La France accueillera des migrants de l’«Aquarius»

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La France macronienne, dépotoir du Tiers-Monde

 L’Espagne a annoncé samedi qu’elle acceptait l’offre de la France d’accueillir une partie des 630 migrants secourus par l’Aquarius, attendus dimanche matin au port espagnol de Valence après une semaine d’errance en Méditerranée.

 


Des tentes étaient déjà montées et des ambulances pré-positionnées sur le port où les autorités régionales de gauche ont installé une immense banderole « Bienvenue chez vous », dans différentes langues.

 


L’Office français de protection des réfugiés a indiqué à l’AFP être prêt « à envoyer en tout de début de semaine [à Valence] des équipes qui pourront s’assurer que les personnes relèvent bien du droit d’asile ».

 


Le nouveau chef du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sanchez, a remercié le président français Emmanuel Macron en lui écrivant que « cette offre démontre que c’est dans ce cadre de coopération que l’Europe doit donner une réponse, dans un esprit de solidarité européenne au contenu réel ».

 


À Paris, le ministère français de l’Intérieur a également souligné que cela « encourage une réponse coordonnée entre États membres de l’Union européenne sur l’ensemble des enjeux migratoires ».

 


Mais dans le même temps, le ministre de l’Intérieur et nouvel homme fort de la politique italienne, Matteo Salvini — qui avait refusé le 10 juin l’accès aux ports italiens à l’Aquarius — a réitéré samedi l’interdiction faite aux ONG d’accoster en Italie, au risque d’envenimer encore les tensions européennes autour de la crise migratoire.

 


Crise diplomatique entre Rome et Paris


Les 630 migrants secourus par le navire humanitaire Aquarius dans la nuit du 9 au 10 juin au large de la Libye sont attendus dès 06H00 locales au port de Valence.

 


« On ne peut pas laisser les gens mourir en mer, et si personne ne veut les prendre, eh bien il faut les accueillir », commentait simplement un retraité de 62 ans, Pedro Martínez, sur le port.

 


Les 450 hommes, 80 femmes, 89 adolescents et onze enfants de moins 13 ans — pour la plupart originaires du continent africain — vont passer une dernière nuit à bord de l’Aquarius et de deux bateaux militaires italiens l’accompagnant.

 


Leurs arrivées doivent s’échelonner à 6H00, 9H00 et 12H00 locales (4H00, 7H00 et 10H00 GMT), selon le gouvernement régional.

 


Un dispositif très important a été mis en place pour cet accueil exceptionnel, auquel participeront 2 320 personnes, et l’évènement promet d’être ultramédiatisé, avec plus de 600 journalistes accrédités.

 


Pedro Sanchez — arrivé au pouvoir le 1er juin après une motion de censure contre le conservateur Mariano Rajoy — avait proposé le 11 juin d’accueillir l’Aquarius, quand l’Italie et Malte refusaient de le recevoir.

 


L’épisode avait donné lieu à une crise diplomatique entre Paris et Rome : M. Macron avait dénoncé la « part de cynisme et d’irresponsabilité du gouvernement italien » puis ce dernier avait exigé des excuses de Paris, estimant que la France n’avait pas respecté ses engagements en matière d’accueil de réfugiés.

 


La controverse avait semblé retomber vendredi avec la visite à Paris du chef du gouvernement italien Giuseppe Conte mais M. Salvani a de nouveau jeté de l’huile sur le feu samedi.

 


« Deux autres navires d’ONG battant pavillon des Pays-Bas [Lifeline et Seefuchs] sont arrivés au large des côtes libyennes, en attente de leur cargaison d’êtres humains abandonnés par les passeurs », a déclaré sur Facebook M. Salvini.

 


« L’Italie ne veut plus être complice du business de l’immigration clandestine et il devront donc chercher d’autres ports [non italiens] vers lesquels se diriger », a ajouté M. Salvini, chef de file de la Ligue (extrême droite).

 


En Espagne, en revanche, un grand élan de solidarité envers les migrants s’exprime soudain, alors que le précédent gouvernement conservateur de Mariano Rajoy était accusé d’avoir accueilli un nombre de réfugiés très en dessous des quotas négociés avec l’Europe il y a deux ans.

 


« Les gens se proposent pour tout ce qui se présente : servir de traducteur, offrir un logement », expliquait Johnson Tamayo, artiste de 51 ans, l’un des 1 000 bénévoles mobilisés par la Croix-Rouge.

 


À Valence, « c’est la première fois que nous faisons face à une seule arrivée d’un aussi grand nombre », a souligné un représentant de la Croix-Rouge locale, Inigo Vila.


> La suite sur Le Devoir.



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