Multiculturalisme et souveraineté

La peur de l'autre

"Doit-on haïr la langue de l'autre pour apprécier la sienne? Doit-on détester le Canada pour s'en séparer?"

"Le danger, ce n'est pas seulement de perdre peu à peu l'appui à un projet national, mais aussi de perdre à tout jamais ceux qui ne se seront jamais sentis chez eux au Québec."

Avec l'arrivée d'un nouveau gouvernement nationaliste, bien des questions se posent quant à l'avenir de la nation. Le visage du Québec change à toute vitesse, surtout avec l'apport incontestable de l'immigration. Dans ce contexte, nous sommes en droit de nous questionner sur la forme que devrait prendre le projet nationaliste, tout comme sur le sens que devraient prendre ses buts, à l'aube d'un nouveau Québec.
J'ai parfois l'impression de voir la souveraineté comme une vieille utopie poussiéreuse, un rêve que l'on tente de se convaincre accessible. Du haut de mes 17 ans, je ne peux pas dire grand-chose de ce mouvement dont je n'ai jamais vécu la fièvre, mais, depuis quelques mois, je m'interroge profondément sur le rôle de l'identité culturelle au cœur de ce débat et la relation parfois houleuse que nous entretenons avec les autres.
Une rage partagée
J'habitais dans la région des Bois-Francs et j'ai déménagé cette année pour étudier à Montréal dans un cégep anglophone. J'ai emménagé dans un quartier très multiculturel et bilingue, en pleine campagne électorale. J'y ai découvert une rage sourde, contenue depuis des années, une incompréhension, une peur viscérale. J'ai vu cette même rage qu'ont les nationalistes devant les agissements d'Ottawa, mais dans la bouche d'anglophones et d'allophones de toutes origines et dirigée «contre» nous.
Je me suis alors interrogé sur la base même du désir d'indépendance. Ce désir, comme je le perçois, est avant tout la démonstration d'une reconnaissance ethnique. Il est basé sur la croyance en notre différence ethnique, linguistique et historique. Le poids démographique des «Québécois de souche» dont je fais partie ne cesse de s'amenuiser et avec lui, celui de l'espoir d'un Québec indépendant également. Est-il réaliste de baser tout l'argumentaire nationaliste sur la définition de l'identité nationale québécoise, l'appartenance à la francophonie, la notion de société distincte, et ainsi de suite, alors que cette même identité dont on fait la promotion ne cesse de perdre du terrain?
Nous pourrions également suivre le conseil de quelques illuminés qui proposent l'arrêt total de l'immigration, le temps de trouver une solution. C'est peut-être là une idée farfelue, mais je suis convaincu que plusieurs le pensent tout bas. Le problème, pour moi, n'est pas là. Il est dans le fait que pendant que nous tentons de nous faire une place comme minorité dans le Canada, nous sommes trop occupés pour voir que les minorités au sein du Québec aimeraient bien aussi avoir une voix liée à leurs réalités distinctes.
Doit-on détester le Canada pour s'en séparer?
Il est trop tard pour créer un Québec homogène qui puisse se réclamer «Nation» sur la base d'un ethnocentrisme qui ne sait s'exprimer que par la peur de l'autre. Ne soyons pas comme un jeune enfant qui ne veut pas jouer avec les autres de peur qu'ils ne brisent ses jouets.
Le manque d'information de la population en général sur les réalités associées à l'immigration et même de ses minorités historiques est plutôt évident, il n'y a qu'à lire les pages d'opinion et écouter les lignes ouvertes pour se confronter au classique « retournez donc chez vous! ». Comment alors espérer les voir s'impliquer dans notre société? Doit-on haïr la langue de l'autre pour apprécier la sienne? Doit-on détester le Canada pour s'en séparer?
Je lisais, sur le site musulman Hayat.ca (1), le témoignage touchant d'un père d'origine algérienne s’inquiétant que son fils devienne un nouveau Mohammed Merah. Bien sûr, il ne croyait pas que son fils deviendrait vraiment un terroriste, mais s’inquiétait du vide identitaire dans lequel il était plongé, à savoir l'impression terrible de n'inspirer que la méfiance et l'incompréhension des autres. Un regard sur la société qui n'est probablement pas orphelin.
Pour que tous se sentent impliqués
Je crois en la grande nécessitée du dialogue, de la construction, ensemble, d'un nouveau Québec. Que tous puissent se sentir impliqués dans un projet de société. Que le «nous» dans «À nous de choisir» ait un sens qui aille plus loin que celui seul de «Québécois de souche». Ce projet doit impliquer les jeunes, doit refléter la grande diversité du Québec, doit faire aimer une culture enrichie des autres et non pas en imposer une que l'on refuse de voir évoluer.
Le danger, ce n'est pas seulement de perdre peu à peu l'appui à un projet national, mais aussi de perdre à tout jamais ceux qui ne se seront jamais sentis chez eux au Québec. De plus, il est dangereux de perdre l'appui de la prochaine génération qui sera peut-être tout aussi dégoûtée que moi devant le grand gâchis des éparses solitudes culturelles qui se dressent entre Québécois, par de grands murs de peur, d’incompréhension et d'isolement. Il y aura peut-être aussi cette jeunesse issue de la plus grande diversité, bilingue, voir polyglotte, ou qui ne se reconnaîtra plus dans une nation d'un monochrome bleutée, définie par le hockey, le lard salé et les légendes de bûcherons, et qui ne pardonnera pas le jugement que l'on portera sur elle.
Lorsque l'on me parle de culture de convergence francophone, j'y sens le désir muet de faire de l'autre un autre soi. Cette tactique apeurée nous cache la véritable richesse de l'identité québécoise, cette identité accueillante, ouverte et progressiste, cette identité seule qui mérite que l'on se batte pour elle. J'aimerais voir un jour un Québec où anglophones, francophones et allophones marcheront ensemble pour un monde qui leur ressemble et une identité commune.
(1) www.hayat.ca/2012/03/27/libre-opinion-mon-fils-un-mohamed-merah-quebecois/


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43 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    18 janvier 2013

    Vous pourrez publier les articles que vous voulez, vous n’aurez aucune crédibilité à soutenir que ce sont les souverainistes qui sont refermés.
    Historiquement, ce sont les frileux, les colonisés parmi Nous, qui se sont le plus refermés à l’Autre. Et pour une raison très simple : ils faisaient partie d’un peuple dominé et en jouaient conséquemment la partie à titre individuel. Les indépendantistes sont les premiers à avoir voulu ouvrir les fenêtres, précisément parce qu’ils refusaient de jouer dans le vieux film de la domination du West Island et du Canada.
    Votre multiculturalisme consiste simplement à laisser les fenêtres fermées, et croire cette invraisemblance que de simplement agiter les mains à l’Autre à travers des vitres, cela serait suffisant pour qu’il vous réponde et vote avec vous. Toute l’histoire dément cette idée démente.

    C’est Nous seuls qui pourront faire l’Indépendance. Il faut avoir le courage d’affirmer que Nous en serons les premiers bénéficiaires. Il faut surtout avoir le courage d’affirmer que Nous n’en serons pas les seuls bénéficiaires, comme les fédéralistes tentent de le faire croire en encourageant les votes ethniques, qui ne sont rien d’autre que des votes de fermeture qu’ils voudraient bien faire passer comme vous le faites pour des votes d’ouverture.
    Nous sommes une nation, et non pas une tribu.

