Québec

La bataille des Plaines pourrait être annulée

1759-2009: 250e de la bataille des Plaines d'Abraham


Karine Gagnon - En raison de la controverse, les activités de commémoration que prévoyait organiser la Commission des champs de bataille nationaux pour rappeler la célèbre bataille de Québec pourraient être annulées.
Différentes activités sont prévues pour remémorer la bataille historique du 13 septembre 1759, ce qui a donné lieu à une deuxième bataille, celle-là sur la scène politique. À un tel point que la Commission des champs de bataille nationaux songe à annuler les activités prévues sur les Plaines, lesquelles consistaient principalement en une reconstitution de ces fameux événements qui se sont soldés par une victoire des Anglais.
« On est en grandes discussions et on ne donne pas d’entrevues tant que la question n’est pas tranchée, a fait savoir hier la porte-parole de la Commission, Joanne Laurin. Toutes les possibilités sont envisagées, a-t-elle confirmé, y compris celle d’annuler. »
Il a été impossible de s’entretenir avec le président, André Juneau.
Verner contre Maltais
Plus tôt cette semaine, la députée péquiste Agnès Maltais a déclaré avoir été offusquée des propos de la ministre fédérale Josée Verner. Cette dernière a affirmé au Journal de Montréal qu’elle serait présente sur les Plaines lors de l’événement visant à rappeler la bataille.
« Je suis pour la reconstitution de la bataille, car c’est un fait historique qui a marqué le Québec, explique Mme Maltais. Je trouve toutefois dommage qu’on transforme ça en jeu politique et qu’en plus, on attaque le Parti québécois en laissant sous-entendre que les souverainistes et des gens comme moi peuvent se sentir assimilés. »
La députée de Taschereau souligne qu’elle s’est informée auprès de M. Juneau et qu’il lui a précisé que l’événement ne revêtirait aucun caractère politique. « On m’a expliqué que ce sont des bénévoles américains se spécialisant dans ce genre de reconstitution qui ont offert leurs services pour l’occasion. Ils devaient recréer, au cours de la même fin de semaine, la bataille de Québec gagnée par les Anglais, mais aussi celle de Sainte-Foy, remportée par la France. »
À l’instar du premier ministre Jean Charest, Mme Maltais n’entend toutefois pas assister à la reconstitution. « Je ne veux pas politiser le dossier, et le meilleur moyen, c’est de ne pas m’y présenter. Si Mme Verner pense à sa ville et à sa région, elle fera la même chose. »
La députée souhaite que la Commission des champs de bataille s’explique bientôt, « car je suis obligée de le faire à sa place aujourd’hui. »
Quant à Josée Verner, elle a fait parvenir une lettre aux médias, mercredi, disant que comme elle l’avait clairement indiqué, « si certaines de ces activités coïncident avec mes disponibilités, il est possible que j’y assiste. Rien de plus ». Elle a souligné qu’elle était libre de ses mouvements.
Bataille déterminante
De son côté, la Commission de la capitale nationale ne participera pas aux commémorations. « On n’est pas engagés dans les activités de commémoration, on n’a pas non plus été sollicités officiellement, a indiqué Denis Angers, porte-parole, mais on fleurira la tombe de Montcalm, dont les restes reposent au cimetière de l’Hôpital général de Québec. »
Historien de formation, M. Angers croit lui aussi qu’il est normal de se rappeler cette bataille, « l’une des 10 à 12 batailles les plus déterminantes de l’histoire de l’Occident depuis 1000 ans ».
M. Angers rappelle que la défaite de Québec a signifié « la fin de l’hégémonie française, qui pivotera ensuite pour faire en sorte que la puissance dominante sera de plus en plus l’Angleterre ».


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