La crise du coronavirus, vue par la communauté juive hassidique d’Outremont

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Les Hassidiques forment une secte étrangère à la nation

Outremont est l'arrondissement montréalais le plus touché par la COVID-19 : 367 cas par 100 000 habitants. C'est de trois à quatre fois plus que la moyenne des autres arrondissements. Les chiffres ne sont pas ventilés par communauté ethnique ou religieuse, mais les juifs hassidiques d'Outremont confirment eux-mêmes qu'ils sont particulièrement touchés par la pandémie.


Nous avons une fête à laquelle beaucoup de gens participent, et c’est très facile de se contaminer, indique Abraham Ekstein, membre du Comité d'intervention juif COVID-19. Et même sans cette fête de Pourim, nous prions trois fois par jour dans la même synagogue, donc, habituellement, nous nous rencontrons tous les jours.


Il précise que les juifs hassidiques de sa communauté n’ont pas de téléviseur, et que les consignes du gouvernement ont mis du temps à se rendre jusqu’à eux. La communauté a fini par fermer les écoles et les synagogues et à informer ses membres par l’entremise d’affiches, de pamphlets et de textos, mais Abraham Ekstein soutient qu’il y aurait eu moins de morts si les consignes étaient arrivées plus tôt.


Bien des membres de la communauté juive sont maintenant isolés chez eux. Certains ont des symptômes de la COVID-19, mais n’ont pas passé de test. Ils ne font donc pas partie des statistiques officielles.


Je vois mes voisins qui prient sur leur balcon, affirme Martin Rosenberg, un citoyen de confession juive, mais pas hassidique. Je pense que beaucoup de personnes comprennent les mesures. Au début de la crise, il y en avait plusieurs qui n’y croyaient pas.