  • Simon Massicotte Répondre

    17 janvier 2013

    Constatant que ce débat se trouve dans une impasse et qu'en dépit de mes nombreux commentaires sur ce site, on peine toujours à comprendre ce que j'écris, j'ai décidé de ne plus répondre sur ce fil.
    Étant donné qu'on me prête régulièrement des idées politiques qui ne m'appartiennent pas, je ne crois pas qu'il soit utile d'en discourir plus amplement ici. Pour ceux qui n'avait pas saisi encore, je le répète, il ne s'agissait pas là d'un débat de moyen, mais plutôt d'une idée générale qui devrait permettre à la souveraineté de trouver plus d'appuis dans la population, surtout auprès des jeunes.
    Par ailleurs, pour moi, ce débat n'est pas clos, il se doit par contre de trouver une nouvelle direction. C'est pour quoi je publierai sous peu un article qui nous permettra de discuter des aspects pratiques d'une plus grande ouverture à l'autre dans une dynamique de souveraineté.
    Merci à tous pour votre participation et vos commentaires.
    ~ Simon Massicotte ~

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    16 janvier 2013

    @ S. Massicotte:
    «Je crois en la grande nécessitée du dialogue, de la construction, ensemble, d’un nouveau Québec.».
    Faisant totalement abstraction de différents événements de notre histoire, et des rapposts de force qui existent entre le Québec et la majorité anglophone de l'Amérique du Nord, vous semblez incapable de voir que parfois, l'Autre n'en veut tout simplement pas, d'un tel dialogue. Dans un tel cas, je crois que c'est à la nation québécoise d'être réaliste et de faire ce qu'il faut pour défendre ses intérêts.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2013

    Rebonjour,
    Merci pour votre réponse.
    Malheureusement, je ne partage pas le fond de votre argumentation, et je me sens malaisé de débattre avec vous quand vous me répondez:
    «Si bien j’aspire à élargir mes horizons et parfaire mon esprit critique, je ne deviendrai pas plus d’accord avec vous, je ne serai qu’encore plus outillé pour défendre cette position.»
    Je vous suggère de vous renseigner le concept tout à fait
    acceptable d'interculturalité vs le multiculturalisme. Cela, visiblement, ne vous intéresse pas, du moins pas encore. De plus, je vous ai suggéré de regarder du côté du républicanisme. Vous n'avez pas répondu à cette dernière suggestion.
    Quand vous dites que pour vous le multiculturalisme ne fait pas partie de l'idéologie dominante libérale et que c'est une position naturelle chez vous, cela m'oblige à vous dire que vous avez pleinement intégré cette idéologie dominante, au point où il vous est difficile de prendre un certain recul. Je prône une approche républicaine, vous défendez une vision anglo-saxonne du libéralisme (et là je ne parle pas de souveraineté). Nous sommes au niveau de la philosophie appliquée, mais la vérité est que la pensée républicaine a toujours été occultée ici, sauf peut-être pendant les années 1830 (le mouvement Patriote).
    Si je vous comprends bien, vous comptez développer davantage la vision multiculturaliste pour mieux défendre cette doctrine qui est entrée dans la tête de plusieurs tenants de la gauche, alors qu'en soi, elle n'est pas de gauche à proprement parler (comme le républicanisme n'est pas en soi de gauche ou de droite). Il est dommage que vous décidiez de vous limiter à une seule vision des choses.
    Il y a aussi l'idée de nation qui vous échappe, bien que vous soyez souverainiste. Je parle de nation, pas de nationalisme bébête qui affiche parfois des couleurs réactionnaires. Mais n'oubliez pas que nous ne sommes que 7 millions dans une mer anglo-saxonne de plus de 330 millions d'individus. Et notre 7 millions, est très divisé, très confus, fatigué et ne sait plus où il va.
    On peut être souverainiste, pour la laïcité, être pour la république sans être raciste, xénophobe ou je ne sais quoi. Être contre le fait de tolérer la charia ou donner la primauté à l'égalité des femmes et des hommes ne fait pas de nous des racistes intolérants et frileux. C'est se tenir debout pour préserver des acquis durement gagnés au fil des décennies. Surtout, c'est pour assurer à tous et toutes de pouvoir en profiter et ce n'est pas en se laissant aller dans un laisser-faire total qu'on peu y parvenir.
    Et puis rassurez-vous, le Québec est une terre d'accueil incomparable. On reçoit ici 55 000 immigrants par an. En France, un pays dans le top 5 de ceux qui accueillent le plus d'immigrants, c'est 180 000 par an. En proportion, nous en recevons deux fois plus, nous qui vivons dans une province qui est un demi-État dépendant, sans véritables moyens pour intégrer ces gens.
    On peu mieux aimer l'autre si d'abord on apprend à s'aimer soi-même, et pour s'aimer, il faut au moins qu'on se comprenne un peu collectivement, en tant que membre d'une nation.

  • Simon Massicotte Répondre

    14 janvier 2013

    Bonjour monsieur Ménard,
    vous parlez d'étrangers hostiles alors que je ne vois qu'amitiés en construction. Elle est là notre différence d'opinion. Je vous invite à lire la réponse que j'ai fait à « Lettre à Simon Massicotte » publiée sur Vigile hier. J'y explique non pas mon opinion, mais les raisons personnelles qui me pousse à la défendre. Puisque c'est cela que vous semblez attaquer.
    Regardez les réactions sur ce site : je dois me justifier d'avoir des amis anglophones! De parlez une autre langue! On m'accuse d'être le « rejeton » des colonialistes, alors même que je défend l'indépendance du Québec et tente de trouver une solution pour trouver des appuis plus large. C'est se dont je parle en lien avec la peur de l'autre. Comment voulons-nous attirer les autres dans notre combat et avoir une saine relation entre les communautés si chacun doit défendre son degré de « québécité » pour se faire entendre?
    Il y a une grande différence entre respecter les autres cultures et se faire dominer par elles. Il y a une différence entre avoir eu une histoire de colonisés et croire encore que tout anglophone nous veut du mal. Tout les jours, je vois des anglophones qui traite la culture québécoise avec grand respect. C'est mon expérience, dois-je avoir à m'excuser de cela?
    Si je ne me sens pas colonisé, ce n'est pas parce que j'ai choisi de défendre l'autre, c'est parce que j'ai choisi de défendre mon peuple la tête haute, sans victimisme, sans accusation, sans peur et les yeux grand ouvert sur le monde qui m'entoure. Monsieur Ménard, je fais ce choix pour moi, pour mon peuple et son combat, non pas pour les autres. Vous savez ce que ça nous coûte en tant que société pour avoir autant d'immigrant qui ne se trouve pas de travail adéquat par cause de discrimination administrative et personnelle? Vous savez ce que ça nous coûte politiquement chaque fois qu'on pense disparaître parce qu'un jeune porte un kirpan inoffensif bien attaché sous ses vêtement? Assez de cette mascarade!
    Connaître et reconnaître l'autre c'est avoir suffisamment confiance en soi pour ne pas avoir peur de disparaître par un simple regard. Ce que je demande, c'est que l'on écoute les gens, que l'on regarde les jeunes dans toute leur diversité, qu'on les rassure et les incluse avec nous, dans un français ouvert aux autres accents.
    Je ne sais pas si je dois prendre vos doutes sur mon âge comme un compliment ou une insulte. Toujours est-il que oui, j'ai 17 ans, 18 dans quelques mois, et que je n'aurais pas menti sur mon âge pour avoir un peu moins de crédibilité.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2013

    Ne venez pas nous endormir , jeune homme...dans la société en général et chez les jeunes , plus précisément ,on retrouve plus d'ouverture à l'Autre , chez les jeunes issus de familles...souverainistes . Vous rappelez qu'on a un seul voisin tout le tour , l'Anglais... J'ai appris 4 langues, mon épouse autant ,mon fils et ma fille 6 langues ...Quand tout le monde est là (on ajoute bru et gendre ) on pourrait vous répondre en 8 langues...et vive le Pays du Québec.

  • Alain Maronani Répondre

    13 janvier 2013

    @Yves Ménard
    Ce que je trouve fascinant sur Vigile, c'est la découverte presque quotidienne de mouvements, organismes, associations, partis politiques, revues, etc...
    La dernière revue est la votre, que j'ai parcourue rapidement, avec la référence maintenant presque habituelle a Jean-Marie Le Pen et à sa fifille...
    Je me demandais quels étaient les résultats concrets de tous ces efforts, pas seulement vous, de cette agitation, de ce mouvement brownien, de ces publications, écrits, qui si l'on examine les derniers sondages ou tendances ne mènent à rien...est-ce que tout ceci intéresse encore les gens et surtout les plus jeunes ( - de 40 ans) ?
    Pas sûr....
    Je viens d'apprendre que Bernard Landry a lancé une nouvelle organisation, une de plus, pour fédérer les forces souverainistes...Il veut probablement fédérer les fédérations...
    Plus simplement, c'est peut-être tragique ?

