La nomination de l’ancien chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, à titre de président d’une commission nationale sur l’assurance-emploi a fait réagir l'opposition fédéraliste. Et pour cause, cette organisme a été mis en place pour activer la plan de gouvernance souverainiste sur un des rares dossiers sur lequel le gouvernement a reçu un large appui, et qui donc laisse espérer un rapport de force favorable.
On ne crée pas un tel organisme en mettant le meilleur joueur à mettre sur la glace dans le seul but de temporiser les ardeurs du fédéral et ménager des compromis bureaucratique. Le gouvernement en a fait un dossier hautement politique. Le but visé est le rapatriement de cette compétence au Québec. Comme le refus d'Ottawa est prévisible, il faut conclure que le gouvernement Marois a déjà dans ses cartons la création d'une politique nationale de l'assurance emplois, et d'une caisse qui vient avec, laquelle initiative placerait le Québec en collision frontale avec la gouvernement central.
L'opposition fédéraliste n'ignore pas que la dynamique politique ainsi crée pourrait très vite leur échapper. C'est ce qui explique que l'opposition s'époumone à faire passer cette nomination comme un cas de "copinage" plutôt, que de prendre une position ferme pour la défense des intérêts supérieurs du Québec. Cela ne surprends pas du PLQ, toujours couché sur la "track" devant le train fédéral. Mais quelle est la crédibilité de François Legault pour dénoncer le "copinage" en politique.
Au moment où l’équipe de recherche du Parti Québécois, alors dans l'opposition, avait mis à jour un scandale (FIER) qui mettait en cause son bon ami Charles Sirois. François Legault, celui qui dénonce le "copinage" aujourd’hui, a préféré démissionner pour protéger son petit copain à l’époque :
http://www.vigile.net/La-trahison-d...
Dans sa lettre de démission, il explique qu’il va demeurer en poste pour la Commission parlementaire portant sur les pertes de 40 milliards à la Caisse de dépôt :
"Mais au cours des dernières semaines, j’ai bien vu que ma motivation déclinait et que je ne serais pas en mesure de continuer. J’ai cependant souhaité participer à la commission parlementaire spéciale sur la Caisse de dépôt et terminer la session parlementaire."
http://agnesmaltais.org/sites/agnes...
Ce qui se révèle, c'est que si François Legault tenait tant à couvrir ce dossier en Commission parlementaire avant de partir, ce n'était pas tant pour faire la lumière sur les pertes de 40 milliards. Son manque de combativité dans ce dossier historique s'explique aussi par le "copinage" : "il ne voulait pas déranger du monde". C'est ce que m'a affirmé son copain, François Rebello lors de notre rencontre :
http://www.vigile.net/Ce-que-revele...
À partir de ces quelques faits documentés, la crédibilité de François Legault pour dénoncer le "copinage" en politique est gravement mis en doute. Et, suite à la parution du prochain livre de M Richard Le Hir ( Charles Sirois, l'homme derrière François Legault) sa crédibilité pour dénoncer le "copinage" sera très près du zéro Kelvin :
http://www.vigile.net/Invitation-speciale-aux-lecteurs
P.s Cette nomination va positioner Gilles Duceppe comme dauphin pour la suite des choses. Un bon choix qui vient renforcer l'équipe politique, on ne peut pas laisser un joueur de ce calibre sur le banc.