Montréal, le 27 septembre 2009
Il va nous manquer ce Falardeau qui était toujours là pour le Québec, mais aussi pour les peuples de la Palestine, de l'Irak et du Chili. Un homme à la présence vibrante, plein de chaleur et d'affection, étonnamment cultivé et courtois dans ses rapports interpersonnels. Et contrairement à ce que parfois ses sautes d'humeur ont pu laisser paraître, un homme aux antipodes d'un nationalisme obtus et xénophobe qui frappe quelques-uns uns de ses admirateurs, dépités par les ardeurs du long combat pour la souveraineté de notre peuple.
De Pierre Vadeboncoeur, il avait retenu qu'il fallait renverser les monuments pour voir les vers qui grouillent. Bon. Quand on déboulonne des icônes et des conventions, on se salit forcément un peu les mains. C'est ce qui faisait que Falardeau était beau. Beau pour cette vérité simple qu'il voulait montrer des êtres humains pour qui la liberté est vitale, essentielle, animale.
Falardeau était libre, sans conditions, sans concessions. Et, pour un peuple qui a des ambitions de liberté et d'indépendance, il nous faut aussi des gens comme Falardeau. Pas parce qu'il était parfait - loin s'en faut. Mais bien parce que la liberté vient quand on refuse la « perfection » des conventions et du statu quo. Alors elle vient souvent avec un coût, comme le langage franc et excessif d'un homme que je préfère mille fois à ceux qui n'élèvent jamais le ton de peur de déranger les patrons ou cherchent à endormir notre peuple par leur langage châtié pour mieux nous rouler. Falardeau, tu vas nous manquer. On te retrouvera, un beau jour d'octobre peut-être, dans la liberté .