Geste de rupture

La convocation des élections et le lieutenant gouverneur

Tribune libre


Madame la Première Ministre du Québec,
J'aimerais vous suggérer d'omettre de vous rendre chez le lieutenant-gouverneur pour déclencher les élections.
Il serait grand temps pour l'État québécois de se dissocier de ces vieilles coutumes impériales, coloniales et honteuses.
Le Lieutenant-gouverneur aura tout le loisir de dissoudre l'Assemblée nationale et de convoquer à son tour, risiblement, les élections.
Le peuple Québécois ne veut plus de ces institutions monarchiques moyenâgeuses au Québec. De nombreux sondages en font foi.
Après les élections, les députés devraient porter serment d'allégeance citoyenne à la Nation québécoise et à son peuple et refuser de porter allégeance à la lointaine reine d'Angleterre, comme il se fait ailleurs, en Australie, par exemple.
À un moment donné, il faut poser un geste de rupture d'avec ce régime royaliste qui n'a jamais convenu aux québécois ni à leurs ancêtres.
Le geste d'abstention vis-à vis l'exigence constitutionnelle concernant le lieutenant-gouverneur en regard de la convocation des élections est, vous en conviendrez, sans grand risque pour personne. Ce geste de rupture peut, néanmoins, devenir lourd de conséquences et de signification suggestive.
C'est un appel à un nouveau régime pour l'État Québécois qui doit continuer à cheminer vers son autodétermination politique.

Featured 4b7f53d7d6aaf5dfc55d826cdc1b73a4

Alain Raby118 articles

  • 163 803

Né à Mont Saint Michel, Qc

Bac en pédagogie - Hull

Maîtrise en Relations Internationales.

University of the Americas - Mexique 1971

Scolarité de doctorat en sciences politiques - Université Laval

Enseignant à Saint-Claude, Manitoba

Globetrotter et commerçant-importateur - Art populaire des cing continents à Saint Jean Port-Joli - Les Enfants du Soleil





Laissez un commentaire



5 commentaires

  • Luc Bertrand Répondre

    25 octobre 2013

    Merci monsieur von Echman pour votre témoignage!
    Évidemment, le parallèle entre l'Allemagne nazie et le Québec est quelque peu discutable, mais je suis d'accord avec le principe de l'application de la realpolitik.
    Le combat du peuple allemand à partir de 1933, dont Adolf Hitler personnifiait le héros national, visait à redonner à son pays le statut de puissance militaire et économique qu'il avait perdu suite à sa défaite lors de la Première Guerre mondiale. Pour y arriver, Hitler s'est inspiré d'Otto von Bismarck, qui a su unifier l'ex-Empire germanique et profité de l'industrialisation pour faire de son pays une puissance manufacturière et militaire capable de tenir tête à ses grands rivaux européens (France, Royaume-Uni et Russie). Tous les deux ont su capitaliser sur la tradition militariste allemande, les capitaux des Konzern industriels, le fer, le charbon, le savoir de leurs ingénieurs et scientifiques ainsi que la fibre nationaliste du peuple pour arriver à leurs fins.
    Le Québec ne pourra jamais obtenir un tel rapport de force avec ses voisins, même souverain, car nous n'avons ni la taille, ni les moyens, ni la tradition guerrière de l'Allemagne et les disparités entre le Québec, le Canada et les États-Unis sont beaucoup plus grandes que celles entre le pays de Goethe et ses voisins.
    L'État allemand, de plus, était souverain, donc était maître de toutes ses ressources et de ses décisions alors que le fédéral utilise en grande partie les moyens que lui procurent nos impôts et taxes pour combattre nos initiatives ou nous couper les vivres, du fait de la situation de subordination constitutionnelle du Québec au Canada. Alors que le Québec constitue une minorité linguistique, historique et culturelle dans le Canada et que l'enclave anglophone, fédéraliste et financière de Montréal a une influence politique disproportionnée par rapport à celle de sa majorité francophone, le gouvernement allemand contrôlait l'ensemble de son territoire, la population se reconnaissait en lui et l'appuyait massivement.
    Le seul rapport de force que le Québec peut obtenir dans sa reconnaissance comme pays souverain ne peut qu'être démocratique et diplomatique. Si l'emprise des multinationales sur nos ressources naturelles n'était pas aussi grande, nous pourrions également tirer avantage de notre situation géopolitique, comme l'a souvent si bien expliqué monsieur René Marcel Sauvé dans ses livres et conférences. Mais notre principal problème est que notre cohésion nationale est dissoute de l'intérieur, à cause de la désinformation médiatique de la population et de l'instrumentalisation des immigrants contre notre émancipation nationale.

