Gentilly or Not to Be, le film

La CCSN critique!

La haute direction de la CCSN : elle porte deux chapeaux!

Tribune libre

La CCSN, la Commission canadienne de sûreté nucléaire, basée à Ottawa, est sous la direction du président Michael BINDER depuis quelques années, en remplacement de Mme Lynda KEEN démise de ses fonctions par le PM HARPER parce qu’elle exerçait ses fonctions avec compétence et indépendance.
Depuis la sortie du film de Guylayne Maroist et d’Éric Ruel intitulé GENTILLY OR NOT TO BE, ça jase dans les chaumières au Québec, particulièrement dans le voisinage de la centrale qui est située à Bécancour sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent, à une quinzaine de kilomètres en aval de la capitale de la Mauricie, j’ai nommé la ville de Trois-Rivières.
Selon des propos rapportés par le journaliste écologiste Louis-Gilles FRANCOEUR dans Le Devoir du 19 septembre, je cite les propos attribués à la CCSN : « le film rapporte des faits et des interprétations erronés qui sont très éloignés de la réalité. »
Très intéressante cette allusion à la réalité qui concerne tous les Québécois. Depuis que le débat sur la fermeture de Gentilly-2 s’est amplifié, beaucoup à l’aide du film GENTILLY OR NOT TO BE, nous avons beaucoup de difficulté à accorder de la crédibilité aux représentants et aux défenseurs du nucléaire au Québec.
Prenons le cas de la norme canadienne autorisée pour les rejets de vapeur d’eau radioactive appelée « tritium » par les détenteurs de permis d’exploitation de centrales nucléaires au Canada : la norme de rejets autorisés est 7000 becquerels par litre d’eau. En Europe, c’est quelques centaines de becquerels autorisés et en Californie, c’est 70 becquerels par litre d’eau, soit 100 fois moins qu’au Canada.
Sans doute que les Canadiens sont plus robustes et moins fragiles aux risques associés à l’inhalation ou à l’ingestion de tritium dans l’air ou dans l’eau. Quelle serait en réalité la meilleure norme à suivre pour protéger notre santé?
Autre fait troublant, celui du directeur de la Santé publique dont le territoire inclut la centrale Gentilly-2. Il s’agit du Dr Gilles GRENIER qui a admis, je crois à l’émission de Michel Lacombe samedi dernier, que les rapports qui le guident dans ses analyses sur les rejets de Gentilly-2 lui sont fournis par... nul autre qu’Hydro-Québec. Le Dr Grenier a admis ne pas pouvoir compter sur des rapports indépendants. Hydro-Québec est-elle le renard dans le poulailler?
Au Japon depuis la catastrophe du 11 mars 2011 avec des explosions intervenues dans 4 réacteurs à Fukushima-Dai-Ichi, il est souvent rapporté dans les journaux nippons que l’opérateur de ces réacteurs, TEPCO, avait faussé des multitudes de rapports depuis plusieurs années. Hydro-Québec peut-elle agir comme TEPCO?
Dans le cas du double chapeau porté par la haute direction de la CCSN sous la direction du président Michael BINDER, ce dernier essaie de nous faire croire que les fondations du réacteur Gentilly-2 construites entre 1973 et 1976, selon des normes en vigueur lors du design desdites fondations fait entre 1970 et 1973, que les fondations de G-2 sont adéquates pour résister à un séisme potentiel dans cette région d’un peu plus que 6 sur l’échelle Richter. Selon le prof Michel Duguay, PhD de l’U. Laval, ce que dit M. Binder est faux.
Le premier mandat selon la loi du président de la CCSN est de protéger la sécurité et la santé des habitants exposés à une catastrophe nucléaire. Au lieu de s’acquitter de son mandat avec sagesse et précaution, le même Monsieur BINDER fait la promotion des réacteurs CANDU6 pour des raisons économiques. Que devrait-il faire lorsque des motifs économiques entrent en conflit avec des motifs de sécurité et de sûreté? Nous croyons que la priorité doit aller à la santé et la sécurité de la population. Ce n’est pas ce qu’a fait M. Binder en prolongeant de 2011 à 2016 le permis d’exploitation de G-2 lorsque des rapports de sûreté sont attendus en 2013. C’est de la fiction contradictoire qui est l’oeuvre de Michael BINDER.
Lorsqu’il autorise le prolongement de G-2, nous sommes incrédules envers sont manque de rigueur et sa fonction de promoteur du réacteur CANDU6, vieillot et dangereux pouvant s’emballer en quelques fractions de seconde. Eh, boum!
Comme le Dr Éric Notebaert le recommande, devant les risques pour la santé découlant du nucléaire, le principe de précaution impose la recommandation faite aux familles avec enfants ou désirant des enfants de s’éloigner d’une centrale nucléaire comme Gentilly-2. Qui veut risquer sa santé ou celle de ses enfants pour donner raison à l’indolence du Dr Gilles Grenier qui ne peut pas compter sur des rapports indépendants?
Le déclassement de Gentilly-2 sera une excellente nouvelle pour la santé publique et pour le retrait de graves risques physiques et financiers qui pèsent inutilement sur la population de tout le Québec.


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1 commentaire

  • Marcel Haché Répondre

    21 septembre 2012

    Votre texte m'a renseigné et changé mon opinion.Et puis, le Québec,ce n'est pas la mappe,la carte,c'est là ou Nous sommes,principalement dans la vallée du St-Laurent, ce qui est bien moins grand que la carte nous le laisse penser, le Québec,mais qu'une centrale peut faire courir des risques à bien plus grand que seulement Bécancour.La centrale concerne beaucoup plus que seulement Bécancour.
    Si ceux de Bécancour sont incapables de comprendre cela... si en plus ils ne savent pas compter,tout l'argent pour ces jobs-là...