La 2e vague de la pandémie de grippe A(H1N1) est terminée. Elle aura duré près de 4 mois. Le «tremblement de terre» qui a frappé le Mexique en avril 2009 et la 1ère vague qui s’ensuivit par la découverte de ce nouveau virus devait produire l’alerte au tsunami mondial que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a rapidement nommé pandémie. Aucune région ne pouvait échapper à ce risque destructeur. Les autorités publiques des 5 continents se sont préparées en conséquence. Elles ont enjoint la population d’ériger des digues de vaccination pour empêcher la 2e vague de déferler sur leur pays. Pour convaincre leur population du bien-fondé de cette menace, les gouvernements ont usé de différentes stratégies.
Pour plusieurs pays, la vaccination des groupes à risque devait à elle seule être suffisante pour prévenir les dommages. Pour d’autres, dont le Québec et le Canada, la vaccination massive de toute la population était envisagée. Alors qu’une minorité de la population prenait cette menace au sérieux, nos autorités publiques ont alors adapté leur discours. En entretenant un climat de peur, notre gouvernement a tenté d’inverser l’opinion publique afin de promouvoir la vaccination. Au moment où s’amorçait à la fin octobre cette plus vaste campagne de vaccination de l’histoire du Québec, les cas de décès causés par le virus de la grippe A(H1N1) défrayaient la première nouvelle de nos bulletins télévisés. Si des jeunes en bonne santé peuvent en mourir, alors tous sont menacés. La pandémie du mensonge commençait à faire son œuvre par la puissance déferlante des ondes.
Pourtant, une étude épidémiologique publiée le 4 novembre dernier dans The Journal of the American Medical Association infirmait la perception la plus répandue au sujet de la grippe A(H1N1), soit que les jeunes sont plus à risque de mourir. Bien que les complications touchent en plus grande proportion les jeunes, la majorité des patients hospitalisés avaient des problèmes de santé préexistants et le groupe d’âge qui décédait en plus grand nombre de complications liées à cette grippe était celui des 50 ans et plus. Malgré ces nouvelles informations, rapidement englouties par ce raz-de-marée médiatique, le gouvernement du Québec a refusé de modifier sa stratégie. Plutôt que de prioriser la vaccination des 65 ans et plus, comme l’a recommandé avec force la FADOQ-Mouvement des aînés du Québec le 10 novembre, les autorités publiques ont maintenu leur choix de les vacciner avec la population en général à la fin de la campagne.

Au moment où la vague atteignait un pic au début de la semaine du 23 novembre et que le nombre d’infections au Québec se stabilisait, les élèves du primaire et du secondaire se faisaient vacciner en masse. Cependant, il était déjà trop tard, le temps jouant contre le vaccin. C’est ce que démontre avec rigueur l’équipe du Dr Fabrice Carrat de l’Inserm, à l’université Pierre-et-Marie-Curie de Paris et spécialiste mondial des simulations d’épidémies grippales. Pour qu’une vaccination permette de prévenir l’épidémie, le vaccin doit être administré massivement dès le 1er jour ou avant. Au 14e jour de l’épidémie, la vaccination massive permet encore d’atténuer le nombre de nouvelles infections. Mais déjà au 28e jour, il est trop tard, le vaccin n’ayant aucun impact pour endiguer l’épidémie. Il était alors surprenant qu’après 6 semaines de croissance du nombre d’infections, nos gouvernements nous rappelaient que se faire vacciner était la meilleure façon de se protéger de la grippe A(H1N1).
Au début décembre, malgré une affluence moindre que prévu dans les cliniques de vaccination massive, le gouvernement du Québec maintenait son objectif de vacciner 70 % de la population québécoise, alors que le taux était alors d’environ 50 %. Se pouvait-il que les Québécois commencent à suivre l’exemple de leurs cousins Français qui ne se sont fait vacciner que dans une proportion de moins de 8% ? Les autorités ont alors usé d’un autre stratagème, celui d’annoncer qu’une 3e vague pourrait survenir si les Québécois boudent en aussi grand nombre le vaccin.