  • Archives de Vigile Répondre

    24 octobre 2013

    Tout à fait juste et d'accord:c'est ainsi que certain pays
    sont devenus indépendants en récupérant leur souveraineté.
    Le Fûhre Adolph Hitle l'avait bien montré par exemple ,en
    faisant réoccuper la Rhénanie avec à peine trois divisions
    mal équipées.
    De plus,il avait osé défier les français et les anglais sur
    la question de la dette allemande de guerre.

  • Luc Bertrand Répondre

    24 octobre 2013

    Si le Parti québécois est sérieux, sincère et cohérent lorsqu'il se dit indépendantiste, c'est exactement le genre de gestes qu'il se doit de poser pour passer le message à la population. Les électeurs enclins à voir le Québec devenir un pays n'en attendent rien de moins si le gouvernement péquiste veut qu'ils le suivent.
    En posant un tel geste cependant, Pauline Marois et son parti devront assumer la suite des choses conformément à la décision du peuple. S'ils réussissent leur pari, ils auront toute la légitimité et se devront d'enchaîner avec les autres gestes de rupture nécessaires: serment de fidélité au peuple québécois, dépôt d'une loi déclarant caduc le cadre fédéral actuel et le remplaçant par le cadre national québécois, dépôt d'une constitution provisoire du Québec souverain, révision des lois sur les impôts, taxes et droits de douane, dépôt de lois pour la création des institutions juridiques nationales québécoises, enclenchement du processus de dotation des postes des nouvelles institutions publiques québécoises, constituante populaire, rédaction du projet de constitution populaire québécoise, référendum de ratification, etc.
    Par contre, s'ils échouent, les conséquences seraient vraiment dramatiques pour nous. Une défaite du PQ pourrait être clairement interprétée comme un désaveu envers cette stratégie de désobéissance publique et même un rejet du concept de la nation québécoise!
    Le PQ aura-t-il le courage d'aller jusqu'au bout? Nous devrions en être fixés dans les prochaines semaines!

  • Chrystian Lauzon Répondre

    23 octobre 2013

    C’est exactement ce genre de désobéissance civilisatrice qui doit se développer au Québec, pour que le peuple soit mis en confiance et « puisse » de lui-même s’affirmer.
    Dans le sens d’une conscience politique stimulée, éveillée, ces actions doivent être appuyées chaque fois par une déclaration stratégique adressée à la nation. Par exemple, une courte mention historique montrant le caractère obsolète et négateur de la nation québécoise de ces règles protocolaires britanico-canadian reniées.
    Une réplique à l’insolence de Harper contre la loi 99 par une insolence au fédéralisme remonarchisant.
    À force de fissures dérèglementaires, à chaque fois marquées au fer de lys bleu d’une déclaration nationaliste d’autonomie et de revendication du droit à l’indépendance, une incarnation se réalisera avec fermeté dans l’esprit collectif québécois.
    Ces fissures se multipliant par ces désobéissances civilisatrices formeront une brèche par où la lumière jaillira naturellement, indiquant la sortie logique du ROC et la libération concrète.
    Le respect du peuple québécois doit devenir une valeur parlementaire en contrevenant aux prétentions juridiques de domination du fédéralisme canadian et en révélant toute son arrogance et son mépris envers le Québec... et la démocratie.
    La guerre fédéraliste doit rencontrer son Waterloo.
    ChristianP

  • François Ricard Répondre

    23 octobre 2013

    Bien d'accord!