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Plongée dans la tourmente par la démission-surprise de son ancien commissaire Robert Lafrenière, l’automne dernier, l’UPAC a finalement publié, au cours des derniers jours, une invitation pour lui trouver un remplaçant.
L’offre d’emploi lancée par le gouvernement Legault n’est pas pour n’importe qui. On demande un candidat ou une candidate ayant 10 ans d’expérience en gestion « dans un environnement complexe et nécessitant un niveau de responsabilités élevé ».
Le prochain patron de la police anticorruption au Québec devra également avoir entre autres « une excellente connaissance de l’encadrement législatif et réglementaire des organisations policières » et « une connaissance particulière reliée à la corruption, la collusion, l’abus de confiance et le trafic d’influence ».
Un civil ?
Par contre, l’offre ne précise pas l’obligation d’être un policier pour occuper le poste.
Le premier ministre François Legault avait d’ailleurs évoqué qu’un civil puisse diriger l’organisation, lors d’une entrevue à Benoît Dutrizac à QUB radio, le 18 juin.
« Il faut être capable de compter sur un nouveau boss ou une nouvelle boss. Peut-être qui vient du civil, et qui va regarder ça avec un œil neuf », avait-il affirmé.
M. Legault en avait profité pour indiquer qu’une des priorités du nouveau commissaire à la lutte contre la corruption serait de « faire le ménage » au sein de cette organisation.
« Comme tous les Québécois, je me pose beaucoup de questions sur l’UPAC, pourquoi les enquêtes n’aboutissent pas », avait dit M. Legault.
Le document précise que le nouveau commissaire de l’UPAC devra être nommé avec l’approbation des deux tiers des membres de l’Assemblée nationale, faisant ainsi écho au premier projet de loi présenté en novembre par la Coalition avenir Québec.
Le candidat ou la candidate proposé (e) par le premier ministre devra avoir préalablement rencontré, à huis clos, un comité composé d’un député de chaque parti représenté à l’Assemblée nationale.
Le mandat est non-renouvelable et sera d’une durée de sept ans, précise l’offre d’emploi. Les gens intéressés à diriger l’UPAC ont jusqu’au 31 juillet pour soumettre leur candidature.
L’UPAC a vécu des années 2017 et 2018 particulièrement rudes. De nombreux enquêteurs ont quitté sur fond de relations de travail tendues. La situation se serait toutefois assainie depuis, selon ce qu’a laissé entendre le commissaire intérimaire Frédéric Gaudreault en décembre dernier.
L’organisation est également visée par des allégations de fabrication de preuve dans des enquêtes entre 2012 et 2018.
En mars dernier, notre Bureau d’enquête révélait que Robert Lafrenière est lui-même ciblé par l’enquête sur les fuites d’informations confidentielles au sein de l’UPAC. Au cours de cette enquête, il aurait eu des communications inappropriées avec le directeur de la Sûreté du Québec Martin Prud’homme, ce qui a amené à la suspension de ce dernier.