Prétextant une loi délétère impossible d’application, une commissaire lance même un ultimatum à un gouvernement légitime : «Montréal va parler». Les grandes consultations projetées auprès des écoles, des cadres, des syndicats et des comités de parents ne sont en fait qu’une mesure dilatoire qui cache mal une rébellion. Cette insubordination est inacceptable. Le gouvernement doit faire appliquer sa loi.
Imaginons qu’inspiré par l’exemple d’insubordination de la CSDM, je décide, moi, de faire fi de la loi de l’impôt et de surseoir à ma déclaration annuelle. J’invoquerai pour justifier mon geste que cette loi est très complexe et que je manque de temps cette année pour remplir ma déclaration d’impôt. Il faut que je consulte d’abord ma conjointe, mes enfants et mon planificateur financier. Je décide donc de repousser l’envoi de mon rapport d’impôt. Pensez-vous honnêtement que ce serait là un bel exemple à donner aux futurs citoyens du Québec? Pensez-vous deux minutes que Revenu Québec va accepter mon explication? Que la CSDM, qui a charge, dans ses écoles, de milliers de citoyens en devenir, ne se soumette pas à la loi 21 ne peut qu’accentuer la fracture qui se creuse au sein de notre société.
Cette insoumission de la CSDM sème la division et le mauvais exemple. Qu’on ne vienne pas me dire non plus que cette loi est difficile à appliquer. Ses règles sont les mêmes que celles édictées dans les conventions collectives relatives aux mesures disciplinaires. C’est franchement navrant de voir la plus grande commission scolaire du Québec se déshonorer ainsi.