  • Yves Ménard Répondre

    13 janvier 2013

    Bonjour M. Massicotte. Vous dites que vous avez constaté une hostilité des anglophones et des immigrants envers les Québécois et votre réaction devant cette hostilité n'est pas de prendre la part des vôtres, mais plutôt de chercher à accommoder, à faire plus de place à ces étrangers hostiles. Se pourrait-il que ce soit vous qui ayez peur de l'autre, de sa rage et de son nombre ?
    Il faut dire que ce ne sont pas nos écoles et encore moins votre Cégep anglophone qui auraient pu vous équiper pour faire face à la musique.
    Aussi, le côté élaboré de votre discours bonne-ententiste me fait douter fortement que vous ayez réellement 17 ans. Quoi qu'il en soit, si c'est réellement votre âge, je vous dirai que ceux qui dominent notre peuple et qui sont en train de perpétrer un véritable ethnocide des Canadiens-Français à Montréal, peuvent être fiers de leur rejeton. Vous êtes exactement ce que leurs écoles multiculturelles, leurs télévisions politiquement correctes sans rapport avec la réalité, leur propagande anti-québécoise et anti-blancs omniprésente et leurs programmes de discrimination positive voulaient créer. Ce que Nietzsche appelait le dernier homme...
    (Sur les programmes de discrimination positive dans le contexte d'une nationalité québécoise dominée, voir mon article dans La Conscience nationale: http://www.icihaven.com/pi/parti-independantiste.org/blogue/public/wp-content/uploads/2012/12/La-Conscience-nationale-no-3-6.pdf ).
    À partir de là vous n'êtes pas le seul, moi aussi et les autres aussi nous sommes tous ce que le système colonialiste a fait de nous, mais avec une auto-correction plus ou moins grande que l'on peut se donner lorsqu'on choisit de se rebeller et de redevenir nous-mêmes.
    Je suis en faveur de la diversité, mais à l'échelle de la terre, chaque culture nationale suffisamment nombreuse et concentrée sur un même territoire ayant son pays indépendant où elle peut s'épanouir en toute liberté. Mais les multiculturalistes détournent cet idéal de son vrai sens lorsqu'ils prétendent défendre la diversité des cultures, des langues et des religions à l'intérieur d'un même pays. Tout cela ne peut qu'aboutir à une américanisation généralisée à l'échelle du monde. Où sera alors la différence entre un Québécois et un Finlandais si l'on trouve dans ces deux pays le même mélange d'Arabes, de Noirs, de Chinois, d'Indiens qui parlent tous anglais ? Où sera la diversité ?

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2013

    Albert Memmi,psychologue, a très bien décrit le profil du dominé, du néo-colonisé...
    « Et un jour j'ai reçu une invitation à la Télévision Canadienne à me rendre au Québec. Ainsi, j'ai pu constater que les Canadiens (note de moi:les Francophones) étaient dominés, en effet, de plusieurs manières, et en tout cas qu'ils en souffraient. [...] ... tout combat de libération semble, au départ, un peu fou. Le dominé se trouve devant un adversaire écrasant par définition, qui l'a déjà écrasé, et qui l'asservit depuis longtemps, c'est-à-dire qui a confisqué tous les moyens et toute la puissance collective. (...) Il semble d'abord incroyable que de si petits peuples tiennent si longtemps, et victorieusement peut-être, devant un tel géant. [...] Il n'y a pas de doute qu'un groupe humain qui veut se libérer doit mener également un combat contre lui-même.
    J'ai retrouvé ce combat interne chez les Colonisés, comme chez les Juifs, comme chez les Noirs. »
    Albert Memmi. Portrait du Colonisé. Conclusion = Les Canadiens français sont-ils des colonisés ? pp. 137 à 146.
    Albert Memmi : « J'ai trouvé au Canada une version d'un phénomène à peu près constant dans la plupart des situations coloniales, et que j'ai appelé : le bilinguisme colonial. Une langue officielle, efficace, qui est celle du dominant, et une langue maternelle, qui n'a aucune prise ou presque sur la conduite des affaires de la cité. Que les gens parlent deux langues ne serait pas grave, si la langue la
    plus importante pour eux n'était pas si écrasée et infériorisée. Ce qui différencie le bilinguisme colonial du bilinguisme tout court.".

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2013

    La souveraineté est la réponse à l'échec des politiques trudeauistes. C'est tout le contraire de "la peur de l'autre", c'est tout simplement la confiance en nous-mêmes.
    1969: Loi des langues officielle, loi dite du bilinguisme.
    J.F. Lisée, dans on livre "Sortie de Secours", prouve noir sur blanc, à partir des données des recensements successifs, que le Canada est moins bilingue qu'avant "la loi du bilinguisme".
    Le bilinguisme est une fiction étrangère au fonctionnement du Canada. En fait, les bilingues sont, sauf exceptions, les Francophones et les Québécois. Il suffit de voyager dans le ROC pour le comprendre.
    1971:Loi sur le multiculturalisme rejetant CARRÉMENT le BICULTURALISME de la Commission Laurendeau Dunton. Dans les faits, cette loi a conduit les Francophones hors Québec à l'assimilation galopante et réduit la nation québécoise au rang de simple province. On est loin de CONfédération.
    Pour couronner le tout:imposition UNILATÉRALEMENT de la constitution de 1982 sans l'appui du Québec. Constitution que TOUS les partis politiques québécois refusent de signer.
    Le Québec est coïncé:ou bien il accepte l'inacceptable statu quo (pcq la constitution de 1982 est IRRÉFORMABLE) et accepte de devenir à moyen et long terme une seconde Louisiane....ou bien, justement, il se débarrasse de la peur inhérente aux peuples colonisés et néocolonisés et se prend en mains...comme 193 autres nations NORMALES du monde.

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2013

    M. Massicotte a écrit: "Dans votre dernière intervention, je peux sentir la base du souverainisme politique. Une idéologie brillante qui milite pour une autonomie politique du Québec, basée sur sa différence d’opinion avec Ottawa.".
    C'est plus qu'une différence d'opinion: il s'agit d'UNE NATION différente et distincte. Les Italiens accepteraient-ils de payer leurs impôts à leurs voisins Autrichiens, de se soumettre aux lois de leurs voisins de la Suisse? Les Français accepteraient-ils de se faire représenter par les Allemands sur la scène internationale? Même Haïti tient à sa souveraineté.
    En 1945, il y avait une quarantaine de nations souveraines. Maintenant il y en a 193 ou 194. Dont plusieurs nouvelles nations ces 30 dernières années.
    Nous avons une Assemblée NATIONALE, pas une assemblée législative comme en Ontario. Une façon de vivre collectivement différente du Rest of Canada (ROC). Une culture d'élite et une culture populaire qui nous sont propres tandis que la culture populaire du ROC, elle est états-unienne. Une langue commune: le français. Cependant il faut encourager chaque Québécois à devenir bilingue, et encore mieux trilingues. En fait, de plus en plus de Québécois, dont je suis, parlent français, anglais et espagnol. Mais,un immigrant qui arrive ici doit savoir qu'il doit d'abord parler français..pcq il décide de venir ici.

