Pour prendre la mesure du renversement créé par l’élection de la CAQ, suffit de voir l’état actuel des grands partis d’hier.
Traditionnellement, la saison politique était lancée par le congrès des jeunes libéraux. Ça aura lieu en fin de semaine, mais la Commission de la Relève de la CAQ s’est permis de piquer le fromage du PLQ en coulant lundi les propositions de son propre congrès de la semaine prochaine.
Ça, c’est anecdotique. Ce qui ne l’est pas, c’est la volonté des jeunes libéraux de rompre avec le multiculturalisme pour se revendiquer d’un interculturalisme mal défini.
La même eau
On veut faire croire aux Québécois francophones que le tabou sur cette question serait tombé au PLQ. Signe que le succès de la CAQ change l’ordre du jour chez les autres formations politiques également.
De la même eau, cette proposition de Marwah Rizqy d’adopter un quota de 50 % de candidats de moins de 40 ans aux prochaines élections. On veut faire de l’œil aux jeunes électeurs, qui se sont largement tournés vers la CAQ.
Mouvements de personnel
La pénurie de main-d’œuvre frappe aussi la liste des aspirants à la direction du PQ, suivant le désistement de Véronique Hivon. Là où participer à une course à la chefferie faisait figure d’activité en famille, on dirait que le cœur n’y est plus.
C’est comme si la politique intéressante à faire et à vivre était partie à la CAQ pour les prochaines années, comme l’indiquaient tous les mouvements de personnel et de militants qu’on a pu observer entre les deux formations politiques nationalistes.
François Legault peut dormir tranquille. L’adoption du projet de loi 21 derrière elle, la CAQ reste en contrôle de la situation. Elle rythme la mesure de la vie interne de ses rivaux. En politique, être capable de définir ce qui figure à l’agenda des autres, ça ne s’achète pas.