Un dur coup à la crédibilité du pouvoir central à Ottawa

L'Ouest canadien en crise

Trudeau entre l'arbre et l'écorce

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Tribune libre

La saga que provoque l’oléoduc Trans Mountain entre la Colombie Britannique et l’Alberta, deux gouvernements pourtant néo-démocrates, démontre à quel point le gouvernement central fédéral canadian vit une période cruciale de son histoire.


En effet, il m’apparaît clair que l’argumentaire de l’« intérêt national » clamé haut et fort depuis le début du conflit par le premier ministre Trudeau est loin de rallier tous les Canadiens, en particulier les Britanno-colombiens qui semblent prêts à tout pour empêcher la réalisation de Trans Mountain.


L’escalade des moyens de pression de part et d’autre des différents paliers de gouvernements est enclenchée, notamment un débat d’urgence à la Chambre des communes à Ottawa, l'adoption d'une loi inédite en Alberta qui pourrait réduire les approvisionnements en pétrole de la Colombie-Britannique, et la menace du procureur général de la Colombie Britannique de poursuivre l'Alberta, alléguant qu'il est inconstitutionnel pour une province d'utiliser sa politique énergétique comme arme de représailles commerciales.


À mes yeux, nous vivons actuellement une crise constitutionnelle dont l’issue, inconnue jusqu’à maintenant, devra être réglée devant les tribunaux. Une démarche qui pourrait être très longue et qui risque de compromettre sérieusement l’aboutissement de l’oléoduc en plus de donner un dur coup à la crédibilité du pouvoir central à Ottawa.


En ce qui a trait à Justin Trudeau, coincé entre l’arbre et l’écorce, il devra sortir un argumentaire dans le béton s’il aspire convaincre les Britanno-colombiens des bienfaits de l’oléoduc tout en conservant les circonscriptions libérales acquises lors des dernières élections fédérales, un tour de force qui nécessitera plus que les paroles creuses auxquelles il nous a habitués depuis son entrée en fonction.



Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2016 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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1 commentaire

  • Jean Lespérance Répondre

    21 avril 2018

    Je n'arrive pas à comprendre comment on peut vouloir approvisionner des pétroliers dans la Colombie-Britannique avec l'oléoduc Trans Mountain. Dans cette partie du Pacifique, déjà le trafic maritime est intense, les chances qu'en rajoutant un nombre épouvantable de bateaux et qu'il n'arrive aucun accident sont nulles. En plus du risque bien réel de massacrer toute l'industrie de la pêche et l'industrie touristique.


    Pouvez-vous imaginer ce que les États-Unis nous feraient payer advenant un désastre maritime qui ruinerait .ne serait-ce qu'une partie de leur industrie de la pêche collée sur la nôtre? Et s'il fallait en plus que Seattle soit touchée par des mares de goudron, nous serions tout simplement ruinés. Les États-Unis entameraient des poursuites judiciaires qui n'en finiraient plus. Et ils auraient bien raison, pourquoi? L'oléoduc Keystone qui leur appartient ne va nullement vers la Pacifique mais va vers le sud. Et pourquoi le gouvernement américain a compris et le nôtre s'entête à vouloir faire la bêtise du siècle?