  • Laurent Desbois Répondre

    13 janvier 2013

    De Simon Massicotte,
    Mme Arsenault,
    je parle de cesser de partir en guerre contre les autres ???
    Monsieur Desbois,
    je vous invite à parler à ses gens que vous pensez méprisant. Je n’ai jamais rencontré un anglophone qui ne soit pas respectueux du Québec.
    Je te suggère de naviger sur google... Richard Henry Bain, Howard Galganov, Mordecai Richler…
    Monsieur Massicotte,
    « Nous sommes en guerre, vous ne le saviez pas? »
    Quitte à vous surprendre, Chuck Guitté exprimait la vérité et la perception d’Ottawa, lorsqu’il parlait des commandites, lors de la commission Gomery : « Nous étions en guerre! ».
    http://www.ledevoir.com/politique/canada/73173/commission-gomery-charles-guite-un-modele-a-suivre
    Quand René Lévesque prit le pouvoir le 15 novembre 1976, Roméo Leblanc était ministre de Trudeau et il avait dit que face aux séparatistes que le Conseil des ministres du Canada devenait un ''war room''.
    Ottawa et les anglais ont toujours été en guerre contre la nation Québécoise!
    1. En 1970, lors de la crise (sic) d’octobre;
    2. En 1940, la crise de la conscription, Camillien Houde, maire de Montréal, est interné dans un camp de concentration en Ontario ;
    3. En 1917, la crise de la conscription, 1er avril 1918 à Québec où l’armée canadienne a ouvert le feu sur ses propres citoyens et tuée quatre personnes dans la foule et fait plus de 70 blessés ;
    4. En 1900-1920, lors de l’élimination des droits des francophones en Ontario, au Manitoba, au Nouveau-Brunswick, etc.…
    5. Entre 1870 et 1930, l’exil de millions de Québécois aux États-Unis (13 millions en 1980);
    6. En 1885, lors du massacre des Métis et la pendaison de Louis Riel;
    7. En 1837-38, lors des patriotes;
    8. En 1759-1800, lors de l’occupation militaire;
    9. En 1759, suite à la prise de Québec, Wolf à fait éliminer plus de 30% de la population du Québec lors de ces génocides, en plus des violes et des pillages;
    10. En 1755-1763, lors de la déportation des Acadiens.
    Superbe vidéo RRQ!!!
    Québec - Je me Souviens
    http://www.youtube.com/watch?v=nWy1WzGI0wo
    La Nation Québécoise

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2013

    @ M. Massicotte
    Vous écrivez:" En continuant cette attitude ethnocentrique,les souverainistes (...)".
    Il faut s'entendre. Le Québec forme une nation. Or, cette nation a ses institutions , sa culture, son mode de fonctionnement, sa langue. Et cette notion de *nation* est inclusive. Maka Koto, Djemela Benhabib, Élaine Zakaib , Maria Mourani et beaucoup d'autres ne sont pas des *de souche*...
    Souveraineté=adopter nous-mêmes toutes les lois nous régissant,percevoir nous-mêmes toutes nos taxes et tous nos impôts, nous représenter nous-mêmes à l’international.
    D’autre part, dans la presse francophone québécoise, il n’y a aucune mesure entre ce que vous appelez “l’anglais bashing” et ce que décrit parfaitement Mario Beaulieu de la SSJBM.. Don Cherry n’a pas de sosie à la télé francophone.
    Un des nombreux aspects négatifs du multiculturalisme,c‘est qu’il incite certaines communautés à vivre à part..
    Pour le Québec, accepter le multiculturalisme c’est se condamner à devenir à moyen et long terme une autre Louisiane, c’est suivre le pattern des Francophones hors Québec.
    "On ne peut pas réformer un système oppressif. On ne peut que le rejeter"-Nelson Mandela-

  • Simon Massicotte Répondre

    13 janvier 2013

    À monsieur Gille Jean, dont je n'avais pas pu lire le commentaire avant de poster le mien,
    Dans votre dernière intervention, je peux sentir la base du souverainisme politique. Une idéologie brillante qui milite pour une autonomie politique du Québec, basée sur sa différence d'opinion avec Ottawa. Pour moi, c'est cela le mouvement souverainiste...
    La presse anglophone ne peut être la seule responsable de cette inquiétude, la presse francophone également méprise généralement les anglophones et les immigrants. Tout ce climat est malsain. Le Québec a une identité différente, ce n'est la faute de personne, et c'est là le seul argument qui devrait être utilisé pour l'indépendance. Jamais la peur et le mépris.

  • Simon Massicotte Répondre

    13 janvier 2013

    À monsieur Gilles Jean,
    je comprends bien ce que vous dîtes au sujet du multiculturalisme canadien et conçois les tords qu'il aurait pu y avoir contre la société québécoise. Or, pour moi il y a une différence entre rejeter le multiculturalisme canadien et rejeter une forme de multiculturalisme/inter-culturalisme à la québécoise. Le débat ne se situe pas dans le système politique, mais dans la réaction collective à l'autre, surtout dans un contexte nationaliste.
    Il est vrai que la presse anglophone, que je me fais un devoir de lire de temps en temps, frise souvent le Québec bashing, ou du moins, une forme de militantisme anglophone. Mais s'il y a bien un Québec bashing, il y a aussi un « Anglo bashing ». Dans les deux cas, cela me donne mal au cœur, c'est une grande irresponsabilité sociale d'attiser la haine de l'autre. Malheureusement nous le faisons aussi, raison de plus pour quitter le dualisme ethnique.
    À monsieur Michel Gendron, d’abord merci pour les beaux mots.
    Pour moi, le multiculturalisme n'est pas qu'une idéologie anglo-saxonne, mais plutôt une solution morale aux problèmes contemporains. Le débat multiculturalisme/interculturalisme est un faux débat selon-moi. Ni l'un, ni l'autre de ces systèmes n'est réellement appliqué au Québec, ni au Canada. Rien n'est fait parce que chaque fois que l'on tente d'informer les gens sur les autres cultures, on se heurte à l'opinion publique qui ne veut rien savoir. Nous l'avons vu avec le cours de ECR. Comment la population réagirait-elle si le gouvernement lançait un campagne publicitaire pour expliquer ce qu'est et ce que n'est pas le port du voile? Si l'on signifiait au animateur de radio poubelle que chaque fois qu'un immigrant demande un accommodement, ce n'est pas un affront à l'identité québécoise, mais plutôt une demande à un système qui a été conçu à une époque la diversité était inexistante? Si l'on donnait à chaque nation au cœur du Québec une voix pour se faire entendre? Si l'on luttait contre les préjugés contre les autochtones? C'est cela le problème, on attend de tous qu'ils deviennent comme nous, qu'il parlent comme nous et pensent comme nous, alors que c'est impossible. En les rendant responsables de leur incapacité à se mouler à notre cadre, on empêche toute communication et espoir de les voir s'intégrer et aider notre province. Cela va au-delà du débat entre « isme »!
    Je défend le multiculturalisme, non pas puisqu'elle est l'idéologie dominante, mais parce qu'elle est au cœur de mon mode de vie, de mes habitudes et de ma conscience. Je le défend depuis qu'il m'a été donné de parler politique, il y a bien longtemps, avant d'avoir une petite notion de systèmes d'intégrations sociale, avant même d'avoir entend parler de souveraineté. Pour moi, c'est une position instinctive, mais réfléchie qui est au cœur de mes aspirations. Que j'aille 17 ans, ou bien 80, cet idéal guide ma vie intellectuelle et sociale. Si bien j'aspire à élargir mes horizons et parfaire mon esprit critique, je ne deviendrai pas plus d'accord avec vous, je ne serai qu'encore plus outillé pour défendre cette position.
    Et je ne suis pas le seul à ne plus comprendre le combat ethnique. En continuant cette attitude ethnocentrique, les souverainistes se coupent de l'appui de bien des gens qui ne voient pas dans l'autre une menace... Il serait temps de faire du capital politique sur autre chose!

