La mairesse de Sainte-Sophie en a assez

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Une mairesse dénonce l'incurie des gouvernements fédéral et provincial : Un témoignage à fendre le coeur !

Le système de santé publique, gériatrique et mentale
C’est avec un cri du cœur que je vous demande de prendre quelques minutes de votre précieux temps et de lire avec attention l’intégrale de cette lettre.
C’est à titre de citoyenne demeurant dans une province et dans un pays, me demandant si c’est encore le mien, car je ne le reconnais plus, que je m’adresse à vous aujourd’hui.
L’homme de 82 ans et son chien
Il y a un mois, on m’a informée qu’un de mes citoyens fut admis à l’hôpital pour des raisons de santé précaire. Sa maison fut découverte dans un état avancé d’insalubrité. L’homme possède un chien et depuis plusieurs jours, c’est un voisin qui prend la charge de le nourrir quotidiennement.
Quelques temps après l’admission de monsieur à l’hôpital, c’est avec stupéfaction que j’ai reçu un appel du service de police me demandant si je connaissais quelqu’un pour prendre soin du chien le temps que monsieur retrouve une santé ou, malheureusement, quitte ce monde. C’est à ce moment précis que le sort de cet animal était décidé.
Avec un sentiment d’empathie, j’ai pris la décision de garder temporairement le chien de cet homme, me disant que c’était probablement une question de quelques jours avant le dénouement de cette situation.
Je fis la connaissance d’un très bon chien, mais dans une condition de santé nécessitant des soins dont j’ai pris la charge financièrement.
Cet homme a une fille qui malheureusement n’est pas disponible pour prendre soin de lui, car elle souffre de problèmes de santé mentale. Monsieur n’ayant aucune ressource, c’est par bonté d’âme que j’ai décidé de l’aider.
Quatre semaines se sont écoulées avant que monsieur obtienne son congé de l’hôpital. On m’a téléphonée, m’informant que je devais aller le chercher. En arrivant chez lui, il me semblait encore confus. Son entrée était pleine de neige, due aux précipitations des derniers jours.
J’ai donc emmené monsieur chez moi quelques minutes en attendant que mon conjoint déneige sa propriété. Nécessitant une sonde et portant une couche, monsieur a fait ses besoin dans mon véhicule. Âgé de 82 ans, imaginez l’odeur et les dégâts!
Plus tard, le raccompagnant dans sa maison, je suis entrée et «Oh mon Dieu!», des excréments et du vomi se retrouvaient partout, une scène horrible, une maison insalubre!
Le cœur me faisait mal et je fus envahie par un état de mal-être, je devais quitter les lieux avant d’être malade. Malgré tout, j’ai quitté en lui laissant son chien et il semblait très heureux d’avoir retrouvé son bébé!
Je ne pouvais pas concevoir que je devais laisser monsieur là, mais il le fallait. L’hôpital affirmait qu’il était apte à gérer sa vie! Moi, je dis «Non, non et non!», mais je n’ai aucun droit d’intervenir! Je suis retournée chez moi et j’avais le cœur qui pesait une tonne.
Elle a refusé de reprendre le chien
Le dimanche 6 mars, en après-midi, j’ai reçu un appel du voisin de monsieur, m’informant qu’il avait dû défoncer la porte la veille pour laisser entrer les ambulanciers, car l’homme était étendu sur le plancher de son salon dans ses excréments, totalement perdu!
Le voisin m’a demandé de reprendre le chien et j’ai dû dire non. Si cette personne n’a plus les capacités de gérer sa vie et qu’un juge ne le déclare pas inapte, alors je suis responsable du chien légalement. Il me sera donc impossible de m’en départir, et ce, en aucun cas. Ce chien ne m’appartiendrait pas et je devrais assurer sa sécurité en tout temps.
Assez, c’est assez!
Pour toutes ces raisons et plusieurs autres, ce matin, j’ai décidé de parler.
Assez, c’est assez! Je suis tellement exaspérée, notre gouvernement est malade, notre société est trop souffrante!
Écoutez-moi bien. Étant mairesse, je constate et vis quotidiennement ces souffrances, avec mes citoyens, engendrées par des décisions politiques au-dessus de notre pouvoir.
Effectivement, depuis mon entrée en poste, j’ai dû également prendre des décisions qui m’ont fendu le cœur. Elles ont toutes été prises avec empathie envers mes citoyens afin qu’ils aient le moins possible à fouiller dans leur portefeuille!
Une municipalité n’a pas droit au déficit
Souvent, je fus blâmée et invectivée pour des événements dont la municipalité n’était aucunement responsable. Nous avons baissé les dépenses au maximum dans notre budget, et ce, sans amputer les services offerts aux citoyens. Nous avons même dû licencier des employés. C’est comme ça!
Nous, on se serre la ceinture et surtout nous n’avons pas le droit de déposer un budget annuel déficitaire, sinon la tutelle nous surveille.
Alors, pourquoi le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral ne sont pas soumis aux mêmes lois?
Détruire plutôt que construire
Mes parents, tout comme les vôtres, ont payé des taxes et des impôts toute leur vie et ils ont amassé des sous pour espérer nous assurer un avenir adéquat. Autrefois, j’ai connu un système de santé où nous avions à payer pour obtenir des services, après ce fut l’arrivée de la carte soleil.
Conjointement, l’instruction scolaire était gratuite et l’éducation des enfants se faisait par les parents à la maison! Oui, il y a eu une évolution, mais maintenant nous en sommes rendus à détruire plus qu’à construire! Où tout cela s’arrêtera-t-il?
Quelqu’un d’autre se lèvera-t-il?
Mesdames et messieurs du gouvernement, vous n’êtes plus en contact avec la réalité du peuple! Tout un chacun est épuisé de payer! Notre santé et notre sécurité sont en danger! Même les organismes communautaires que vous coupez à tour de bras sont totalement essoufflés! Y a-t-il quelqu’un qui va se lever debout et dire: « Assez, c’est assez!»?
Mettez la main à la pâte et commencez à remettre de l’ordre chez nous en assurant le bien-être du peuple québécois et canadien!
Au secours! Prenez soin de nous!
Louise Gallant, mairesse de Sainte-Sophie


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