La courtepointe péquiste

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PKP reviendra-t-il au PQ avant les élections ?

Nommé conseiller du chef Jean-François Lisée et candidat à l’investiture péquiste dans Pointe-aux-Trembles, le fils prodigue Jean-Martin Aussant fera face pour la première fois aujourd’hui au caucus des députés qu’il a abandonné en 2011.


Ce n’est probablement pas par hasard que le retour de l’ex-député de Nicolet-Yamaska a été annoncé le 22 février à l’aube d’une relâche parlementaire de deux semaines.


Ainsi, ceux pouvant éprouver encore une certaine rancœur à l’égard de celui qui est à la fois économiste, musicien et amateur de super-héros ont eu le temps d’assimiler la nouvelle de son rapatriement.


Alors que le possible comeback du fondateur d’Option nationale n’était encore que rumeur, un député péquiste que j’avais sondé avait échappé : « Il a tellement une haute estime de lui-même », en roulant des yeux.


Depuis l’officialisation du retour au bercail, le discours a changé un peu, mais quelques-uns estiment néanmoins qu’Aussant devra établir qu’il n’est plus celui ayant quitté le caucus de Pauline Marois avec fracas.


« Je ne dirais pas qu’il y a de l’animosité, mais pour certains, c’est un enthousiasme modéré. Quelques-uns donnent la chance au coureur de démontrer qu’il a mieux compris la notion de travail d’équipe », a indiqué un élu péquiste qui dit avoir eu de bons rapports avec lui.


Plusieurs sont convaincus qu’il permettra de raffermir les appuis chez les souverainistes plus « pressés ».


« Ça faisait longtemps qu’on l’attendait, enfin c’est arrivé ! » s’est exclamé un de ceux qui militaient en sa faveur.


PAS DE FEUX D’ARTIFICE, MAIS...


Un autre collègue souligne que l’arrivée de Jean-Martin Aussant est généralement perçue favorablement à l’interne.


Il devrait être présent les mercredis à Québec avec le caucus et travaillera le reste du temps au bureau de Montréal à Place Ville Marie.


« Lors de la conférence de presse, c’est vrai que ça n’a pas été l’effervescence escomptée, mais bon, faut dire que Jean-Martin n’incarne pas nécessairement la grande joie de vivre » a-t-il admis, lucide.


Il croit toutefois que ce retour tout comme les signaux envoyés par l’ex-chef Pierre Karl Péladeau sont grandement appréciés dans un parti qui s’est retrouvé en situation « un peu critique ».


« À 22 % dans les sondages, on est content que des gens lèvent la main et qu’on additionne... Ce n’est pas le moment de faire la bouche fine. »


ÉLÉPHANT DANS LA PIÈCE


Quant au président et chef de direction de Québecor, on ne croit pas au PQ qu’il sera de la partie lors de l’élection de l’automne.


Malgré ses propos lors d’une récente entrevue accordée à Mario Dumont. Malgré aussi qu’il donne l’impression, par ses interventions sur les réseaux sociaux, d’être un taureau peinant à se retenir dans l’enclos alors que débutera la corrida.


« C’est un cheval fringant, pas facile à discipliner, qui représente tout un potentiel de changement de donne politique », a résumé un élu, selon qui PKP ne se contentera plus de jouer les seconds violons après avoir dirigé le parti.


Au bureau du chef Lisée, on se limite à dire qu’il y a des contacts « réguliers » avec son prédécesseur.


Même si le chef péquiste s’attarde à additionner, il est peu probable qu’après Jean-Martin Aussant, Pierre Karl Péladeau constitue l’autre grosse prise du patchwork de 2018 !