  • Archives de Vigile Répondre

    13 janvier 2013

    @ M. Massicotte
    “Doit-on détester le Canada pour s’en séparer?”.
    Moi je suis de ceux qui ont cru “au retour du Québec dans le giron constitutionnel dans l’honneur et l’enthousiasme”( promesse des Mulroney-Charest à l’élection fédérale de 1984). Ce qui devait mener au célèbre accord du lac Meech. Or, le Canada nous a rejetés, en 1990: il a renié sa parole et sa signature. Si Meech passait, c’en était fait du projet indépendantiste! On a voulu entrer dans le Canada et ils nous ont rejetés!
    23 ans plus tard, les fédéralistes sont impuissants à régler la question constitutionnelle....et le seront toujours pcq la constitution de 1982 est bétonnée, irréformable! Quelle solution nous reste-t-il? Accepter l’anglicisation progressive de Montréal? Accepter de subir les lois contraires à notre Assemblée nationale par “l’autre pays”:registre des armes à feu, réhabilitation des jeunes délinquants, unilinguisme dans des postes supérieurs, financement du projet hydro-électrique de Newfoundland, rejet de Kyoto...etc...etc?
    Le projet souverainiste est la réponse de la nation québécoise à ce cul-de-sac: la prise en mains de nos propres affaires par nous-mêmes. Le projet indépendantiste est, d’abord et avant tout, pro-Québec et non pas anti-Canada.
    D’autre part, quand vous parlez d’une “rage” dans le milieu multiculturel où vous vivez, je n’en doute point. Voici ce qu’écrivait Mario Beaulieu, le président de la SSJBM, en septembre dernier:
    “C’est pourquoi nous lançons un appel à la modération des médias anglophones québécois et canadiens qui ont multiplié des accusations de xénophobie et toutes sortes d’insinuations calomnieuses à l’endroit des souverainistes ou des défenseurs du français.
    Plusieurs ont constaté récemment l’émergence d’une inquiétude, sinon un climat de peur dans la population anglophone, qui n’est certainement pas sans rapport avec les dérapages diffusés dans ces médias, et lesquels se font plus fréquents lorsque les enjeux électoraux le commandent.
    Par exemple, dans The Gazette, le National Post ou le Globe and Mail, on traite les souverainistes québécois ou ceux qui veulent renforcer la loi 101 de franco-suprémacistes, d’intolérants, d’anglophobes, de faucons, de radicaux, d’idiots fermés d’esprit, qui veulent assimiler, détruire et qui méprisent les minorités, etc. Et on diffuse sans retenue des commentaires carrément haineux des lecteurs qui ne se gênent pas de faire des parallèles avec les mouvements fascistes et néonazis.”
    http://www.ledevoir.com/politique/quebec/358682/que-la-diabolisation-des-souverainistes-cesse

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2013

    Monsieur Massicotte,
    Vous êtes jeunes, mais vous êtes articulé. Surtout, vous appréciez le débat, dans le sens noble du terme.
    Toutefois, je ne partage pas votre engouement pour le multiculturalisme, l'un des fers de lance de l'édéologie libérale anglo-saxonne quit sévit aussi ailleurs, comme dans les Pays-Bas.
    Je vous suggère de jeter un regard sur la notion d'interculturalisme qui prévaut au Québec. Certains disent que c'est du multiculturalisme déguisé, mais le concept en diffère sur plusieurs points. Vous devriez consulter là-dessus.
    Par ailleurs, vous devriez aussi vous pencher sur la question du républicanisme, une vision qui nous fait cruellement défaut, à nous les souverainistes, et que les tenants du libéralisme politique occultent totalement.
    Je vous propose donc d'élargir vos horizons, de parfaire votre esprit critique. Votre intelligence ne saurait se limiter à adhérer à la seule idéologie dominante, notamment le multiculturalisme qui s'avère l'une de ses doctrines fondamentales.
    Cette suggestion s'adresse aussi aux autres, pas seulement à vous.
    Au plaisir de vous lire prochainement

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2013

    M. Massicotte,
    Alors ce système d'apartheid il crée la "rage contenue depuis des années, une incompréhension, une peur viscérale [...] dans la bouche d’anglophones et d’allophones de toutes origines et dirigée « contre » nous", ou l'ouverture et le rayonnement ? Faudrait décider. Et dans "s’enrichir de l’apport de l’autre", l'apport c'est autre chose que de la québécophobie ? Ne pas parler français ? Un regard méta-critique ? S'il vous plaît, donnez-nous des comparaisons avec d'autres réalités nationales; il y a un monde à l'extérieur du Québec.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2013

    @ M.Massicotte
    Le projet indépendantiste en est un d'affirmation nationale et n'est pas fait contre une race.
    Le multiculturalisme canadian a assassiné le "Canadien français". Feu le sénateur acadien Simard disait que le Canada était coupable d'un "génocide culturel":suffit de prendre connaissance des données d'un recensement à l'autre sur l'assimilation hors Québec.
    En reniant le BICULTURALISME, il a transformé ce qui devait être une CONfédération entre 2 peuples (biculturalisme) en une simple fédération de provinces où le Québec est l'égal de IPE. Pire encore, le même système a imposé de force SA constitution au Québec...que même les fédéralistes québécois ne peuvent signer.
    De façon générale, les Québécois sont ouverts et, de plus en plus, trilingues.
    D'autre part, le "Québec bashing", ça vous dit quelque chose? Lisez ce qui s'écrit dans la presse anglophone. Et "le PQ bashing"? Et le délire dans une certaine presse anglophone quand le Québec parle de renforcer la loi 101?
    Qu'un cinglé tente d'assassiner la première ministre du Québec est symptomatique.

  • Simon Massicotte Répondre

    12 janvier 2013

    Bonjour monsieur Gilles Jean, ce fut un plaisir que cette leçon d'histoire.
    Je crois qu'il convient ici de dire que je ne nie pas l'apport négatif de la doctrine multiculturelle canadienne. Or, j'en perçois le bon côté, et je crois qu'on pourrait lui donner un sens nouveau afin de doter le Québec d'une identité nationale plus forte. Ce que j'exprime avant tout, c'est ma crainte de voir la peur d'être envahi prendre tant de place qu'on en oublie de prendre les bonne décision pour tous.
    Vous m'avez fait sourire avec Selling Illusion, c'est un livre que j'ai beaucoup apprécié. Par contre, ce que j'ai retenu de ce livre est un peu différent. Bissoondath tient compte du fait que le Canada est le premier pays à faire la promotion d'un multiculturalisme ouvert et s’évertue à en relever les contradictions et les défauts. Il ne dit jamais que le multiculturalisme n'avait pas lieu d'être, mais plutôt qu'il a souvent été interprété à tord et de façon abusive. Ce que je retiens de sa réflexion, c'est le travail qu'il reste à accomplir pour avoir un multiculturalisme fonctionnel.
    Pour moi, nous n'avons pas à partir en guerre contre la culture des autres, nous devons promouvoir la nôtre dans tout ce qu'elle a de moderne et cosmopolite. Nous avons un cinéma exceptionnel, des auteurs talentueux (dont beaucoup sont issus de l'immigration, d’ailleurs), un état conçut différemment des autres provinces, une mode plus européenne et une identité propre au Québec. Nous n'avons pas besoin d'haïr les autres pour protéger notre culture, puisqu'elle est extraordinaire.
    Nous n'avons pas à nous inquiéter du sort de notre « ethnie » contre les autres, mais plutôt de notre sort politique et notre capacité à gouverner en tenant compte de nos spécificités. Le combat indépendantiste ne devrait jamais devenir une lutte raciale et raciste, mais plutôt un combat politique.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2013


    Ce texte, de la main d'un jeune adulte, me rassure et m'encourage à croire encore au projet souverainiste, qui m'a toujours semblé aller de pair avec son corollaire, le projet social. Et il est tout à fait juste de dire que le discours souverainiste doit d'une part reconnaître sa propension à véhiculer la peur de l'autre et, d'autre part, accepter que ses paradigmes peuvent et doivent changer, à défaut de quoi il risque la sclérose (c'est déjà le cas, et c'est ce qui me fait peur). Tant que la souveraineté demeurera au stade de projet, le Québec continuera de se métamorphoser et il n'y aucune raison d'exclure des gens sous prétexte qu'il ne corresponde pas à une définition obsolète. Qui est Québécois? Celui qui épouse les valeurs du Québec et fait le choix d'en faire son pays.
    Être souverain, c'est d'abord se donner les pleins pouvoirs et leviers pour décider de notre projet collectif. L'identité québécoise, depuis Lionel Groulx, ne se définie - heureusement - plus selon les termes réducteurs patrie-religion-langue. La question de la langue est toutefois cruciale dans le cas particulier du Québec et les politiques linguistiques qui en font la langue de travail et d'enseignement demeurent pertinentes et nécessaires. Quant à la laïcité, elle doit être défendue avec la même ardeur.
    Mais défendre à un anglophone de porter le titre de Québécois? Relisez Jacques Ferron. Il répondait à ces mesquineries par son humour plein de sagesse il y a déjà cinquante ans. Ma mère est anglophone (et souverainiste). Ça en fait ma "langue maternelle". Je ne suis pas moins Québécoise qu'un autre. Je revendiquerai la liberté politique, culturelle et économique du Québec dans les deux langues, en autant qu'elle se fasse!
    Merci Monsieur Massicotte pour ce vent de fraîcheur dans le discours fétide des grands moulins qui tournent à vide.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2013

