La clause nonobstant? Absolument!

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Un affrontement inévitable avec Ottawa


Après dix ans de débats sur la question des signes religieux ostentatoires, notre gouvernement déposera enfin un projet de loi définissant le cadre d’une laïcité québécoise.


Démocratie


Cette loi sera nécessairement imparfaite et manquera probablement de mordant en intégrant une clause grand-père et en ne s’appliquant pas aux éducateurs et éducatrices en garderie et en CPE. Il faudra le rappeler en temps et lieu.


Mais ne soyons pas mauvais joueurs et reconnaissons que la grande majorité sera heureuse de voir que nous passons enfin à l’action en concrétisant politiquement une aspiration collective légitime.


Notre peuple avait besoin de faire un pas en avant.


Surtout, si la rumeur dit vrai, ce projet de loi s’accompagnera d’un geste politique très courageux. Car le gouvernement du Québec invoquera la clause nonobstant pour le mettre à l’abri de la guérilla juridique que s’apprêtent déjà à lui mener ses adversaires.


N’en sous-estimons pas l’importance. Dans le Canada d’aujourd’hui, on fait passer cette clause pour une bombe atomique. Même si elle est inscrite dans la constitution, on assimile son utilisation à un scandale. Le Canada s’est depuis longtemps converti au gouvernement des juges, qui fixent à la place des élus les grandes orientations collectives.








Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.





En utilisant la clause nonobstant, le gouvernement Legault rappelle ainsi que sur les questions fondamentales, qui touchent la définition de notre modèle de société, ce sont les élus qui doivent trancher.


Il est temps aussi de rappeler que la Charte canadienne des droits et libertés n’est pas un document sacré, mais un texte politique illégitime consacrant un individualisme tellement radical qu’il devient morbide. Il faut cesser d’y voir l’horizon moral indépassable de notre temps.


Il y a des limites aussi à concasser la collectivité en mille petites minorités qui, chacune, cherche à présenter ses caprices identitaires comme autant de droits fondamentaux. De temps en temps, un peuple doit se comporter comme un peuple et rappeler ses grandes valeurs, et plus encore réaffirmer son identité profonde. C’est ce que permettra aussi l’utilisation de la clause nonobstant.


Courage


Je souhaite aux membres de notre gouvernement le plus grand courage. Ils se feront traiter de racistes, de xénophobes, d’intolérants par nos « compatriotes » du Canada anglais. Tant pis. Ils auront alors l’occasion de constater que le Canada nous est un pays étranger qui se permet de nous traiter comme une bande de brutes qui se déchaîneraient contre les minorités si nous ne subissions pas la tutelle vertueuse d’Ottawa. Il faudra surtout répondre au Canada anglais que nous n’avons pas à nous soumettre à ses injonctions morales. Notre peuple n’a pas à lui demander la permission d’exister. Nos élus auront aussi droit à des insultes semblables provenant de la mouvance multiculturaliste québécoise, dont on ne sous-estimera pas le fanatisme idéologique.


Nos élus devront se rappeler que la grande majorité des Québécois est derrière eux. Nous sortons collectivement de l’impuissance politique et réaffirmons notre droit de défendre notre identité. Enfin !