'impression d'assister à un choc des valeurs. Plutôt que de craindre la discussion, nous devrions saisir l'occasion de réaffirmer clairement des valeurs qui fondent la Charte des droits et libertés de la personne."
Enfin, le Congrès islamique canadien et le Forum musulman canadien ont annoncé cette semaine leur intention de déposer une plainte auprès de la Commission contre la municipalité de Hérouxville.
"S'il y a une plainte, la Commission devra considérer le dossier, commentait Robert Sylvestre, mais avant de faire enquête, elle devra vérifier si elle a compétence juridique dans ce dossier. Ce sera la première étape."
passelin@lesoleil.com


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