    @ M. Massicotte
    Voici ce qu'écrit Neil Bissoondath,dans son livre "LE MARCHÉ AUX ILLUSIONS La méprise du multiculturalisme(1995) ":
    "C'est en 1971 que Trudeau jeta les bases de sa politique du
    multiculturalisme.Une sorte de caisse occulte où l'on puisait l'argent pour acheter les votes ethniques, réduire le Québec à un "phénomène ethnique":on offrait aux immigrants naturalisés, aux Canadiens "ethniques", un trait d'union(et des subsides gouvernementaux) en échange de quoi on attendait d'eux qu'ils se laissent manipuler comme
    des pions dans la vieille épreuve de force entre Francophones et Anglophones.
    "Les fédéralistes ont entrepris d'attirer les Canadiens français au fédéralisme par le bilinguisme et de désarmer psychologiquement les Canadiens anglais par le multiculturalisme. Autrement dit, le multiculturalisme est l'instrument grâce auquel on voudrait gommer l'arrogance historique du Canada anglais à l'égard du Québec-cette
    arrogance est l'héritage psychologique de la conquête= au profit d'un équilibre entre les 2 parties, équilibre qu'on atteindrait en faisant d'elles de grands ensembles ethniques, indifférenciés l'un de l'autre sinon par leur passé."
    Voici la préface qu'en fait Lise Bissonnette:
    "Bissoondath est un écrivain de réputation internationale qui vit aujourd'hui au Québec dont il préfère le projet culturel sans épouser le projet de souveraineté....B affirme avoir éprouvé dès son arrivée au Canada le malaise qui l'amène à contester aujourd'hui la doctrine officielle du
    Multiculturalisme. Sous le couvert de la bienveillance, du respect de son origine différente, le milieu universitaire recréait des ghettos, l'empêchait de s'intégrer pleinement au pays qu'il avait choisi....Sa critique du Multiculturalisme lui a valu beaucoup de critiques...
    "Cet essai a tant fait couler d'encre rageuse au Canada anglais qui lui a valu une vindicte d'État et cent réfutations d'allure experte. Il a choisi de vivre dans un
    ailleurs(ici) et d'aller jusqu'au bout de ce choix, c,à,d. de faire du présent sa maison, et de ses origines un ailleurs. La doctrine canadienne lui refuse une rupture aussi forte, un déplacement aussi définitif. Le Québec
    officiel se dit lui aussi accueillant aux autres cultures, mais il les voit comme des apports à une culture centrale, celle de la majorité. Il ne s'agit plus d'assimilation mais d'un processus dynamique, d'un échange perpétuel,
    d'une "intégration".
    Voici ce qu'en disait René Lévesque:"Le multiculturalisme, en réalité c'est du folklore. C'est une notion inventée pour obscurcir la question du Québec, pour créer l'impression que nous sommes tous des ethnies et n'avons pas à nos
    inquiéter d'un statut spécial pour le Québec.".
    Chritian Dufour, dans "Le défi québecois":"Il s'agissait de répondre aux attentes des immigrants arrivés en Ontario après la Seconde Guerre mondiale, dont l'assimilation n'était pas encore complétée. Mais c'est également un
    moyen d'éviter de reconnaître le biculturalisme du pays et d'admettre les conséquences politiques de la spécificité québecoise. Le multiculturalisme réduit en principe le fait québécois à un phénomène ethnique".

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2013

    @M. Massicotte
    Un peu d'histoire. Le Canada devait être une CONfédération...pas une fédération de provinces.
    En 1963, le premier ministre Pearson crée la Commission royale d'enquête sur "le bilinguisme et le biculturalisme" sur le principe de l'égalité entre 2 peuples fondateurs.La Commission Laurendeau Dunton.
    Trudeau fera fi de tout cela. Il fera adopter la Loi des langues officielles (1969), dite la loi sur le bilinguisme...puis la Loi sur le Multiculturalisme (1971).
    Le multiculturalisme, au Canada, est une invention de Pierre Trudeau pour enterrer le biculturalisme prônée par la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme. Le multiculturalisme a asphyxié le Canada français, a "tué" le Canadien français. Voir les stats d'assimilation hors Québec.
    "Avant le 11-Septembre, le multiculturalisme était une vache sacrée canadienne. Dix ans plus tard, les regards se sont faits plus critiques. Dans une missive diplomatique américaine rendue publique récemment par WikiLeaks, on pouvait lire que des haut-placés du gouvernement du Canada s'inquiétaient de ce que la politique du multiculturalisme favorise l'éclosion de courants extrémistes au Canada"
    http://www.ledevoir.com/politique/canada/331199/apres-le-11-septembre
    http://les27.blog.lemonde.fr/2011/02/07/david-cameron-remet-le-muticulturalisme-en-question/
    "Avec la doctrine du multiculturalisme d'État, nous avons encouragé les cultures à vivre séparées les unes des autres.Cette politique est un échec total, qui a conduit de jeunes musulmans à se tourner vers une idéologie extrémiste"-David Cameron premier ministre anglais,
    février 2011-

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2013

    @Lise Reid
    Si 40 % des québécois franco n'avaient pas crevé de trouille on aurait un pays depuis 1995...fédéral, immigrants, tamouls, blancs, bleus, noirs, rouges ou violets...et les derniers sondages c'est encore pire !!!
    L'attentat contre Pauline c'est un toqué, un malade !!! Vous sortez de chez vous en sous vêtement, au début de l'hiver, avec un peignoir de bain et un fusil ?

  • Laurent Desbois Répondre

    12 janvier 2013


    Palestine vs Québec ! Incohérence ou Racisme anti-Québécois ?
    http://www.vigile.net/Palestine-vs-Quebec-Incoherence-ou
    Comment peut-on avoir le culot de descendre dans la rue, à Montréal, et de prétendre défendre le peuple palestinien avec des affiches en anglais ?

  • Serge Jean Répondre

    12 janvier 2013

    À manon Arsenault
    Manon Arsenault, je vous colle trois étoile d'or dans votre cahier.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2013

    À Jacksonpollock
    ET le référendum volé ,c'est notre faute aussi.
    Et la tentative d'assassinat de Pauline Marois
    C'est aussi de notre faute.

  • Simon Massicotte Répondre

    12 janvier 2013

    Mme Arsenault, merci pour votre contribution,
    je ne rejette pas mon peuple, son histoire et ses projets; je crains que sa peur de regarder l'autre comme un égal plutôt qu'un envahisseur ne le perde. J'ai l'impression que l'on regarde les immigrants et autres communautés comme un menace et tout en questionnant leur légitimité d'existence. C'est ce regard sur eux qui les empêche de s'inclure dans un projet commun. Je ne parle pas d'abolir la notion d'identité francophone au Québec; je parle de cesser de partir en guerre contre les autres. Il n'y a rien qui justifie le mépris, même pas un projet souverainiste.
    Parfois, les institutions ont la responsabilité de créer un climat propice aux échanges et d'informer la population. J'ai peur que ce réflexe nihiliste nous conduise au bord d'un précipice comme celui de la France. D'ailleurs, preuve que la question linguistique n'a pas de lien avec ceci, la France n'a pas de problème de minorité linguistique. Par contre, la situation y est inquiétante quant à son apport migratoire.
    Monsieur Desbois,
    je vous invite à parler à ses gens que vous pensez méprisant. Je n'ai pas peur de le dire, je vis avec eux, dans leur maison, je parle leur langue, j’étudie en leur compagnie. Je n'ai jamais rencontré un anglophone qui ne soit pas respectueux du Québec. Je me rappelle avoir demandé à une manitobaine quelle était sa chanson préférée et avoir reçu pour seule réponse une chanson d'Ingrid St-Pierre. J'ai également rencontré 2 torontoise vivant à Montréal.. et passionnées de Jean Leloup! Et ce ne sont pas les seuls exemples! J'en ai nombre d'autres!
    Le souverainisme est pour moi une idée politique qui ne comprends aucune notion raciste. C'est une responsabilité, je crois, pour tout souverainiste, de ne pas considérer son combat comme une guerre vis-à-vis de l'autre. Il n'y a pas d'animosité à avoir contre un groupe, seulement une idée à partager.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2013