Après avoir été inondée de publicités durant près de 2 mois, la population espérait enfin des vacances pour Noël. Malheureusement, nous étions encore sollicités. «On s’donne la main, on s’embrasse !» C’est avec ce slogan tiré de notre folklore traditionnel que les autorités de la santé publique ont entonné à l’unisson un nouveau chant pour la période des fêtes. Drs David Butler-Jones et Yves Bolduc nous ont proposé un «cadeau inestimable» à offrir à tous les membres de notre famille, celui de se faire vacciner.
Maintenant que la 2e vague est officiellement terminée, quel bilan pouvons-nous tirer de cette pandémie ? Au Québec, sur une population de 7,8 millions de personnes, seulement 2 personnes sans problèmes de santé préexistants sont décédées de la grippe A(H1N1) au cours de cette 2e vague. 80 personnes avec des problèmes de santé préexistants en sont décédées et l’âge moyen des personnes décédées est 60,1 an. Y a-t-il un lien entre le haut taux de vaccination au Québec et le faible taux de mortalité ? Il est permis d’en douter puisque dans les pays présentant un faible taux de vaccination, comme en France, le taux de mortalité causée par la grippe A(H1N1) n’est pas plus élevé qu’au Québec.
L’institut de veille sanitaire français affirmait le 10 décembre dernier que «la létalité de la grippe A(H1N1) est comparable à la létalité de la grippe saisonnière». Une autre étude menée par l’Unité des virus émergents de l’Université d’Aix-Marseille et publiée en ligne à la fin décembre dans la revue PloS One démontre que 4 personnes sur 5 infectées par le virus de la grippe A(H1N1) ne présentent pas de symptôme, alors que pour la grippe saisonnière la proportion est moindre, soit 1 personne sur 3. Ainsi, beaucoup plus de personnes que prévu ont acquis une immunité naturelle contre ce virus, sans même le savoir, ce qui permet de revoir à la baisse la dangerosité de ce virus. Se peut-il que la pandémie de grippe A(H1N1) ne soit en fait qu’une «grippette» ?
Pourquoi avons-nous donc craint le pire ? Pourquoi avoir dépensé au Québec 200 millions $, soit 20 fois plus d’argent que pour une campagne de vaccination annuelle contre la grippe saisonnière? Pourquoi les gouvernements ont-ils autorisé avec autant d’empressement des vaccins non suffisamment testés ? Pourquoi nos gouvernements ont-ils accordé aux entreprises pharmaceutiques l’immunité juridique contre d’éventuelles poursuites que pourraient intenter des personnes ayant subi des effets secondaires graves suite à la vaccination ? Pourquoi les gouvernements ont-ils acheté autant de doses de vaccin plutôt que d’ajuster les commandes en fonction de l’évolution de la situation ?
La plus vaste campagne de vaccination s’est avérée aussi la plus inutile de l’histoire du Québec. Au lieu de cibler uniquement les groupes à risque, d’adapter sa campagne à la réalité et de faire appel à l’intelligence des Québécois, le gouvernement du Québec a préféré influencer le consentement libre et éclairé de ses citoyens à coup de marketing, de peur et de faussetés.

Un formidable obstacle se dresse enfin devant cette pandémie du mensonge. Il provient cette fois-ci de l’Europe. Par l’entremise de son président, le Dr Wolfgang Wodarg, médecin et épidémiologiste, la commission santé du Conseil de l’Europe, qui représente 47 pays, a demandé le 7 janvier dernier la tenue d’une commission d’enquête sur l’influence qu’auraient pu exercer les compagnies pharmaceutiques sur l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Il dénonce en outre «un groupe de personnes à l’OMS associé de manière étroite à l’industrie pharmaceutique. Il n’hésite pas à considérer cette campagne actuelle sur la pandémie de grippe porcine de l'OMS comme «l'un des plus grands scandales médicaux du siècle». En France, la ministre de la Santé, Mme Roselyne Bachelot, a été auditionnée par l’Assemblée nationale le 12 janvier dernier sur «l’évolution de la pandémie grippale et la mise en oeuvre du dispositif de lutte contre celle-ci», démontrant que les élus français sont aussi préoccupés par cette question.
Au Québec, seule la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a osé critiquer les autorités de la santé publique dans la gestion de cette campagne. Qu’attendent nos députés pour demander à leur tour une commission d’enquête sur toute cette affaire? Le ressac ne fait que commencer.
Louis-François Bélanger, M. Sc.