La directrice du BEI devra rester à l’écart de l’enquête sur les fuites à l’UPAC

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La police politique continue son travail

La directrice du Bureau des enquêtes indépendantes (BEI) Madeleine Giauque ne pourra pas superviser l’enquête sur les fuites à l’Unité permanente anticorruption (UPAC).


Cette décision a été prise en raison de ses liens avec le député Guy Ouellette, soupçonné par l’UPAC d’être impliqué dans ces fuites.


Une porte-parole du BEI, Esther Tremblay, a indiqué qu’ils ont travaillé ensemble sur des dossiers liés aux motards criminalisés, quand M. Ouellette, alors sergent à la Sûreté du Québec, «agissait comme témoin expert».


«Ils ont toujours entretenu des relations cordiales, dans un contexte strictement professionnel», a-t-elle dit dans un courriel.


Projet A


Des mesures ont été mises en place «pour éviter toute apparence de conflit d’intérêts» quand le ministère de la Sécurité publique a demandé au BEI d’enquêter sur le projet A, l’enquête que l’UPAC a elle-même menée sur des fuites de renseignements dans ses services.


«Mme Giauque a décidé de s’en dissocier complètement. Par conséquent, elle ne jouera aucun rôle dans cette enquête», a indiqué la porte-parole du BEI.


Sylvain Ayotte, directeur adjoint au BEI, a été chargé de superviser «l’équipe spéciale» mise en place, a indiqué l’organisme responsable d’enquêter sur les opérations policières.


Mme Giauque «ne sera pas tenue informée de son déroulement ni des avancées de l’enquête».


Mandats


En octobre 2017, M. Ouellette a été arrêté par l’UPAC dans le cadre d’une opération policière retentissante.


Le député, qui a récemment été exclu du caucus libéral, n’a toujours pas été accusé dans ce dossier.


L’UPAC a subi un revers quand M. Ouellette a obtenu, fin septembre, l’annulation de mandats de perquisition et la restitution d’objets saisis par le corps policier.


Le commissaire de l’UPAC, Robert Lafrenière a ensuite annoncé sa démission.


Dans une entrevue à La Presse, M. Lafrenière a soutenu qu’il n’y avait aucun lien entre ce revers et son départ précipité à la retraite.


Évoquant lui-même «une muraille de Chine» mise en place pour éviter les conflits d’intérêts de Mme Giauque, M. Lafrenière a déclaré qu’il allait «collaborer à l’enquête» du BEI.


«Je crois à l’intégrité de ces gens-là», a-t-il dit au quotidien de la rue Saint-Jacques.