    Au Canada nous faisons partie d'une minorité ,qui a été discriminée et qui est maintenant presque entièrement
    assimilée, en dehors du Québec.Cette assimilation nous
    guette dangereusement au Québec.
    C'est la raison de notre lutte nationale de libération.
    Et c'est à ce niveau qu'il faut mettre nos énergies.
    D'ailleurs nos minorités ethniques sont très bien
    traitées ici.Par exemple notre minorité anglaise,c'en est
    même exagéré.Et je pourrais citer bien d'autres exemples.
    Vive le Québec français.
    Vive l'indépendance.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2013

    @Jacques Dubreuil
    Ce n'est pas parce que les gens sont idiots ou racistes qu'il faille essayer d'être comme eux.
    Ces plaintes sur on va disparaître ca commence a bien faire !!!
    Lachez-nous avec Trudeau ou son clone, le fiston. On s'en moque !!!
    On est 85 % de la population au Québec !!! Si on n'a pas encore un pays c'est de notre faute.
    Pas du dépanneur bamboula du coin !!! ou du tamoul !!!
    A la dernière élection le parti libéral aurait pu être réelu. Qui vote pour lui dans votre famille ? Vos amis ?
    Qui vote pour l'ADQ ? Les chinois ? Les berbères ?
    Regardez les scores de l'ADQ a Québec. Pas beaucoup d'immigrants a Québec !!!

  • Archives de Vigile Répondre

    12 janvier 2013

    Être francophone est un statut que j'épouse parfaitement parce que je suis fière de l'être. J’ai cependant de la difficulté à comprendre que tu rejettes ce que ce peuple tente de faire depuis 400 ans.
    Inclure des anglophones et/ou les allophones dans nos projets de pays est une très bonne idée, mais je doute que plus de 10% des anglophones apportent leurs soutient à notre pays tel que souhaité par la majorité des francophones. De mon côté je suis tannée de céder mes droits pour accommoder d'autres peuples qui ont choisi de vivre ici. L'inclusion des minorités linguistiques au Québec devrait déjà avoir eu lieu, nous avons été suffisamment patients avec tous ces gens. Assez, c'est assez !
    Arrêtons de dire n'importe quoi face au multiculturalisme à Montréal et au Québec, nous sommes seulement en train de disparaître comme peuple francophone. Et l'argument n'est pas plus valable « l'ouverture sur le monde », car être ouvert sur le monde est d'abord d'accepter qu'ailleurs ce n’est pas chez nous et qu'ailleurs c'est aussi différent. Les langues sont des outils formidables pour communiquer internationalement, mais elle ne doit pas faire obstacle à la langue d'un pays.
    Au Québec c'est en français que ça ce passe et le peuple qui désire vivre sur ce territoire, sur cette terre, doit utiliser cette langue.
    Peut-être pourrais-tu essayer de comprendre la différence entre institutionnel et individuel.
    Je t'invite à lire 2 anglophones Robin Philpot et Charles Castonguay sur leurs visions anglophones versus le Québec francophone

  • Simon Massicotte Répondre

    12 janvier 2013

    Bonjour,
    Martin Chabot, dans le descriptif du livre auquel vous faites référence, on peut y lire ceci : « Ce livre constitue un puissant rappel à la minorité de langue anglaise du Québec qu’elle est la plus choyée au monde. » C'est bien intéressant, mais à quoi cela nous sert-il de croire que nous sommes encore colonisé par les anglophones alors qu'eux-même se sentent en danger? C'est une vision manichéenne dangereuse puisque qu'elle se situe dans le refus d'entendre l'autre. Lorsque l'auteur parle des universités anglophones à Montréal, jamais l'on ne souligne l'importance qu'ont eu et qu'ont encore les université de langue anglaise. McGill est une des plus prestigieuses université du monde et dont l'influence a grandement contribué à l'ensemble de la communauté internationale. C'est une source de rayonnement pour le Québec! Tout comme pour Concordia, qui a marqué l'histoire des droits humains au Canada, notamment au niveau du droit des Noirs et des femmes, et qui proposent des programmes qui aident à faire rayonner les Québécois sur la scène internationale. J'ai rencontré plusieurs de leurs étudiants, et très souvent, ils sont très ouvert à l'apprentissage du français et le reconnaissent comme une grande part de l'identité montréalaise. Bien sûr, il est bien plus confortable de se sentir colonisé plutôt que de s'enrichir de l'apport de l'autre. C'est cette attitude que je dénonce.
    Lorsque vous parlez d'une société sans visage et interchangeable, je ne peux que désapprouver. Je crois que la face du monde est en pleine mutation, et cela me donne espoir. Je crois que le Québec est en pleine transformation parce qu'il est dépositaire du savoir de plusieurs grandes traditions millénaires. À l'image de certaines villes sur la Route de la Soie qui se sont développées sur l'apport des nombreuses cultures qui s'y rencontraient, le Québec pourrait se prévaloir d'un concept identitaire plus large, qui, loin de menacer sa culture, en assurerait la pérennité.
    Simon Massicotte

  • Laurent Desbois Répondre

    12 janvier 2013


    «Ironiquement, le danger de cette multiculturisation sermonneuse c’est qu’elle nous éloigne justement de la diversité qu’elle prêche.»
    Non à la souveraineté multiculturaliste et de la laïcité « ouverte »de Québec solidaire, comme le NDP et Trudeau!!!!
    La position de Québec solidaire pave ainsi la voie à la consolidation, au Québec, du multiculturalisme déjà bétonné par la constitution canadienne de Trudeau.

  • Jacques Dubreuil Répondre

    12 janvier 2013

    Avez-vous remarqué aussi la haine et le mépris des Anglais, devrais-je dire des « vrais Canadiens », à l'égard de tout ce qui est québécois?

  • Archives de Vigile Répondre

    11 janvier 2013

    «J’aimerais voir un jour un Québec où anglophones, francophones et allophones marcheront ensemble pour un monde qui leur ressemble et une identité commune.»
    N'avez-vous pas déjà ce «monde» de demain dans le Canada d'aujourd'hui ? De quoi vous plaignez-vous ? Tiens, remplacez-donc dans votre phrase le mot Québec par Canada, États-Unis ou Monde, tout n'est-il pas interchangeable dans la société sans visage de demain ?
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    11 janvier 2013

    J'aime ce type de discours, à la Simon Jodoin/Jérome Lussier, qui nous expose clairement ce que le système québécois d'apartheid crée, réf: http://www.amazon.com/Apartheid-Universitaire-French-Edition-ebook/dp/B007I7OUE0

  • Simon Massicotte Répondre

    11 janvier 2013

    Bonjour à tout ceux qui se sont joint à la discussion.
    j'aimerais d’abord préciser une chose, si je crois en la cohabitation des cultures, je ne crois pas pour autant qu'il faille nier l'importance du français. Pour moi, et pour 99% des Québecois, le français reste la langue de l'espace publique. Par contre, là ou je critique l'attitude nationaliste, c'est lorsque d'une part on critique toute forme de critique extérieure comme une menace pour l'identité québécoise et lorsque l'on se borgne à vouloir construire un état en niant l'apport de ses minorités.
    Je défend cette idée non pas par l'influence d'un cours souvent peu porté à son plein potentiel par ses enseignants, mais bien par profonde conviction personnelle. Je suis fier d'être québécois parce que c'est une terre d'accueil pleine de promesses, j'aime le Québec pour son futur, pour sa mixité, pour la richesse de ses créations. Je ne crois pas haïr mes origines, mais j'ai parfois honte d'un Québec qui refuse de changer.
    Je crains qu'il faille changer un peu cette attitude réductrice de notre identité, nous sommes bien plus que cela.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 janvier 2013

