La FTQ et la CSN contestent le projet de loi 195

M. Massé est d'avis que les Canadiens ne doivent pas être traités sur le même pied que les immigrants de fraîche date.

85991a135f47d86a770f4f7be4c3a6c7

Citoyenneté québécoise - Conjoncture de crise en vue


Le président de la FTQ, Henri Massé (Photo David Boily, La Presse)

Jocelyne Richer - La Presse Canadienne - Alliées naturelles du Parti québécois (PQ), la CSN et la FTQ n'hésitent pourtant pas à joindre leur voix au concert des critiques formulées envers le projet de loi 195 de Pauline Marois sur la citoyenneté.


Le PQ devra donc compter sans l'appui des grandes centrales syndicales s'il maintient son intention d'obliger les immigrants et les Canadiens des autres provinces qui s'installent au Québec à apprendre le français pour avoir le droit de se présenter aux élections provinciales, municipales et scolaires.
En conférence de presse, mardi, le président de la FTQ, Henri Massé, qui avait appuyé officiellement le PQ lors des dernières élections générales du 26 mars, a demandé à Mme Marois de refaire ses devoirs et d'amender son projet de loi, en ce qui a trait aux droits éventuellement retirés aux nouveaux Québécois provenant des autres provinces canadiennes.
M. Massé est d'avis que les Canadiens ne doivent pas être traités sur le même pied que les immigrants de fraîche date.
«Ce qui me chatouille un peu dans ce projet de loi-là, c'est qu'on ramasse le monde du reste du Canada, on les met dans la même situation (que les immigrants), et cela amène un degré de difficulté qui est assez important», a-t-il soutenu.
Malgré les bonnes intentions de ses auteurs, le projet de loi doit donc être «retravaillé», selon lui.
Pour sa part, tout en reconnaissant que le projet de loi comporte des propositions intéressantes, la présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, juge que la position défendue par le PQ revient à faire payer aux immigrants le prix de l'ambivalence des Québécois par rapport à la souveraineté.
«Spontanément, j'ai un peu de réserve à faire payer le prix à d'autres de notre indécision comme société québécoise», a-t-elle fait valoir.
Mme Carbonneau a nuancé son propos en disant que si le Québec était une «société normale», il pourrait, comme le font les pays souverains, imposer la maîtrise de la langue commune comme critère de citoyenneté.
En attendant, «il faudra éventuellement envisager des amendements à ce volet-là», a-t-elle dit.
Mme Carbonneau trouve dommage que les travers du projet de loi occultent certains aspects fort intéressants de la proposition péquiste.
Elle cite en exemple l'objectif consistant à imposer des certificats de francisation aux entreprises comptant entre 25 et 50 employés, ce «qui est majeur pour l'intégration, pour l'avenir, pour la défense du français au Québec».
La CSN apprécie également l'idée de créer une obligation légale pour le gouvernement d'investir dans la francisation des immigrants.
- source


Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé