La Fédération des Chambres de commerce du Québec (FCCQ) crie au loup.

En assemblée générale, la FCCQ se travestit en "vendeurs du temple".

Tribune libre

La Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) sort d’un congrès annuel. Quelle belle occasion pour apporter une contribution positive à la vie de notre démocratie qu’est supposée être celle de la société du Québec.
Fausses attentes, faux espoirs: la FCCQ se déguise en «vendeurs du temple» qui frappent de la casserole, qui crient au loup, qui répandent sur la place publique ses états d’âme en prédisant des malheurs d’ordre économique.
En parlant de casseroles, combien, parmi les valeureux colporteurs de malheurs économiques, ont porté le carré rouge, ont dénoncé le projet de loi 78 devenu loi 12 ? Au contraire, ces marchands de malheurs ont-ils applaudi lorsque nos vaillants policiers ont frappé avec acharnement contre des citoyens manifestants leur opposition à la corruption et aux abus de pouvoirs du gouvernement Charest ? Il y a comme une honte que des adultes frappent sur leurs enfants. Cela n’est pas admissible dans nos familles et ne l’est pas plus lorsque notre Premier ministre du temps se refuse de discuter, de négocier. Son plan diabolique était ficelé de fil blanc: ne pas négocier, laisser la situation se dégrader pour ensuite frapper fort. Et dire que Jean Charest a trois enfants. Il y a comme une hypocrisie chez cet homme qui en a fait une machine à détruire les bases de notre démocratie.
Par ses prises de position néo-libérales à répétition, la FCCQ démontre les limites de sa stratégie en tant que contributeur à l’épanouissement du Québec, un épanouissement qui n’est pas qu’économique. Il est social, il est culturel, il est onirique et touche tous les individus, les pauvres comme les riches.
La FCCQ ne voit pas d’autres outils pédagogiques de sa participation à la vie québécoise que de brandir les peurs usées à la corde, mais qui font encore leur effet auprès des petits, des fragiles et des pressés de notre société. La FCCQ parle de l’affaiblissement des sièges sociaux de Montréal, parle des départs de citoyens bien nantis qui ne tolèrent pas de voir leurs collègues des autres provinces payer moins d’impôts qu’eux.
Chère FCCQ, association de pleureurs dans des mouchoirs de soie, vous nous apparaissez davantage être un regroupement d’écumeurs du bien public. Sans doute que vous êtes les promoteurs et supporteurs des PPP, des ponts à péages, de la taxe santé, de l’imposition de frais d’utilisateurs sur des biens publics, du maintien des faibles redevances sur les ressources naturelles, de l’exploitation tout azimut de nos forêts. N’oublions pas d’arroser le tout d’un peu de collusion dans les contrats publics et la vie est belle Madame la Marquise.
Vous demandez avec insistance au Gouvernement de Pauline Marois de «rétablir le dialogue» avec les milieux d’affaires. S’il le choix de votre verbe «rétablir» exprime vraiment votre pensée, on doit vous demander si ce ne sont pas vos membres qui n’ont jamais daigné «établir» le dialogue dont vous parlez avec une bonne partie de la société québécois. Il est vrai que durant les neuf années précédant le 4 septembre 2012, c’était bar ouvert avec le Gouvernement «pourri» de John James Charest. La servilité de l’ex-ministre Normandeau avec les gazières dans le dossier des gaz de schiste en est un exemple probant et désolant pour le peuple.
La FCCQ est bien mal partie pour démontrer un peu de bonne foi dans son approche du respect du bien commun et d’une juste compréhension dans son approche client. Il faudrait que vos membres se débarassent d’une mentalité d’écrémeur du bien public. Le plus bel objectif d’une personne en affaires, d’un marchand est de donner l’assurance de fournir à ses clients une qualité de produit irréprochable. C’est ce que le professeur de l’Institut de recherche sur les PME, Pierre-André Julien, a fait ressortir dans un récent article paru dans Le Devoir, intitulé: Le capitalisme est en crise, mais lequel ? demanderait Fernand Braudel.


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4 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    3 octobre 2012

    Le philosophe Marcuse expliquait dès les années soixante (fait longtemps en titi, tout de même au siècle dernier…) que tout le mal qui pouvait être fait à l’environnement et, conséquemment, aux humains, pouvait se faire et se faisait avec le silence des spécialistes, de ceux qui savent et connaissent l’industrie, ici l’industrie du nucléaire.
    Pendant que les ignorants des chambres de commerce bavassent, hormis quelques courageux comme vous F.A.L., ceux qui savent véritablement se taisent. Au-delà du jeu politique tout à fait normal du gouvernement péquiste, c’est quand même à son plus grand mérite de mettre en plein cœur et au milieu de la place de la cité Québec, de mettre sur la table en toute honnêteté, un immense problème technique et financier, tout à fait humain et politique, qui concerne bien plus loin que seulement la cour de Bécancour.
    Quand les perroquets des chambres auront fini de battre des ailes pour rien, ils s’apercevront peut-être que Nous ne sommes pas un peuple de têtes de moineaux. Et, la raison revenue, ceux qui savent pourront parler, si le courage leur est revenu, bien évidemment.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 septembre 2012

    Après la fermeture de Gentilly-2, il faudra la décontaminer, la démanteler et ensuite la délibéraliser. (faudrait peut-être commencer par ça en premier)

  • Serge Jean Répondre

    30 septembre 2012

    La Fédération des «chambres» de commerce du Québec, ne couche pas dans les même chambres que le peuple.
    La Fédération des Manoirs commerciaux du Québec conviendrait souvent mieux comme appellation.
    Les chambres c'est pour les miséreux du peuple ça, ou les étudiants pognés avec l'autre association;les propriétaires.
    Visiblement le baillitisme associatif ne nous lâche pas d'une semelle, on est encore au moyen âge. L'association populaire des désassociés tout azimut comme remède?
    Jean

  • Marcel Haché Répondre

    30 septembre 2012

    « Rétablir le dialogue », cela fait référence à un dialogue brisé qu’il faudrait reprendre. Il y avait donc avant, quelque part avant le 4 septembre, un dialogue qui aurait été rompu.
    On aurait aimé entendre « avant » le dialogue agressif des Chambres à l’égard de la nécessité d’une Commission d’Enquête.
    On aurait bien apprécié qu’elles soient aussi énergiques alors vis-à-vis des principes, qu’elle l’est devenue depuis le 4 septembre… Et que, si c’est le seul principe de la « rétroactivité » qui les motive présentement, eh bien cela fait plaisir à voir, même si cela apparaît comme une sincérité à retardement.
    Bien évidemment, on peut être sincère à retardement sans être sincère rétroactivement. On peut comprendre les Chambres de bien calculer leurs appuis. Dépendant de qui tient le bâton, on paiera la Taxe ou l’Impôt.