    Francophone, anglophone, allophone...
    Tant qu'on a du "phone"...
    Sûr!
    Mais justement...
    Qui s'y connais le mieux en "phone"?
    Si un chinois me raconte son histoire en chinois (je contracte)... je vais comprendre... que dalle.
    Si je veux connaitre son histoire selon l'émotion qu'il dégage lors de son discours... il sera alors de tout évidence intéressant pour moi d'apprendre sa langue... si ce ne fut fait par personne auparavant... je ne suis pas dupe, si je peux épargner 5 ans d'études afin de comprendre la suite de l'histoire... je le ferais... et m'achèterais un bouquin.
    Si par la suite...
    Je constate que la version traduite... n'est pas le discours de mon interlocuteur physique...
    Ça commence à faire du kilométrage pour comprendre la vie... de l'Autre...
    Ici...
    L'Autre... pour eux... c'est d'abord NOUS.
    D'où l'importance de la préselection...
    Dans les autres créneaux...
    Disons... que là là... tu lance quelque chose... là là... tu penses pas... pis tu l'fais...
    Tu vas frapper quelquechose?
    Si tu désirais ce défoulement, tu seras satisfait...
    Tu considéreras ta brève décision comme étant excellente.
    C'est un peu ça parler de politique...
    Sinon...
    T'en parle pas...
    T'en fait.

  • Serge Jean Répondre

    11 janvier 2013

    « Il y aura peut-être aussi cette jeunesse issue de la plus grande diversité, bilingue, voir polyglotte, ou qui ne se reconnaîtra plus dans une nation d’un monochrome bleutée, définie par le hockey, le lard salé et les légendes de bûcherons, et qui ne pardonnera pas le jugement que l’on portera sur elle.»
    Nous n'avons que faire du pardon des bûcherons culturels du futur.
    Après que le bûcheron eut reçu l'arbre sur la tête, la souche plaida la légitime défense.
    Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    11 janvier 2013

    Où peut bien aller la souveraineté si elle est dénationalisée? Ce texte trudeauiste est coupé de la réalité des francophones en Amérique du Nord. Il propose une vision moralisatrice et «bambi» des rapports de force. L'ouverture sur le monde n'implique pas la haine de soi. On dirait bien que le cours Éthique et culture religieuse (ÉCR) lave efficacement les jeunes cerveaux «urbains-branchés-supérieurs». Merci Jean (John) Charest!

  • Archives de Vigile Répondre

    11 janvier 2013

    Bravo...c'est toujours bien de découvrir que la haine n'est pas une qualité nécessaire et suffisante à la création d'un pays...vous êtes sur la même longueur d'onde que Sylvain Racine, vous allez obtenir les mêmes commentaires...
    D'accord avec Pierre Cloutier mais pour moi, c'était l'avis de Camille Laurin, l'essentiel reste la langue de travail, au-delà de l'attraction mortelle de l'anglais, qui est d'ailleurs également partagée, par de nombreux québécois francophones.
    Dans l'espace public, le francais a fait des progrès notables, même si certains perdent leur temps à se déchaîner contre "Second Cup" mais la situation du francais dans l'espace de travail est en recul, particulièrement dans les secteurs à fortes valeurs ajoutées (aviation, télécom, pharmacie, informatique, recherche, etc...).
    L'autre problème reste le fait, si l'on aime les classifications basées sur les origines, il y a des afficionados de ceci, est que près de 40 % de l'électorat francophone, ne veut toujours rien savoir du projet indépendantiste.
    La grande majorité des immigrants ne voteront jamais pour ce projet, même s'ils peuvent voter pour le PQ de temps en temps, soyons réalistes.
    S'ils lisent certaines tirades sur Vigile, certains le font, ce qu'ils peuvent y découvrir parfois, ne les encouragent peut-être pas a nous rejoindre...la politique de la terre brulée...
    « Le seul vrai moyen de mobiliser les gens, c’est de leur faire peur : peur des immigrés, peur de la criminalité… », écrit le philosophe et psychanalyste Slavoj Zizek, a propos de la progression des tendances xénophobes, une vieille histoire

  • Simon Massicotte Répondre

    11 janvier 2013

    Tout d’abord, monsieur Cloutier, permettez-moi de répondre à votre commentaire pour les fins du débat.
    Premièrement, je ne remet pas en cause la question de l'indépendance, toutefois, ce sont ses visées ethnocentrique que je condamne.
    Le problème que vous énoncez au sujet de l'intégration des immigrants est selon-moi un faux report de problème sur le « monstre canadien ». Si l'on prend les exemples européens que vous avez mentionnés, nous pouvons constater une chose. Il n'est pas vrai que l'immigrant s'intègre aisément et totalement à ces cultures millénaires... Bien au contraire, les problèmes d'intégration sont encore plus imposant dans ces pays puisque la majorité refuse de faire une place à la minorité. Par exemple, en France, il y a intégration linguistique, puisque la majorité des immigrants proviennent d'anciennes colonies. Or, il n'y a pas intégration sociale, économique et culturelle. Le racisme français à l'égard de ses minorités est un des plus virulents d'Europe. Et là-bas aussi la peur d'être envahi est légion.
    Il n'y a pas de réel choix entre le Canada et le Québec pour les immigrants puisque de toute manière il ne s'y sentiront que très rarement chez eux; il n'y a qu'un choix de langue, parfois déplorable, mais qui n'est en rien une conquête du plus fort. Quand-bien même les immigrants apprendraient tous le français, ils ne seraient pas plus intégrés pour autant.
    Pour moi, contrairement à vous, le multiculturalisme fait office de bouée de sauvetage plutôt que servile outils de colonisation de la majorité anglo-canadienne. Le Québec est sans nul doute une société distincte et elle devrait pouvoir faire valoir sa culture plutôt que se lancer dans une chasse au sorcière contre des minorités pour qui le seul crime est celui d'être nées différentes.
    Simon Massicotte

  • Pierre Cloutier Répondre

    11 janvier 2013

    Tout ce que vous dites n'est pas incompatible avec l'indépendance du Québec.
    Bien au contraire. La seule différence - et elle est de taille - c'est que les immigrants doivent, comme dans tous les pays du monde - s'assimiler progressivement à la culture et à la langue officielle de leur nouveau pays.
    Si tu vas en Suède, tu deviens progressivement suédois. Tu parles le suédois, tu manges comme un Suédois, tu vis comme un Suédois etc.. Idem en Norvère, au Danermark, en France etc..
    Ici, le problème, c'est qu'une partie des immigrants viennent d'abord au Canada et ont le choix entre la culture anglaise et la culture québécoise et la majorité choisissent la culture du plus fort, c'est-à-dire la culture anglaise et finissent inévitablement par s'intégrer à cette culture plutôt que de s'intégrer à la majorité québécoise.
    Ces gens-là considèrent qu'au Canada, les québécois ne sont qu'une minorité parmi d'autres et deviennent évidemment hostiles à l'indépendance du Québec contribuant ainsi progressivement à notre propre assimilation, comme Lord Durham l'avait recommandé en 1840 par l'Acte d'Union.
    Pour nous, les québécois francophones, c'est une question de vie ou de mort : continuer d'être une minorité au sein du Canada ou devenir une majorité dans notre propre pays.
    Mon choix est fait depuis longtemps, mais si on retarde trop, dans quelques années, il sera trop tard. Déjà, dans la grande région de Montréal, le fait français n'est plus reconnu ni respecté.
    J'encourage les gens à parler le plus de langues possibles, car sur le plan individuel, c'est une richesse incontestable, mais la langue officielle du Québec, celle du travail, celle de la culture, celle de la justice, celle de l'administration publique, c'est le français et elle doit le rester. Mais ce ne sera plus possible si on continue de rester dans le Canada et subir sa politique de multiculturalisme qui nous tue à petit feu.
    Il n'a jamais été question de se replier sur soi, de se fermer au monde ou de considérer les immigrants comme des gens hostiles. Bien au contraire. Par contre, c'est nous comme peuple et comme nation qui sommes en danger de disparaître si nous n'avons pas le courage de faire notre indépendance.
    Me semble que c'est assez simple à comprendre.
    Pierre Cloutier