La confiance bafouée

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Impunité pour le régime libéral

Manque de chance pour Philippe Couillard. À peine sorti du Conseil général de son parti avec le slogan « renouveau » sous son bras, quelques casseroles gênantes de l’ère Charest font leur retour.


Selon notre Bureau d’enquête, par trois fois, l’Unité permanente anticorruption (UPAC) aurait reporté l’arrestation de trois organisateurs libéraux notoires. Selon un reportage d’Enquête diffusé en 2016, ils seraient soupçonnés d’avoir trempé dans la « plus importante fraude dans une société d’État au Québec et peut-être même au pays ».


Or, certains enquêteurs de l’UPAC se plaignent du manque de collaboration du Directeur des poursuites criminelles et pénales (DPCP). L’UPAC et le DPCP ont tous deux nié. La longueur inexplicable de plusieurs enquêtes sur le PLQ crève pourtant les yeux.


Et Mâchurer ?


Y compris Mâchurer, une enquête criminelle sur le financement politique illégal, dont l’ex-premier ministre Jean Charest et son ex-argentier Marc Bibeau font aussi l’objet.


Résultat : au scrutin du 1er octobre, comme en 2014, les Québécois iront voter sans connaître le fruit de ces enquêtes, qu’il soit bon ou pourri. Disons-le franchement. Cela constitue un déni de démocratie.


Le premier ministre Philippe Couillard plaidait hier pour l’indépendance de l’UPAC et du DPCP. Il demandait aussi aux citoyens de leur faire confiance. Confiance ? Commet faire confiance devant autant de délais ?


Ça se mérite


Dans la vie comme pour les institutions, la confiance ne se commande pas, elle se mérite. À voir aller le patron de l’UPAC, l’automédiatisé Robert Lafrenière, la confiance flanche. Nommé une première fois par Jean Charest, puis renommé par Philippe Couillard pour enquêter sur leur propre parti, M. Lafrenière ne fait rien pour renforcer cette confiance de plus en plus ébranlée.


À tort ou à raison, plus le temps passe, plus nombreux sont les Québécois à s’inquiéter. À l’exception du duo Normandeau-Côté, existe-t-il ou non une sorte d’impunité pour le PLQ ? La question elle-même est extrêmement troublante.